C’est le Parlement et – conjointement – le gouvernement français qui sont à l’origine de cette stupide affaire, par une initiative sans queue ni tête, éminemment critiquable, contraire au bon sens et aux intérêts de la France.
Qu’Erdogan perde ses nerfs, qu’il dise des sottises n’est, en l’occurrence, ni le fait premier, ni le fait générateur, ni, surtout, pour la France, le fait important.
C’est pourquoi, mettre l’accent sur ce point, répondre de la même encre, sur le même terrain, reviendrait à occulter l’essentiel.
Il faut prendre les propos d’Erdogan pour ce qu’ils sont : de la polémique simpliste, c’est à dire à peu près rien. On passe. En revanche, que dans la situation où se trouvent la France et l’Europe, le Parlement français et les institutions compétentes de l’Etat trouvent encore le moyen, le temps et l’argent de prétendre « légiférer », d’ailleurs indûment, en matière d’Histoire et à propos d’un génocide remontant à 1915 et qui, de plus, s’est déroulé dans un pays étranger, relève de la pure inconscience.
C’est cela qui est important. Cela qu’il convient, qu’il nous revient de dire. Et, même si les insultes d’ordre historique proférées par les Turcs à l’encontre de la France sont infondées, pour ne pas dire ridicules, les « autorités » françaises, qui l’ont bien cherché, n’ont eu que ce qu’elles méritaient. Mais c’est la France qui en a les conséquences.
A l’incongruité de leur initiative « législative » s’ajoute, maintenant, le ridicule d’une quasi crise gouvernementale, Alain Juppé, notre ministre des Affaires Etrangères, avec qui nous serons, cette fois-ci, d’accord, ayant cru devoir exprimer publiquement son désaccord, y compris, par conséquent, avec le Chef de l’Etat, le Parlement et le Premier Ministre, qualifiant la loi en question d' »inopportune », ce qui est bien, en effet, le moins qu’on puisse en dire.
Mais, décidément, comme il a été écrit, ici, récemment, dans les commentaires, cet épisode turc nous confirme que « la majesté de l’Etat ne se trouve plus dans les institutions républicaines ».
Il faut rappeler que ce texte émane d’une élue, Valérie Boyer, députée UMP de Marseille, où il y a une forte communauté d’origine arménienne.
C’est ce qu’on appelle de la démagogie préélectorale, tout le monde le sait, d’ailleurs, on ne se préoccupe de ce sujet que tous les cinq ans : en 2001, avant la présidentielle de 2002, en 2006 avant la présidentielle de 2007.
A voir les dommages collatéraux de cette idiotie diplomatique, Sakozy doit se mordre les doigts d’avoir laissé passer ce projet de loi.
Que la République « une et diviseuse » commence par balayer devant sa porte.
Quand elle aura reconnu le génocide Vendéen, elle pourra dénoncer ceux des autres nations.
THULE a parfaitement raison, c’est encore un bidouillage pour ramasser quelques voix de plus à la prochaine « star académy électorale »