Ce n’est pas que nous souhaitions raviver une querelle dynastique qui, aujourd’hui, n’existe plus vraiment que dans certains milieux très spécifiques et qui, pour nous, n’a pas lieu d’être. Mais, pour les personnes que ce sujet intéresse, nous mettons en ligne le texte de Jean-Luc d’Albeloy que vient de publier le Blog La Couronne.
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» n’existe plus vraiment que dans certains milieux très spécifiques et qui, pour nous, n’a pas lieu d’être. « …Certes, mais fidèle lecteur de votre blog, je suis également « addict » à FB, où je publie d’ailleurs LAFAUTE A…Ce texte y a circulé, et la tempête qu’il a suscité fut certes microcosmique, « dans un verre d’eau », mais tsunamesque ! C’est un véritable fanatisme alphonsiste que l’on trouve souvent sur fb, avec même des menaces de mort (oui, oui), rodomontades évidemment, à la cantonade et impersonnelles, mais quand même…..!
Lumineuse et parfaite démonstration ; Druon, dans « Les Rois maudits », conte cela de façon aussi convaincante !
Et moi, j’aimerais bien qu’un usurpateur de qualité survienne…
Nous n’avons pas besoin d’usurpateur aujourd’hui. Les princes Français , nous les avons et leur légitimité nous suffit !
Davenne je suis d’acocrd avec votre réponse maiis quelle est la question? :))
Sans vouloir prendre parti pour l’un (Louis, duc d’Anjou) ou pour l’autre (Jean, duc de Vendôme), les deux me sont fort sympathiques, je ne fais pas mien l’argumentaire de M. d’Albeloy. Il me rappelle trop le style de plaidoirie de Perrin Dandin, le personnage central de la comédie bien connue de Jean Racine. Remonter au déluge ne suscite que des ricanements ou des bâillements. A ma connaissance, le prince Louis possède la nationalité française et je ne vois pas pourquoi il devrait être exclu.
Sans vouloir me citer moi-même, je réitère, sur ce même sujet, ma tentative de réponse aux questions déjà posées par de Wargny, qu’il n’a peut-être pas lue, en tout cas à laquelle il n’a pas réagi :
Evidemment, une réponse « romantico-mystique », un peu « folle » ne règle pas le problème que pose de Wargny : « pourquoi soutenir plus le prince Jean que Louis, duc d’Anjou, né en Espagne »? Aucune « bonne âme », d’ailleurs, ne s’est risquée, ici, à aborder cette question, dont on a déjà tant parlé.
On pourrait d’abord se demander pourquoi nous soutiendrions, nous souhaiterions un prince. Un prince pérenne, se situant dans le temps « historique » plutôt qu’un président élu, par exemple tous les cinq ans, n’existant que dans l’éphémère.
Mais si nous préférons le pouvoir d’un prince, c’est, sans-doute, parce que, comme l’expliquait Boutang, nous sentons que, dans toute société humaine, un « premier » est nécessaire; et qu’il n’y en a, obligatoirement, qu’un seul; que le principe d’unité est indispensable à l’exercice du pouvoir. Et que ce dernier n’existe vraiment que dans une dimension historique.
Alors « pourquoi soutenir plus le prince Jean que Louis, duc d’Anjou, né en Espagne ? ». (En tout cas, on ne peut pas soutenir les deux).
On pourrait répondre, facilement, que la réponse se trouve dans la question. Et qu’un duc d’Anjou ne peut être qu’un prince français. Ce titre fut porté par Philippe V avant qu’il ne devînt roi d’Espagne. Mais il ne reste pas propriété d’une famille venant à régner, pour longtemps, sinon pour toujours, sur un pays étranger. Il appartient à la France, en tout cas à la famille de France.
Cela dit, rouvrir le vieux débat sur la légitimité dynastique, qui, à mon avis, à la mort du comte de Chambord, revient, indéniablement, aux princes d’Orléans, n’a de sens, aujourd’hui, que pour les seuls royalistes et pour les familles royales concernées; éventuellement pour les historiens. La légitimité monarchique, au sens historique, n’a pas, actuellement, de sens politique, au moins immédiatement.
La question de la « légitimité » se repose néanmoins, aujourd’hui, du simple fait que notre République n’en dispose pas ou plus; que, manifestement, personne, en son sein, ne l’incarne; tout simplement parce qu’elle est incapable de servir, de défendre les intérêts du pays.
