Par Olivier Perceval.
N’y a t’il pas de sujets plus importants à traiter, comme la question de l’immigration par exemple…
Enfin, une décision gouvernementale qui a du sens.
Au moment où le terrorisme djihadiste continue de frapper en France laissant derrière lui un sillage sanglant, à l’heure où la population française vit au rythme des décrets arbitraires, plaçant les journées de chacun d’entre nous sous haute surveillance sanitaire, au moment où la violence de l’ultra gauche porte le chaos dans les manifestations de protestation sur la voie publique et où les forces de l’ordre sont soutenues par l’État comme la corde soutient le pendu, enfin , tandis que nos professions indépendantes sont en train de disparaître sous les coups de boutoir gouvernementaux, des mesures de confinement et autres couvre feux, voilà que le président de la République , tout à l’organisation de sa future réélection, nous propose un référendum sur l’inscription de la cause climatique dans la constitution.
Voilà un chef d’Etat qui s’intéresse de près au bien-être de la population dont il assure la protection.
En effet, lui qui a fermé la centrale de Fessenheim pour faire plaisir aux allemands, et a rouvert deux centrales thermiques au charbon afin de répandre un peu plus de CO2 dans l’atmosphère, lui qui développe les implantations d’éoliennes dont le gain environnemental est de plus en plus contesté par bon nombre d’experts écologistes et qui s’apprête à sacrifier notre avance technologique et stratégique en matière d’indépendance énergétique avec la réduction du nucléaire, pourquoi, soudainement est-il pris de vertige à la seule idée de l’augmentation de la température à cause de l’effet de serre provoqué par une population , non seulement coupable de trainer les pieds dans la lutte contre la COVID, mais qui continue de fumer des clopes et de rouler au diesel ?
La campagne présidentielle n’a pas commencé que la stratégie des alliances se met en place. Il ne faudrait pas en effet que ce qui reste de parti socialiste obtienne un ticket avec les verts, lesquels ont avalés quelques couleuvres avec la présidence qui a laissé partir le ministre d’État Nicolas Hulot. Selon la revue Challenge, Macron n’ayant rien d’autre à faire, cherche à piéger tout le monde, les écologistes comme la droite : « L’annonce faite hier soir par Emmanuel Macron en marge d’une rencontre avec les membres de la convention citoyenne pour le climat a en effet tout d’une manœuvre politique à deux ans de l’élection présidentielle. En proposant d’inscrire la préservation du climat dans la Constitution, le chef de l’Etat piège les écologistes, qui défendent cette mesure depuis longtemps : dès 2016, la députée EELV Cécile Duflot avait déposé une proposition identique à l’Assemblée nationale, visant « à inscrire la lutte contre le dérèglement climatique et le caractère écologique de la République » dans l’article premier de la constitution. Sans possibilité de faire autrement, le leader des Verts Yannick Jadot a indiqué mardi qu’il ferait campagne pour le « oui ». Toute autre position aurait été illisible.
Cette approche met également sous pression Bruno Retailleau, le tout puissant patron du groupe Les Républicains, majoritaire au Sénat. Sans lui, la proposition de référendum, dont le texte doit être voté à l’identique à l’Assemblée et au Sénat avant d’être proposé aux Français, ne pourra pas aboutir. « Il sera accusé d’avoir entravé l’expression nationale en refusant le référendum », résume le député macroniste Bruno Bonnell ».
Bref, on est en pleine manœuvre électorale et l’on sait désormais que le président fera tout pour s’accrocher à son fauteuil pendant qu’une actualité de crise extrême touche la planète et plus précisément notre pays. Pourtant est-il vraiment sage de vouloir à ce point garder la tête d’une nation de gaulois rebelles et indisciplinés, sauf à préparer précisément la disparition de cette nation, ou du moins de son influence, dans une Europe globalisante, constituant la première marche de la mondialisation heureuse. ? Le fait est que de ce point de vue, le premier mandat voit cette démarche très inachevée et nécessite qu’on remette le couvert une seconde fois.
Enfin, depuis le temps que le peuple d’en bas réclame la possibilité de s’exprimer par référendum, voilà qu’on lui en organise un, certes sans enjeu réel, puisque inscrire la priorité climatique dans la constitution relève d’avantage du symbole et ne va pas changer la vie quotidienne de nos compatriotes. Mais sans doute n’y a t’il pas de sujets plus importants à traiter, comme la question de l’immigration par exemple… ■
Il y a bien sûr des sujets plus pertinents, mais aucun ne conviendrait à la manœuvre en préparation.
Rappelons-nous Hollande et son « mariage pour tous » (sauf pour lui). En pleine crise économique, il a choisi ce sujet marginal, présenté sous une forme très peu propice au consensus pour, d’une seule pierre, détourner l’attention des Français, les diviser, complaire, à peu de frais, à la gauche « sociétale », caricaturer l’opposition, s’offrir, à coups de bons sentiments, un succès personnel facile , une place dans l’histoire et la « modernité » (une abolition de la peine de mort à sa courte échelle), une piqûre d’amphétamines approbatoires, de quoi pouvoir se regarder fièrement dans un miroir etc. Et la manœuvre a réussi.
Macron veut, en plus, ridiculiser l’idée même de referendum populaire et, à la veille d’une nouvelle campagne présidentielle, redorer son blason de rassembleur.
Une seule réponse possible à ce nouveau faux-fuyant: la dérision. Soyons Charlie, pour une fois: Référendum, piège à … gérimacrum (en attendant mieux).