Ce pauvre gouvernement, on ne sait plus trop s’il fait peine ou s’il fait sourire, dans sa quête désespérée de quatre sous par ci, de cinq centimes par là… Bien sûr, François Fillon a raison de vouloir trouver des ressources nouvelles – et, dans son cas, des ressources tout court… – mais, enfin, le nœud du problème est bien – pour une bonne part – dans ces mal-gérances multiples et additionnées du Système qui, telles un millefeuille de folies empilées les unes sur les autres a condamné le-dit Système à l’état calamiteux de ses finances dans lequel il se trouve, aujourd’hui, par sa propre faute.
Et si on « supprimait » Guérini ?
Politiquement, s’entend, bien sûr, en supprimant cet échelon parasite, donc nuisible, entre les Communes/Communautés urbaines et les Régions qu’est cette autre exception française : le Département ?
On ferait de sacrées économies…
La France est un grand pays riche, mais mal géré, qui mérite mieux que son état actuel : on reparlera de ces autres plaies majeures que sont les 35 heures (quelques vingt milliards par an, ou plus, tout de même…) et l’immigration : la « clandestine » étant évaluée à 5 milliards d’euros par an, et la « légale » entre 40 milliards par an, pour les uns et, pour d’autres, comme Laulan, jusqu’à 75 milliards ; toujours par an…. La France dispose donc bien de larges marges de manœuvre…..
On s’en tiendra aujourd’hui à cette plaie plus ancienne que les deux autres, et congénitale au Système, et ce dès son origine et de par ses fondements, comme le regretté Jacques Marseille avait eu le culot de le dire sur LCI (un culot politiquement très incorrect, comme dirait Sévillia…).
Et on s’y tiendra en partant de l’actualité la plus immédiate : à partir de deux infos, en provenance, l’une de Marseille, l’autre, d’Alsace.
A Marseille, que se passe-t-il ? : on touche à l’absurde ; les socialistes ont touché le fond, mais creusent encore !…. une guéguerre aussi picrocholine que grandguignolesque a éclaté entre Guérini, président socialiste du Conseil général et Eugène Caselli (socialiste lui aussi), président par défaut (1) de la Communauté urbaine. On sait que Guérini, en délicatesse avec la Justice, a déclaré qu’il acceptait de démissionner si tous les membres du PS condamnés (à commencer par Harlem Désir, qui lui faisait la leçon…) en faisaient autant : il y aurait beaucoup de places vides dans l’appareil du PS : ambiance ! Donc Guérini nous refait son petit Mac Mahon – « J’y suis, j’y reste… » – et dit a son ex-copain Caselli : puisque c’est comme ça, et que tu m’as lâché, tu n’auras plus un sou du Conseil général pour ton tramway. Eh, oui, « ça se passe comme çà », au PS, à Marseille: c’est beau la démocratie, et le respect des citoyens qui, eux, le voudraient bien, ce tramway : d’abord pour se déplacer, non pas un peu mieux mais un tout petit peu moins mal ; et puis aussi parce qu’ils l’ont très largement payé, par le biais d’impôts locaux déjà au-delà du raisonnable, et qui foncent vers le confiscatoire à la vitesse du TGV lancé à son allure de pointe…
Voilà où on en est, donc, à Marseille, en ce moment, dans le marigot du Pays légal local. La seule question est : est-ce plus minable qu’absurde, ou l’inverse ?
On en vient à se dire : et si l’on « supprimait » Guérini ? « Supprimer » politiquement s’entend, bien sûr : n’allez pas croire que nous lançons un appel au meurtre. Mais supprimer sa fonction en supprimant un échelon – le départemental – dans notre administartion. D’autant plus que l’idée de « supprimer » le Conseil général, donc le Département (2), n’est pas du tout nouvelle. Mais elle vient de prendre un relief particulier avec la seconde info dont nous parlions au début, et qui, elle nous vient d’Alsace.