Peut-être, renouer avec la légitimité historique, c’est à dire, pour la France, monarchique et royale, pourrait, alors, apparaître, de nouveau, comme une solution, comme un recours salvateur, pourvu qu’un Prince existe, qu’il en ait la capacité et la volonté; qu’il sache en saisir l’occasion. Qu’il dispose du consentement du peuple français.
Croyez-vous que ce pourrait être un prince dont les deux arrière-grands-pères, sans que ce soit, d’ailleurs, un quelconque déshonneur, sont le roi Alphonse XIII et le général Franco ? L’histoire de sa famille, paternelle et maternelle, lui interdit, en fait, d’intervenir dans les affaires de la France.
Voilà quelques pistes. Plus des questions que des réponses.
A Davenne et à Denis Blanc : Je ne conteste nullement la légitimité de l’actuel prétendant.
Je m’interroge (et un peu plus que davantage !) sur sa capacité à reprendre le fil interrompu il y a deux cents ans.
Si je crois toujours à la vocation monarchique de la France, je crois beaucoup plus en son instauration qu’à sa restauration…
Franchement, le fait que le Prince Louis de Bourbon soit l’arrière-petit-fils d’Alphonse XIII et de Franco ne me paraît en rien un obstacle pour considérer quiconque comme non dynaste. Pas davantage le fait qu’il soit ou non « étranger ». Ce mot n’a aucun sens par rapport à des dynasties bien antérieures au droit de la nationalité, d’autant que cette nationalité française est accordée aujourd’hui avec autant de libéralité que les journaux gratuits dans le métro. En revanche, ce qui est déterminant, c’est la filiation qui doit être indubitable. Je rappelle le vieux principe du droit royal: »le sang de France ne se présume pas ». Ce principe a pour effet de publiciser le droit de désaveu, qui n’est plus, comme en droit privé, du strict ressort du mari, mais donné à tous les sujets s’ils ont un juste motif de le faire. Et là, même si je sais malheureusement que je vais recevoir des injures, je suis obligé de dire que cette filiation d’Alphonse XII est fortement et doublement douteuse. Le grand-père putatif d’Alphonse XII, François de Paule, était, de notoriété publique ainsi que sa soeur Marie-Isabelle le fils de Godoy et non du roi Charles IV. Quant à son père, si les « candidats » pour ce poste sont nombreux, il est indiscutable que ce ne pouvait être François d’Assise, fils de François de Paule car la cohabitation avait cessé depuis 5 ans lors de sa conception. Et si vous estimez que ce ne sont que des ragots de concierge, je citerai la reine Victoria: « vu les particularités du mariage d’Isabelle II, il n’est pas nécessaire de supputer l’identité du véritable père ». Et aussi Louis-Philippe, qui avait arrangé ce mariage d’Isabelle avec un homosexuel notoire afin que sa stérilité mette en place son fils Montpensier: « Nous avions tout prévu, sauf que la reine pourrait avoir des enfants avec d’autres que son mari. » Evidemment.
(a Antiquus). Ne craignez pas « de recevoir des injures » : ce que vous dites doit être dit. On n’est pas là pour ne parler que des oiseaux qui gazouillent dans les branches d’un jardin où tout est rose etc, etc, etc…. Vous avez parfaitement raison d’appuyer là où ça fait mal. Si c’est « moche », ce n’est pas de votre faute (ni de la nôtre…). Les choses sont ainsi, vous les avez rappelées, et vous avez bien fait…..
La légitimité, quel que soit sa source, ne peut réellement
survivre dans le temps, qu’à la mesure de la permanence des
services rendus à la France et aux Français. Prétendre et
incarner ne suffisent pas, encore faut-il poser des actes
politiques fondateurs pour l’avenir du pays, en s’impliquant dans
le débat public sur les grandes causes nationales, selon nos
traditions et notre expérience historique.
Je suis en plein accord avec DC ; que vaut une légitimité historique qui ne repose que sur un souvenir, admirable, mais depuis longtemps enfoui dans la conscience des Français ? Je n’ai aucune animosité contre le prince Jean,mais je ne puis imaginer une seule seconde qu’il puisse renouer la vieille histoire amoureuse tissée entre ses ancêtre et la France.
La monarchie capétienne est morte en 1999, avec Henri VI, comte de Paris, qui a vraiment voulu régner, et, malgré la dureté des temps et l’animosité de l’époque, a tout fait pour susciter le miracle d’une restauration.
