Yvan Blot souhaite une démocratie authentique, où le peuple décide lui-même des choix fondamentaux qui engagent son existence et son avenir; et où il peut, comme en Suisse, désavouer ses mandants. Car, en Suisse, le peuple garde toujours le dernier mot et peut, en effet, même après avoir député quelqu’un, s’opposer et rejeter l’une de ses décisons.
C’est cela, la démocratie directe. Dire qu’on en est bien loin, en France, relève de l’euphémisme. Et, de ce point de vue, ce petit peuple voisin nous donne une grande leçon….
Du moins, la donne-t-il aux idéologues de la Révolution qui ont follement cru, un jour, trouver l’organisation rationnelle définitive de la Société (et du monde, tant qu’il y étaient), baptisant cela République, ou Démocratie; alors qu’il ne s’agit que de république idéologique, et de démocratie idéologique.
Les Suisses, eux, qui ne sont pas si arrogants, vivent vraiment en République, et pratiquent vraiment la Démocratie…..
L’oligarchie au pouvoir. Yvan Blot Éditions Economica 144 pages 19 euros
http://www.democratiedirecte.fr/
La représentation est par essence un système oligarchique, car elle aboutit immanquablement à la formation d’un groupe dominant, dont les membres se cooptent entre eux pour défendre en priorité les intérêts qui leur sont propres. De nombreux politologues ont montré comment le système de la démocratie représentative et parlementaire conduit inéluctablement les représentants à s’instituer en élite ou en oligarchie, celleci devenant de plus en plus autonome par rapport aux représentés.
C’est l’une des raisons pour lesquelles, dans un texte célèbre, Simone Weil se prononçait pour la suppression des partis politiques au motif, notamment, qu’un parti « est une organisation construite de manière à exercer une pression collective sur la pensée » et que « l’unique fin de tout parti politique est sa propre croissance, et cela sans aucune limite ».
Ce qu’écrit Thulé semble le bon-sens. Et pourtant, l’on ne peut pas concevoir de système politique sans représentation populaire.
Les partis ne sont pas le seul moyen mais il est bien vrai que tout système représentatif a tendance à se constituer en oligarchie.
C’est pourquoi, dans les monarchies traditionnelles, c’est finalement dans la parole du souverain que, la plupart du temps, les citoyens trouvent le plus de raisons de mettre leur confiance.
Il ne vous aura pas échappé, mon cher Anatole, que la participation des individus à la vie publique s’opère aujourd’hui, non plus par l’engagement politique, mais à travers une communion avec l’opinion publique mise en forme par les médias, mise en forme qui témoigne à elle seule de la disparition d’un corps social capable de susciter par luimême une interprétation collective de l’actualité.
L’idéologie médiatique véhicule une représentation du monde aussi homogène que politiquement correcte, qui se substitue à la conscience sociale en tant que « fausse conscience » de la réalité.
Toute organisation, la vie elle-même, a besoin d’équilibre
pour fonctionner et perdurer. Cet équilibre dans le domaine
institutionnel nécessite non seulement une réelle séparation
des pouvoirs, ce qui est loin d’être le cas dans la pratique
actuelle, mais aussi davantage de formes de représentation,
de consultation, et de médiation, le Roi étant entre autre ce
pivot qui nous fait tant défaut. L’oligarchie au pouvoir ne fait
que traduire en fait, la maladie d’un système qui s’asphyxie
et se sclérose de plus en plus, et l’on sait ce qu’il advient
lorsque l’on manque d’air.