MAGISTRO, une tribune libre et indépendante d’information civique et politique, en ligne depuis 2008 : Présentation de Magistro par François Georges Dreyfus.pdf
* Liens : – http://www.democratiedirecte.fr/ (Yvan Blot)
– http://www.henrihude.fr/ (le Blog de Henri Hude)
* Roland HUREAUX, Essayiste : Une idée qui redevient neuve : la dévaluation
* Marie-Noëlle TRANCHANT, Journaliste : En souvenir de Georges Suffert
* François-Xavier BELLAMY, Professeur de philosophie : Retrouver le prochain
* Roland HUREAUX, Essayiste : Les ‘think tanks’ : vraie expertise ou officines idéologiques ?
* Olivier ABEL, Professeur de philosophie : Une crise fiduciaire
* Basile de KOCH, Journaliste : Hessel et les gens bons
* Maxime TANDONNET, Haut fonctionnaire : Schizophrénie française
* François JOURDIER, Officier, Contre amiral (2S) : Retour à Mururoa
* Yves MEAUDRE, Directeur général d’Enfants du Mékong : Leçon de Confucius
* Vincent DESPORTES, Officier, Général de division (2S), Ancien commandant de l’École de Guerre : Pistes stratégiques
* Yves-Marie LAULAN, Géopoliticien : Sur la mort de 4 de nos soldats en Afghanistan
* Roland HUREAUX, Essayiste : TVA Sociale : un protectionnisme déguisé ?
* Denis TILLINAC, Ecrivain : Halte au feu !
* Roland HUREAUX, Essayiste : Moyen-Orient : quand la déraison du plus fort fait loi
Le Basile de Koch (intégral) : Hessel et les gens bons…
Soirée spéciale ‘indignation’, vendredi dernier sur France 5 : Franz-Olivier Giesbert consacrait à cet intéressant phénomène le troisième numéro de sa mensuelle, 2012 : les grandes questions. Le concept de l’émission, selon les propres termes de son patron : « mettre les grandes idées à l’épreuve des faits ». Sûr qu’avec l’ ‘indignation’, ça allait être coton.
Invité vedette de la soirée, naturellement, Stéphane Hessel, « le pape de l’indignation, notre trésor national », comme le présente Giesbert avec une emphase nettement teintée d’ironie. Pour parler de son grand œuvre, l’intéressé, lui, a le triomphe presque trop modeste : Ce « petit livre » au « succès exagéré »… minaude-t-il.
Autour du grand homme et de son « petit livre », donc, FOG a réuni un plateau prestigieux : pas moins de trois philosophes, plus une économiste et même un neurobiologiste (pour parler du « siège de l’indignation dans le cerveau » !).
Mais que pèsent tous ces experts et leurs arguties face à la statue du Commandeur Hessel, avec ses chiffres qui parlent pour elle : 30 pages dont 15 de texte, 4 millions d’exemplaires vendus sur les 5 continents et 94 ans – « bientôt 95 », précise le coquet.
Car cette statue-là aussi parle, sauf qu’elle ne sait que répéter en boucle le même mantra : « Indignez-vous avec moi du Mal au nom du Bien ». Qui dit mieux ?
Pour lancer ce cri primal, à vrai dire, même quinze pages ça fait beaucoup. Mais la naïveté du message hesselien n’empêche pas la rouerie du messager, qui sait par cœur comment plaire : ne jamais se fâcher, si possible sourire – et toujours faire mine de donner raison à son contradicteur, quitte à suggérer, dans la foulée, qu’on a juste pensé un peu plus profond.
Ainsi notre pape ira-t-il jusqu’à renier trois fois son dogme fondateur : oui, concède-t-il volontiers, l’indignation en soi est vaine si elle ne débouche pas sur l’engagement. (Mais alors, que n’a-t-il intitulé sa brochure « Engagez-vous ! » ?)
Seul parmi ses interlocuteurs, Finkielkraut pense exactement le contraire : entre cette émotion que sont l’indignation et l’engagement, il est recommandé de passer par la pensée… À défaut, on risque de se tromper d’ennemi, de problème et donc de solution ; bref, de faire n’importe quoi.
Pour Finky, l’urgence est d’en finir avec le « triple paradoxe de notre intelligentsia » qui consiste à remplacer « l’intelligence par l’indignation ; la morale de responsabilité par la morale de conviction ; la complexité du monde par la simplification extatique des problèmes », suivez son regard…
Il a raison, Alain le stylite : le succès du manichéisme compassionnel qui tient lieu de doctrine à Sa Sainteté Stéphane Ier témoigne d’une inquiétante régression de l’esprit public et du débat démocratique, qui n’avaient pas besoin de ça.
MIKE sur Bravo à Marion Maréchal pour sa…
“Bravo Marion !”