Cher Builly, mon propos n’était pas de faire de procès d’intention, mais d’exprimer une évidente nécessité en rapport avec l’objectif poursuivi: renouer le lien entre la France et les Français avec la royauté française, incarnée par la Maison de France, pour la ré-instauration de la monarchie royale en France.
Il me semble qu’en ce qui concerne le prince Jean, chacun de ses actes renoue la vieille histoire amoureuse tissée entre ses ancêtres et la France, mais que les Français en ces temps de doutes, d’interrogations, de résignations et de désespérance sociale, attendent plus que des actes symboliques, non seulement une voix qui porte haut et fort sur les enjeux de notre temps, comme cela a pu commencer dans le livre du Prince, mais une action qui se poursuive inlassablement en allant à la rencontre de ceux qui sur le terrain vivent des défis économiques et sociaux, puisque que c’est là de nos jours, que se livrent les batailles, que nos Rois ont toujours mené pour l’unité nationale et l’essor de la France et des Français et qui ont fait de manière concrète, leur légitimité
Je suis avec attention, sympathie et tout le bataclan les efforts du Prince Jean pour s’insérer dans une réalité française qui est dans un état complet de turbulence et d’incertitude. Je ne le vois pas rencontrer autre chose que la sympathie qu’on accorde à une figure historique datée : respect, déférence, nostalgie….
Penser aujourd’hui que les Capétiens-Bourbon aient quelque chance d’arriver, dans l’état de déréliction nationale que nous connaissons, avec le sourire engageant des Quarante Rois qui en Mille ans, etc. et espérer qu’ils rafleront la mise en se fondant sur une histoire que deux bons tiers de la population ignorent, et que la moitié du tiers restant déteste, me semble une illusoire vue de l’esprit.
Avant que d’être monarchiste, la France est « poignarde », disait Charles Maurras, dans je ne sais plus quel chapitre de l’Enquête.
Qu’est-ce que nous pouvons espérer ? Qu’un homme habile, décidé, subtil, à vastes ambitions puisse être, par le hasard des circonstances et sa propre détermination s’empare du pouvoir ne me semble pas au delà des espérances. Toute la question est de savoir comment cet homme-là pourra transmettre le flambeau à un de ses héritiers et conférer un début de légitimité qui ne sera, au début, qu’une désignation à la coréenne.
C’est dire si notre planche est chargée de pain, de brioches, de biscottes, de bretzels et de croissants.
On sait bien que « Chaque touffe tranchée » , que « Tout désespoir en politique » et tout le toutim, mais on va avoir du mal (au cas improbable où certains l’ignoreraient…!)
Il me semble encore plus illusoire d’espérer une nouvelle
dynastie, alors que la Maison de France s’inscrit dans mille
ans d’histoire. C’est par notre engagement dans l’éducation,
la culture, le retour aux sources de notre histoire, la prise en
compte de son évolution, le dialogue politique engagé avec
les Français, que nous pourrons les sensibiliser à l’intérêt
d’instaurer à la tête de l’Etat, une monarchie royale incarnée
par la Maison de France, en lieu et place de la Présidence de
la république,. C’est aussi par la volonté de nos Princes, à y
parvenir, conformément à leur propre engagement devant
l’histoire, sans quoi rien ne serait possible. Quant à
savoir quand, la citation d’Henri VI Comte de Paris « l’avenir
dure longtemps » me paraît appropriée aux circonstances,
pour rester réaliste.
Il ne s’agit pas de prendre parti pour ou contre la monarchie et en faveur de tel ou tel prétendant, mais surtout de se soucier du « pourquoi » et d’explorer les causes de l’intérêt que nous portons aux mythes d’un autre temps et d’une autre sphère mentale.
Manifestement, et quoique certains en pensent, il existe une « demande » pour une autorité politique à la fois ferme, durable et dégagée des passions partisanes.
On ne peut pas empêcher les peuples de réfléchir.
Quand la démocratie prend des allures de show-business, il est naturel que les peuples songent à se tourner vers un homme qui incarne un principe naturel. Et quel plus beau principe que celui d’une lignée – les Orleans pour d’évidentes raisons très bien développées par Anatole – qui aurait la charge non pas d’un gouvernement mais de la pérennité de la nation.
Bonne année à tous!
Cher Thulé,
Se soucier du pourquoi certes, mais aussi du comment.
Bonne année à vous
On ne voit guère, amis Thulé et DC, pourquoi les peuples, si, par bonheur, ils venaient à se tourner vers une solution naturelle, c’est-à-dire monarchique, iraient chercher le sympathique Prince Jean, sous prétexte que ses ancêtres ont régné sur notre pays.