Là, on apprend qu’après une consultation locale, on va proposer de fusionner les trois collectivités (deux Départements et une Région) pour n’avoir plus qu’un appareil de direction. Elle est évidemment là, la solution ; et le bon sens avec : trois entités pour une Province, c’est deux de trop. Et ce qui est valable pour l’Alsace est, bien sûr valable pour toute la France. Imaginons un seul instant le gain d’efficacité et l’économie engendrée par ce passage de 3 à 1 ; puis étendons-le à la France entière : s’il n’y a pas là un gisement inexploité de plusieurs dizaines, de plusieurs centaines de milliards, on veut bien être pendu… Comparons, par exemple, la Bavière et, au hasard, la Provence ou l’Aquitaine ou Midi-Pyrénées. En Bavière, certes, un gouvernement local complet, mais un seul. En Provence, ou en Aquitaine, ou en Midi Pyrénées, respectivement 5, 6, 8 préfectures. Plus les Préfectures maritimes et les Présidences régionales. On multiplie par le nombre de Régions françaises, et l’on se demande pourquoi Fillon va grappiller trois misérables petits sous de ci, de là, en surajoutant de nouvelles usines à gaz au nombre importantissime qui existe déjà, alors qu’il a, à portée de main, pourrait-on dire, tout simplement des milliards. Des centaines de milliards. Une vraie caverne d’Ali Baba…..
A-t-on déjà vu un mammouth gagner le 100 mètres haies ? Mais il n’y a pas qu’en sport que la sveltesse et la minceur sont un atout : les Allemands, nous le disent tous les jours, et avec eux les pays mieux gérés que nous, parce que moins corsetés, moins sur-administrés, bref, moins étouffés par une bureaucratie aussi « hénaurme » – comme dirait Flaubert – qu’inefficace, paralysée par son propre poids, et paralysante….
On en revient, comme d’habitude, au politique, car, comme le disait Jacques Marseille, il y a le clientélisme, inhérent au Système, tel qu’il fonctionne à l’heure actuelle….
(1) : nous disons « par défaut » car, au Conseil de la Communauté urbaine, la droite est majoritaire ; comme – en voix – dans la Région, d’ailleurs : mais dans l’une comme dans l’autre – c’est beau, la démocratie… – les minoritaires ont tous les pouvoirs, les majoritaires, aucun ; mais, bon…
(2) : le Département, cette invention révolutionnaire pour conçue pour « casser » les histoires locales, les traditions, les solidarités naturelles, bref, tout ce qui s’opposait à l’uniformisation et au nivellement étatique voulu d’en haut, et par en-haut, par les révolutionnaires idéologues…. …
GUERINI est de la race des Intouchables, une espèce protégée qui dispose de l’appui idéologique et donc essentiel des camarades des médias
Ah?
Etonnant qu’un quotidien royaliste (c’est écrit en haut de la page!) reprenne sans la moindre réserve ce curieux commentaire sur le département!
Faut-il rappeler ici qui assurait d’administration et l’encadrement social du pays sous l’Ancien Régime?
Qu’était le village? Une paroisse…
Qu’était le canton? Le doyenné…
Qui assurait l’état civil, l’enseignement, l’encadrement sanitaire des hospices, des hôpitaux, des prisons, etc…
Le clergé!
Et qui chapeautait tout cela? Partout l’ordinaire du lieu!
Un système qui marchait si mal que l’administration jacobine en gestation n’a fait que le doubler par un personnel laïque inféodé à la centralisation parisienne…
A la paroisse « on » opposa la mairie
A l’évêque, le préfet…
Ce que sont les départements? Ni plus ni moins que la version « républicaine » des diocèses!
Il suffit de voir d’ailleurs à de très rares exceptions près à quel point le découpage départemental initial recouvrait la carte des provinces ecclésiastiques!
Le département a été le dernier témoin de l’administration de l’Ancien régime sous la République!…
En 2002 (sauf erreur!) la carte ecclésiastique a été revue, dans le même temps, le poids toujours plus important de la « Région » conduit à s’interroger sur le maintien de la structure de département considérée seulement maintenant, deux cents ans après, comme obsolète: la dernière trace du pouvoir temporel des évêchés!
Et alors?
M^me question.