Comme il l’a fait il y a peu de temps, Mezri Haddad nous fait l’amitié de nous envoyer quelques réflexions sur la révolution tunisienne.
Il les a regroupées en deux types de documents que nous vous livrons ci- après : on appréciera et la lucidité de l’analyse et l’energie de la personne, chez celui qui est particulièrement bien placé pour parler d’un sujet qu’il connaît particulièrement bien…..
Le premier de ces documents est le communiqué qu’il a fait paraître le 26 octobre 2011, que nous reproduisons ici dans son intégralité :
« La Tunisie souffrait d’un cancer qui n’était pas incurable : Leila Ben Ali et son oligarchie mafieuse. Plutôt que de soigner ce mal, c’est l’ensemble du corps tunisien qu’on a détruit.
Comme je l’ai dit dès janvier dernier, peu de temps avant ma démission de l’UNESCO, cette « révolution du jasmin » risque de conduire la Tunisie à l’intégrisme, le fameux « épouvantail » du régime déchu. Et comme je l’ai écrit dans mon livre La face cachée de la révolution tunisienne. Islamisme et Occident : une alliance à haut risque, qui est en vente en Tunisie depuis un mois et que certains journalistes « indépendants » et « démocrates » ont jusqu’à présent caché à l’opinion publique tunisienne, les élections conduiront inévitablement au triomphe des islamistes.
Le mal est fait, mais le pire est encore devant nous. Le peuple à qui on a fait croire qu’il a réalisé la plus belle révolution de l’univers vient de se prononcer en faisant d’Ennahda le premier parti du pays. Un peuple mur pour l’islamisme ne peut pas être un peuple mature pour la démocratie.
Ce qui est pour certains un jour de fête de la démocratie est pour moi un jour de deuil de la République. Celle qu’une élite patriotique et éclairée, sous la direction de l’illustre Bourguiba, a fondée après l’indépendance. Les islamistes vont gouverner avec leurs suppôts « progressistes », qui sont leurs alliés stratégiques depuis plus de dix ans. Un régime rétrograde aux ordres du wahabisme qatari va bientôt naître au pays de Tahar Haddad, de Moncef Bey et de Bourguiba.
Le pays va connaître l’une des plus sombres périodes de son histoire. Mais les Tunisiens se réveilleront un jour. Et plus tôt qu’on le croit. L’heure n’est plus au combat de la démocratie contre la dictature, mais à la résistance pour que la Tunisie recouvre son indépendance. C’est l’heure du combat des patriotes, des républicains, des modernistes, contre le fascisme vert, contre ses alliés opportunistes et contre leurs mercenaires.
Mezri HADDAD, ancien ambassadeur de la Tunisie auprès de l’UNESCO
Ensuite, Mezri Haddad nous envoie également quelques commentaires et quelques « bonnes feuilles » sur son ouvrage, La face cachée de la révolution tunisienne. Islamisme et Occident, une alliance à haut risque…..
Marc Vergier sur Péroncel-Hugoz : La terrifiante minute de…
“erratum : Macron est classé premier anormal sup …porté par les Français.”