Le monde d’aujourd’hui doit être regardé avec lucidité, sans la naïve croyance en une certitude que le Bien, en fin de compte, finira par triompher.
Je peux croire en un condottiere qui s’emparera du pouvoir, aura l’intelligence de faire sacrer son fils par je ne sais quel artifice (penser qu’une colombe descendra sur son front, à Reims, munie des Saintes Huiles me semble une vue de l’esprit) et assurera ainsi un début de légitimité.
J’avoue que je n’imagine pas qu’un prince bizarrement dénommé Gaston, (et dont la maman se nomme Philomène !), puisse un jour régner sur la France.
Mais je ne demande pas mieux que de me tromper….
Pour reprendre espoir, il suffit de se souvenir de la maxime de Charles Maurras sur le désespoir en politique comme « sottise absolue ». Elle reste plus que jamais d’actualité.
Vous trouverez ci-dessous un article, qui à mon sens, répond très bien au texte de Jean-Luc d’Albeloy :
http://www.institutducdanjou.fr/fr/daniel-de-montplaisir/109-pour-en-finir-avec-utrecht.html
Ami Builly, je ne savais pas que d’un prénom dit « bizarre » l’on
pouvait y perdre son trône, surtout que Gaston d’Orléans fut
déjà porté dans l’histoire, même si l’on retient davantage sa
rébellion, contre son frère le Roi Louis XIII, que ses qualités
de mécène.
Enfin là n’est pas la question, il semble que vous soyez avant
tout monarchiste plutôt que royaliste, et dans ce cas, il est
compréhensible que vous n’attachiez pas autant d’importance
à la légitimité dynastique et à la continuité historique; mais
pour les royalistes, il va de soi que le Prince Jean s’inscrit
dans cette lignée royale qui a fait la France.
Bien sûr que si, d’un prénom – ou de deux : Philomène et Gaston – on peut perdre beaucoup : ça s’appelle « se ringardiser », faire éclater de rire autour de soi, et ne pas se faire prendre au sérieux, ni même au tragique. On a tort de juger là-dessus ? Sans doute ! Mais il y a un principe de réalité, une nécessité de regarder en face notre pauvre malade société, qui n’admettra jamais ni Philomène, ni Gaston.
Cela aboutit-il à insinuer que Gaston aurait dû s’appeler Kevin, Jordan ou Brandon ? Que nenni ! Mais on voit trop combien il y a, dans cette dénomination, de la part du Prince Jean, un déni de réalité. Eût-il appelé son rejeton Henri ou François, la chose aurait passé… Mais Gaston ! Sous prétexte que Gaston d’Orléans, il y a trois siècles…. Ouvrons les yeux, et si nous voulons le Pouvoir, essayons de le prendre « par tous les moyens »…
J’ai été profondément « royaliste » et une des plus fortes émotions de ma vie est un entretien long, et en tête-à-tête avec Mgr le Comte de Paris, à Chantilly en 77 ou 78. Mais de son affaiblissement et de sa mort ont disparu, à mes yeux, les dernières espérances capétiennes. L’actuel Comte de Paris est une arsouille douteuse, le Prince Jean fait ce qu’il peut, mais ne peut pas grand chose.
D’où – j’y reviens – ma seule espérance : un reître, un aventurier, un condottiere, un habile qui saura s’emparer de la France et – surtout ! – l à transmettre : à son fils, à son petit-fils, à son bâtard, à son neveu… C’est la transmission qui comptera. Il y a bien 35 ans, le Comte de paris avait pensé sauter la génération de son fils et passer directement le flambeau à un de ses petits-fils. J’avais naturellement approuvé cet acte politique dans le défunt « Je suis Français », au grand dam des traditionalistes et confits en dévotion de la Légitimité. Je constate aujourd’hui que beaucoup n’ont rien appris, ni rien oublié.
Chers tous,il me semble que pour comprendre,accepter,réfléchir sur le choix de revenir à la Royauté,les Français doivent s’intéresser à l’Histoire de France en dehors de la littérature officielle du pouvoir en place.Comment les stimuler alors qu’ils subissent un »bourrage de cerveau »médiatique permanent.De notre part,puisqu’il parait que nous,royalistes,nous sommes capables d’analyser les événements avec le recul nécessaire,nous avons une responsabilité d’éclairer les Français dans l’obscurantisme ambiant.Mission ardue par un important rejet de la Culture,pire du Christianisme (souvent chez nos frères).Nous ne pouvons pas avancer sans espérance,sans faire l’unité envers nos idées et surtout intégrer:pas de Roi sans Dieu!Confiance,paix,joie.
