Cet éditorial de Vincent Trémolet de Villers est paru à la une du Figaro de ce matin. Il dresse en peu de mots un bilan synthétique juste, de ce que De Gaulle, en son temps, appelait la chienlit et nous y sommes. Nous n’avons rien à ajouter si ce n’est de renvoyer à ce que dit le Prince sur la même situation en tête de notre livraison de ce jour.
Quand l’autorité ne repose plus que sur le décret…
Deux images et des pluies de coups. Un homme tabassé par des policiers pendant plusieurs minutes, un policier lynché en fin de manifestation.
Cette violence décuplée par l’émotion et nos représentations numériques doit collectivement nous alerter, elle ne doit surtout pas nous aveugler.
Non, la France n’est pas une dictature, dont Antoine Griezmann serait un dissident ; non, les black blocs, qui, à chaque manifestation, sèment la terreur, ne justifient pas la pantomime législative de la loi sur la sécurité globale. L’infernale étreinte entre force du chaos et parti de l’ordre à laquelle on assiste depuis le mouvement des « gilets jaunes » se traduit dans les mots, par une surenchère sécuritaire ; dans les faits, la violence n’a pas reculé d’un centimètre. Preuve de ce décalage entre le discours et les choses, l’entêtement du gouvernement à maintenir son article 24 absolument inutile au regard de nos lois. Pendant ce temps, des délinquants volent des engins de chantier pour détruire méthodiquement des caméras de surveillance, des sauvageons lancent des cocktailsMolotov sur le commissariat d’une paisible ville de province, des islamistes préparent leurs nouveaux crimes. Impuissants face aux périls concrets de l’insécurité, nos pouvoirs publics compensent leur inquiétante faiblesse par la frénésie législative et son cortège de polémiques médiatiques. Pour finir, ces demi-habiles se montrent intraitables avec ceux qui sont incapables de nuire. Pour les braves gens, les libertés élémentaires, comme vient de le reconnaître le Conseil d’État, sont bafouées. Selon que vous serez catholique ou antifa…
L’article 24, en réalité, devrait moins occuper nos esprits que la crise de l’autorité qui ébranle notre pays. Le policier qui déshonore son uniforme, le casseur qui souille sa manifestation en sont les plus graves symptômes. Mais les lâchetés publiques face à la violence ordinaire, la faillite de l’école, la dislocation des sociabilités, la bureaucratie ne sont pas moins coupables. Quand l’autorité ne repose plus que sur le décret, elle recueille l’indiscipline dans les faits. ■
Excellente question car tout gouvernement devrait dorénavant, être tenu de prouver sa légitimité par le renoncement solennel au recours à des groupes de casseurs pour discréditer les oppositions, une pratique ancienne de en plus polluante et destructive, ruineuse pour notre démocratie. Cette pratique honteuse est, en effet, le moyen le plus sûr de générer le désespoir (cf suicides et démissions dans la police), l’abstention, l’anarchie, et détruire la foi en la démocratie.
D’accord avec ce commentaire. À ceci près que si notre démocratie est ruinée elle est surtout ruineuse. C’est plus grave.
Bonjour,
Je vais ramer à contre courant en affichant ici mon soutient compassionnel aux policiers emprisonnés dont les fautes (qui résultent de l’exaspération éprouvée en présence de l’indulgence dont bénéficient leurs agresseurs) ne sont que peccadilles au regard des violences qu’ils ont subies depuis trop longtemps et celles à venir.
MACRON prend le temps de téléphoner à la malheureuse « victime » qui s’apparente plus à une racaille de banlieue qu’à un producteur de rap baptisé musique mais, comme HOLLANDE en son temps, a-t-il téléphoné à une seule des innombrables victimes des « copains » de cet individu interlope ?