La Charia comme seule source du droit décidée en Libye, avant même les élections; les islamistes en tête en Tunisie; 100.000 copte ayant fui l’Egypte durant ces dernières semaines….
C’est beau, un BHL flamboyant, genre La liberté guidant le peuple de Delacroix. Sauf que c’est ridicule, comme le tableau lui-même, et que cela vient buter sur les faits qui, eux sont têtus. Il n’y aura pas de démocratie arabe, ni en Libye, ni en Tunisie, ni en Egypte ni ailleurs (en Syrie, par exemple…). Même si les dirigeants d’avant ne valaient pas grand’chose, les billevesées de BHL et consorts ont leur réponse : ce sera charia partout et pour tous, et pays vidés de leurs premiers habitants.
Pour l’Irak, c’était déjà bien avancé, pour d’autres raisons; pour la Syrie, les gens qui savent sont très inquiets…
On l’a déjà dit ailleurs : pseudo « printemps arabes », vrais hivers pour les autochtones, et la vraie liberté….
Mustapha Abdeljalil, membre éminent du CNT-cher-à-BHL annonce la charia avant même toute élection « démocratique » (!). Il y en a qui appellent cela « printemps arabe » !….
Maintenant, comme nous l’avons déjà écrit sur ce Blog, seul nos intérêts doivent compter, pour nous, en France et dans le monde. La prise du pouvoir par des islamistes purs et durs serait, certes, pour les non musulmans de ces pays, la certitude d’un avenir plus noir que rose; mais, dans un autre domaine, force est de constater que, de fait, les pays à l’Islam virulent, comme l’Iran par exemple, n’ont pas été les pires, dans le passé, en ce qui concerne l’exportation de la violence. Par contre, les pays traditionnellement – et stupidement… – dits « modérés », voire « amis de l’occident (?) comme l’Arabie ont bel et bien, eux, couvés et favorisés l’islamisme pur et dur : d’où est « sorti » Ben Laden ?..
La France doit s’occuper d’abord de ses propres problèmes, en fonction de ses propres intérêts; et non se transformer en donneuse de leçons universelle. Ce qui ne veut bien sûr pas dire qu’elle ne doive pas s’intéresser à ce qui se passe dans le monde, et y oeuvrer en fonction, justement, de ses intérêts…
Pour le problème qui nous préoccupe ici – radicalisation d’une bonne partie des mondes musulmans – la vraie question pour nous, plutôt que de nous immiscer dans des affaires intérieures sur lesquelles nous n’avons ni juridiction ni, du reste, aucun pouvoir, est de savoir comment réagiront les masses musulmanes que le Système a follement laissé entrer en si grand nombre chez nous.
Si elles adoptent une attitude « modéree », pour reprendre les mots à la mode, cela ne pourra que conforter les plans de ceux qui rêvent à une sorte de grand tout universel, nivelé, uniformisé, cosmopolite et, bien évidemmment, destructeurs par là-même des particularités créées par l’Histoire; au contraire, si ces masses, ou une partie suffisamment nombreuse d’entre elles, se radicalisent, elles nourriront, en le remettant sur le devant de la scène, un vieil antagonisme de cultures (par exemple, opposition Islam/Chretienté) : ce qui va se passer sera donc intéressant à suivre, et peut-être porteurs de conséquences fort importantes.
En un certains sens, les printemps arabes se jouent, aussi – et peut-être, pour nous, surtout – en France, dans ses banlieues et partout où des populations nouvelles ont pris une importance inédite dans l’histoire de notre vieille Nation…..
Que vont dire nos journalistes grands média?? Ils nous ont assez bassiné avec le printemps Arabe, Or les pays Arabes ne sont pas « formatés », pas encore?, pour la démocratie parlementaire., tout juste acceptable dans 3 pays: SUISSE,ROYAUME UNI,USA et encore………………………..
Considérons, comme il nous l’a été suffisamment répété que le Président Sarkozy et BHL connaissaient parfaitement les buts de guerre des opposants, qu’il ne s’agissait pas par ailleurs d’un pari de guerre risqué mais d’une opération bien pensée, et qu’il n’y avait aucun intérêt pétrolier, mais seulement la délivrance d’un peuple, certes, opprimé.
Résultat : le peuple n’est plus opprimé en apparence mais il peut à présent redouter une autre forme d’oppression, en application de la Charia, comme démo-despotisme basé sur un présupposé théocratique. BHL et Nicolas Sarkozy nous expliqueront en quoi cela est un progrès pour la démocratie car nous avons besoin comme toujours de beaucoup de pédagogie.
La guerre, car cela en fut une, est certes gagnée, les contrats pétroliers peuvent peut-être nous être attribués un temps, l’avenir nous le dira, mais ce qui est certain, c’est que nous avons à présent, de même que probablement en Tunisie, des partis islamistes de gouvernement à nos portes, sans oublier l’Egypte, et peut-être aussi demain l’Irak, lorsque les américains se seront définitivement retirés, ne parlons même pas de l’Afghanistan.
Pour conclure, cette opération a été menée sans garantie aucune, sans préalables d’ordre politique, sans même y associer l’héritier du trône libyien qui aurait pu jouer un rôle et être un véritable garant de la démocratie. Bref, cela nous rappelle Valéry Giscard d’Estaing accueillant l’ayatolla Khomeni pour préparer en France le renversement du Shah d’Iran, régime peu fréquentable également en matière de droits de l’homme, mais n’ayant certainement rien à envier, bien au contraire, au régime actuel des Mollahs, dont tout le monde connaît les moeurs démocratiques.
Espérons que nos doux rêveurs Nicolas Sarkozy et BHL ne finissent pas par se réveiller par un mauvais cauchemar, car celui de l’Iran depuis plus de trente ans, nous suffit amplement.
Les considérations de DC sont intéressantes. Elles font ressortir la légèreté et l’irréalisme du couple improbable Sarkozy – BHL, à qui il faut ajouter, je crois, Alain Juppé, le réaliste, le raisonnable, embarqué dans cette galère. Le fait est que la diplomatie française est descendue de plusieurs crans, dans ces affaires.
Un autre fait – peut-être banal – mais qui me paraît marquant, c’est le grand écart maintenant avéré entre les objectifs politico-idéologiques affichés par les « occidentaux », ridiculement chantés sur un mode lyrique, amplifié de mille manières par les médias et les réseaux dits « sociaux » (?) et la traduction que viennent d’en donner les peuples concernés.
Nous pensions et voulions – avec une extraordinaire vanité et une non moins extraordinaire prétention – leur imposer nos modèles, nos schémas habituels, politico-moraux. Leur réponse est cinglante; elle en est l’opposé.
La victoire des islamistes en Tunisie, les orientations de même inspiration proclamées en Libye, la chasse aux coptes poursuivie et amplifiée en Egypte, viennent de montrer avec éclat que ce que les « printemps arabes » ont fait remonter à la surface, dans ces pays, ce sont leurs traditions, leur histoire, leur définition géopolitique profondes. Elles sont ce qu’elles sont. Elles valent ce qu’elles valent. Elles existent : nous n’avons pas à les juger.
Finalement, elles affirment que le monde globalisé, uniformisé, indifférencié, le monde au regard vide des idéologues et du seul business, n’est pas encore réalisé. D’autres forces lui résistent.
L’une et l’autre tendance de ce monde sont, sans-doute, un défi pour notre civilisation. Raison de plus pour tenter, en ce qui nous concerne, de retrouver en profondeur, selon le mot de Platon repris par Jean-François Mattéi « le chemin qui conduit chez nous ».