Pour répondre à Pierre Builly, il y a bien un prince de Monaco
du prénom d’Albert, et même un roi des Belges du même
prénom, pas très courant non plus de nos jours et pourtant
cela ne remet pas en cause la crédibilité de ces deux chefs
d’Etat.
Quant à votre évocation de Mgr le Comte de Paris à Chantilly
en 1977 ou 1978, nous pouvons alors partager des souvenirs
semblables, ayant moi-même eu le bonheur d’un tel entretien,
précisément en 1978 et également à Chantilly, juste quelques
semaines avant de passer mon baccalauréat; c’est, comme je
vous comprends, un moment inoubliable, dont pour ma part
j’ai pu, par la suite, en connaître encore trois autres.
Ceci devrait vous rendre plus optimiste, plutôt que de croire
à l’homme providentiel. Le temps fait toujours son oeuvre,
aujourd’hui, demain ou après-demain que nous importe, nous
autres royalistes, nous sommes là pour durer, même si l’on
aimerait évidemment voir nos idées triompher de notre
temps.
Au point où nous en sommes, ne pourrions-nous pas adopter comme hymne national :
« Gaston !
« Y a le téléfon qui son
« Et y a jamais person
« Qui y répond » ?
Laissons le Prince Gaston grandir, et souhaitons lui le meilleur; à
l’aune de ses 2 ans et de sa vivacité, il pourrait bien nous
surprendre dans quelques années au point de clouer le bec aux
» plus mauvaises langues » (expression à prendre sans animosité
entre nous).
Il est absolument erroné de subordonner l’héritage de la Couronne de France à la nationalité française.
La notion administrative ou juridique de nationalité est très récente et n’existait pas à l’époque où ont été élaborées les Lois Fondamentales du Royaume.
Louis XIV était Autrichien par sa mère, Louis XIII Italien.
Henri IV était Béarnais. Clovis était Boche.
Et, « por fin », contrairement à ce qu’affirme le bon Jean-Luc d’A., le Duc d’Anjou a la nationalité française.
« Les Lois fondamentales du Royaume », à l’heure d’Internet et de la Mondialisation !!!
Et encore quoi ? Vous imaginez que, si par pur bonheur, on pouvait aujourd’hui instaurer la Monarchie, on arriverait à exclure les femmes de la transmission dynastique ? Et si vous cessiez de rêver à une époque qui s’est achevée – au mieux – en 1884, lors de la mort d’Henri V à Frohsdorf, et plus sûrement en 1792 ?
Ce qu’il y a de plus extraordinaire, dans la Monarchie, c’est précisément son adaptabilité au monde ; sa ductilité, sa souplesse ! En l’enfermant dans votre corpus sympathique et archaïque, vous raisonnez de la même façon que les mahométans qui estiment qu’aucun des préceptes du Coran n’est susceptible de la moindre variation, et que le texte, dicté par Allah lui-même ne peut connaître la plus infime évolution…
La Monarchie saurait – saura ? – prendre la mesure des évolutions intervenues, dont je ne défends nullement la qualité, mais que je suis bien obligé de constater…
La France n’est plus catholique, les gens ne se marient plus et, quand ils se marient, divorcent rapidement, l’avortement est un fait acquis, les femmes sont les égales des hommes… Tout cela peut nous déplaire (quoique je n’aurais pas été gêné d’avoir une Margaret Thatcher plutôt qu’un Jacques Chirac…) mais nous ne pouvons pas le nier.
Enfin, un mot, sur ce grand bel escogriffe de Duc d’Anjou : si sa femme, vénézuélienne d’origine, a quelque excuse d’avoir un accent prononcé, lui n’en a aucune… Et sa connaissance de la langue française est vraiment très très minimale… Je peux vous le certifier… Je l’ai vu de près, sympathique et bel homme…
Alors qu’un beau garçon comme ça puisse faire tourner le cœur des demoiselles, certes… Mais être le Roi de France d’aujourd’hui ???!!
Ah non ! Tant à faire, vaut mieux le Prince Jean !
Votre raisonnement peut se défendre. Mais s’il n’y a plus de règles, pourquoi Jean d’Orléans plutôt que le Prince Napoléon ?
Ou qu’Albert de Monaco ? Ou que le Docteur Fu Manchu ? Ou que le pétomane ?
C’est bien de citer les Lois fondamentales, mais il ne faudrait pas que l’on oublie en quelles circonstances celles-ci ont été créées.
C’est toujours la logique et le bon sens qui ont primé à leur édiction.
Au quatorzième siècle, au décès du petit roi Jean Ier, la Couronne devait revenir à la demi-soeur de ce dernier. Mais les grands du Royaume ont fait preuve de logique et de bon sens, et ont sorti la loi salique de derrière les fagots, peut-être même fut-elle inventée pour l’occasion.
Pareil quelques années plus tard : le roi Charles IV décède sans descendance mâle. Les grands, refusant logiquement qu’un roi étranger ne les dirige, reconnaissent roi Philippe de Valois, parce qu’ils le connaissent bien et surtout parce qu’il est « natif du Royaume », phrase très importante, à cette époque comme à la nôtre.
Je ne crois pas savoir que le principicule Franco y Godoy soit « natif du Royaume », ni son père, ni son grand-père, ni son arrière-grand-père…on pourrait remonter jusqu’à ses prétendus ancêtres les rois d’Espagne du dix-huitième siècle. Les Bourbons d’Espagne sont espagnols depuis bientôt trois siècles. Le « grand bel escogriffe » a la nationalité française? Cela nous fait une belle jambe.
Depuis 1883, la place est prise par les Orléans. La Maison de France, c’est eux, nuls autres.
« Pourquoi Jean d’Orléans plutôt que le Prince Napoléon ? » ou n’importe qui ? mais bien sûr, mais bien évidemment ! C’est ce que je ne cesse de dire ! Le lien d’allégeance de la légitimité monarchique a été rompu ; ça me désole autant que vous, et je ne cesse de le déplorer… mais c’est pour moi un fait acquis.
Le Prince Jean, seul légitime (on ne va pas aller choisir un espagnol pour régner sur la France) ne me sezmble pas avoir d’autre qualité que celle-là : la légitimité. Il nous faut plus et mieux.
Je viens de voir Jean-Luc Mélanchon sur France 2 : à part un marxisme de façade (et de convictions qui s’effaceraient vite après quinze jours d’exercice du pouvoir), voilà un caractère, un tempérament, une flamme, un enthousiasme, un mépris de la fortune anonyme et vagabonde comme il nous faudrait. Quand il dit « Nous les Français », on voit bien qu’il croit en la flamme de notre peuple. Il est empuanti par son laïcisme, son marxisme d’apparence, sa révérence envers des baudruches comme Jaurès ? Certes. Mais il a un véritable tempérament ! Qu’il prenne le sceptre… Et je vous fiche mon billet qu’il fera une politique capétienne…
Ca ne va pas me faire voter pour lui, mais je suppose qu’Hugues Capet, en 987, devait avoir un peu cette dégaine…
C’est du moins le bruit qui court aux déjeuners du CRIF dans le gratin de la Secte Maçonnique.
Quand il dit, ce « brave Mélanchon », qu’il se précipiterait à Alger au lendemain de son élection pour rencontrer les anciens égorgeurs du FLN et décider avec eux de la meilleure méthode pour accélérer la colonisation de la France, c’est ça que vous appelez une politique capétienne?
Mais qu’est-ce que vous racontez ? Il existe suffisamment de vidéos sur internet pour constater que le duc d’Anjou parle parfaitement français !
Se « précipiter à Alger » après une élection, c’est exactement ce que j’appelle de la politique capétienne : celle du « principe de réalité » – avec les outrances dues à la surmédiatisation du discours d’aujourd’hui – .
Vous êtes de ceux qui, au moment de « L’Entente cordiale » auraient évoqué Waterloo et Fachoda ?
Après tout, c’est concevable : lisez ou relisez « Kiel et Tanger » : deux politqiues possibles : celle d’Hannotaux – plutôt contre l’Angleterre -, celle de Delcassé – plutôt contre l’Allemagne – ; c’est celle-ci qui a été menée.
Tout est possible, toutes les alliances sont possibles, conjoncturellement, pragmatiquement. Le malheur est qu’il y a toujours des andouilles qui prennent les slogans qui sont là pour chauffer l’opinion pour de la politique et les souvenirs pour des directions d’avenir. Certes, Waterloo, Fachoda, Mers-el-Kébir, mais les rapports entre les nations ne doivent pas être empreints de sentimentalisme.
L’indépendance de l’Algérie est intervenue il y aura bientôt 50 ans ; vous ne pensez pas qu’il faut tirer un trait et cesser de se référer aux égorgeurs du FLN ? Dans quel monde vivons-nous, qui pourrait ignorer la proximité – à tous les sens du terme – du Maghreb ?
Je concède plus que volontiers que la question primordiale est celle de l’Islam, obsédant et dangereux, qui a le vent en poupe, et je reproche à Mélanchon de minimiser ou d’écarter ce facteur majeur, et celui de l’immigration. Mais on ne peut lui reprocher de vouloir retisser des liens avec l’Algérie sous prétexte qu’il y a 50 ans nous en avons été chassés.
Sinon, on reste comme les aristos qui se sont enfermés dans leurs manoirs tout le 19ème siècle au lieu de s’investir dans le développement économique du pays, ou, pire, comme ces tenants de la « Petite Église », dans l’Ouest, qui ont refusé le Concordat de 1802, et sont morts, inutiles et sympathiques.
Egorgeurs. Pourquoi « anciens » ? Ils n’ont pas arrêté depuis 50 ans !
Pierre Builly propose de la grande Politique avec un grand P,
cela mérite intérêt et réflexions de fond : quelle grande
politique étrangère pour la France ? Quelle grande politique
sociale, sociétale, institutionnelle pour la communauté de
destin que doit former les Françaises et Français actuels,
quelque soit leurs origines; qui peut nous rassembler au-delà
des clivages partisans et selon quels moyens ? Que peut la
légitimité historique de nos Princes, que nous soutenons, sans
possibilité d’intervention arbitrale, portée par le poids de
mille ans d’histoire nationale, dans l’arène politique ?
Mélanchon est sans doute un excellent tribun mais ses
références à « Saint »-Just et ses propos tenus lors de
précédentes interventions sur Louis XVI, comme traître à la
nation le disqualifient, indépendamment de ses réelles
convictions à rechercher le bien commun, pour prétendre
rassembler les Français, et les réconcilier avec toute leur
histoire.
Il me semble que la politique capétienne vis-à-vis des tontons-macoutes qui règnent en Algérie et qui haïssent la France serait plutôt celle de la dragée haute.
Quant à voir un Capétien potentiel dans Mélanchon ( melan-chthon), je crains que Pierre B. ne s’égare et ne s’embrouille.
Ne mélanchons pas tout !
J’ai autant de détestation que vous pour Saint-Just et les buveurs de sang adulés par Mélanchon. Je serai, comme vous sûrement, à une des messes d’expiation qui seront dites le 21 janvier. Tout mon cœur me porte à exécrer ceux de « L’autre camp ».
Mais toute ma raison me dit qu’une Nation ne se perpétue pas avec des haines recuites, et que Louis XVIII n’a pas emprisonné cette canaille de Joseph Fouché, mais, après en avoir fait brièvement son ministre, l’éloigna en le nommant Ambassadeur.
Il nous faut de la mémoire, certes, mais il nous faut aussi – et beaucoup ! – de l’Oubli ( » Ce n’est point au roi de France à venger les querelles du duc d’Orléans » disait notre excellent Louis XII).
Nous aurions aujourd’hui besoin d’un homme habile, retors, – peut-être fourbe, même – capable de faire admettre presque insidieusement quelque chose qui est profondément éloigné du cœur des Français, après deux siècles de propagande haineuse : la succession héréditaire.
Je n’ai évoqué la politique étrangère que, si je puis dire, par raccroc ; la question de l’Algérie, du Maghreb, de la rive Sud de la Méditerranée d’une façon générale, est pressante et angoissante, j’en conviens ; Mélanchon, dans un grand élan romanesque, romantique et peut-être un peu surjoué a dit, l’autre soir que son premier voyage serait une tentative de réconciliation. Je ne crois pas, pour maintes raisons, qu’il réussirait.
Mais que propose-t-on, avec ces « tontons macoutes » ? De débarquer à Sidi-Ferruch, comme en 1830 ? On envoie la Légion sauter sur Bab-el-Oued ? On l’assume ?
Je n’ai pas la réponse ; je dis simplement que ce propos nous extrait un peu de la gangue hypocrite de nos relations extérieures et met un peu de souffle dans le débat.
Je le dis, le répète, le proclame : les héritiers légitimes de la Couronne de France sont le Prince Henri, puis le Prince Jean. Je n’ai pas grande confiance dans le premier – qui commence à se faire vieux, ce qui est une bonne chose – j’ai de la sympathie pour le second., mais guère de confiance en sa capacité de forcer le Destin.
Héritiers de la Couronne de France, certes. Seulement il n’y a plus de Couronne de France.
Donc, qu’est-ce qu’on fait ? On attend que quelqu’un vienne la reconstruire. Jean ou un autre. Je m’en fiche. Je veux un Roi. Tant pis pour eux, si les Bourbon n’ont pas su garder ce trésor, ou le reprendre tant que c’était possible…
Cher PB,
Vous semblez ne voir dans la Royauté française qu’un principe politique.
Elle est aussi et surtout un principe mystique, c’est son principal intérêt.
La monarchie, « Un principe mystique » ? On attendait donc que, par l’opération du Saint-Esprit, le Roi revînt, environné de la gloire céleste ?
Si j’avais su, je ne me serais pas gelé les bonbons pendant plusieurs années à vendre « Aspects de la France » et à distribuer des tracts sur le pavé gelé : j’aurais attendu que la colombe nous tombât toute rôtie dans le bec…
Il serait plus exact de dire : « à essayer de vendre Aspects de la France », car les acheteurs ne se bousculaient pas au portillon, à plus forte raison par les températures sibériennes qui semblent avoir été les vôtres.
Heureusement il y avait Marcel Dassault et le bon « Général » de Bénouville pour se substituer à ce lectorat défaillant et désintéresser l’imprimeur !
Vous avez effectivement perdu votre temps.
Dans toute mouvance politique, les militants sont toujours les cocus. Mais vous ne le saviez pas.
On ne comprend rien à ce que fût, dans l’histoire et la mythologie collective des peupes de l’Europe, la signification de la personne et de l’institution royales, si l’on oublie qu’elles etaient indissolublement liées au sacré.
Le roi ( le rex en latin) est à rapprocher de « rectus » (ce qui est droit) et de « regula » (ce qui sert à tracer une droite), autrement dit dans le roi, il faut moins voir le souverain que celui qui trace la ligne, la voie à suivre, qui incarne en même temps ce qui est droit.
Le roi indo-européen est beaucoup plus religieux que politique. Sa mission n’est pas de commander, d’exercer un pouvoir, mais de fixer des règles, de déterminer ce qui est, au sens propre « droit ». En sorte que le roi ainsi défini s’apparente autant à un prêtre qu’a un souverain.
Un véritable retour à la monarchie impliquerait que la souveraineté politique fût à nouveau perçue comme inséparable du sacré. Celà exigerait une redéfinition de la légitimité dans un sens inacceptable pour le monde contemporain.
Excellente synthèse de Thulé.
C’est encore plus vrai pour le Roi de France, pour de multiples raisons symboliquement rassemblées dans le Sacre de Reims.
Il est certain que l’on est là très loin du « roi bourgeois ».
Au fond, la discussion qui précède, malgré toutes les vérités ou semi-vérités contradictoires, qui y sont dites, n’aboutit à rien.
Entre le souci de contemporanéité de PB et les vieilles définitions, purement théoriques, du Roi, données par les autres, qui sont, en effet, hors du monde, à quoi se mêle l’hostilité « recuite » d’olrik pour tout ce que furent les combats de l’Action française, entre l’imprévisible aventurier fondateur de dynastie (mais pourquoi pas ?) et l’improbable Roi issu de la lignée capétienne, la perspective est nulle. Ne resterait plus qu’à attendre et voir. On ne gère ni l’imprévisible ni l’improbable, n’est-ce pas ? Wait and see, c’est votre devise ?
« La perspective est nulle », vous avez raison ELEC33… C’est pourquoi elle n’est pas invraisemblable que ça !. Après tout, il y a des millions de gens qui jouent à l’Euromillions, en sachant à peu près qu’il y a une chance sur 40 millions de gagner le gros lot.
ce n’est pas l’affaire du Bon Dieu que de nous donner un Roi, mais ce serait bien sympa de sa part (de Sa part !) que de ne pas nous empêcher de nous en donner un, d’où qu’il vienne, et quel qu’il soit, même s’il ne ressemble pas trop à ce dont nous avions rêvé, même s’il n’est pas couronné à Reims, même si la Sainte Ampoule ne lui confère pas l’onction sacrée, même s’il est un peu interlope, ou un peu métèque.
La France peut absorber n’importe quoi, n’importe qui… Et l’essentiel est qu’elle vive…