Après Taponnier et Ghesquière, maintenant c’est Edith Bouvier. Nous ne trouvons nullement choquant, en soi, qu’on nous parle d’une de nos compatriotes, blessée de surcroît, en terre étrangère.
On s’étonnera seulement du réflexe corporatiste, à une aussi grande échelle, de la caste médiatique, qui s’intéresse si fort aux siens – ce qu’on ne peut lui reprocher – mais qui passe si vite sur d’autres….
C’est assez agaçant, et le rappel hebdomadaire sur les chaînes publiques de nos sept otages sans citer aucun nom, fait figure de corvée pour les preneurs d’antenne.
Edith Bouvier a été récupérée dans des conditions « normales » en temps de guerre. ils n’allaient pas cesser le feu pour une jambe cassée. L’agitation diplomatique faisait un peu « campagne électorale ».
Si encore on était correctement informé.
Bien vue cette différence d’intêret des médias s’il s’agit d’un journaliste ou s’il s’agit d’un militaire
Merci de penser a nos soldats qui combattent sous l’uniforme français. Merci encore une fois.
Philippe
Et que pensez-vous des 19 soldats français qui seraient actuellement prisonniers de l’Etat syrien, envoyés combattre un gouvernement qui ne nous a rien fait, sur l’ordre de Sarkozy et Juppé et en dehors de tout contrôle? Que devient le dévouement à l’armée française quand celle-ci cherche à faciliter l’instauration d’un état salafiste en Syrie? Quels sont les buts de guerre de la France au Proche-Orient? Devons-nous rester indifférents à un rapport de forces qui peut nous conduire à une guerre contraire aux intérêts de la France? Jusqu’où doit aller le civisme? Nous ne sommes pas en 1914.
Qu’une nation reconnaisse qu’elle « infiltre » des « gens » chez une autre nation est assez fort de bouchons: cela s’appelle tout simplement de l’espionnage. Alors, que l’on vienne pas trop plaindre ceux qui se font arrêter. Quand on voit dame Bouvier poser devant le photographe alors qu’on se dit grièvement blessée est proprement écœurant.
Curieusement, on ne perle plus du Colonel de la DGSE lui aussi pris dans la nasse. 🙂
Tout à fait d’accord avec la note d’Antiquus. Les Américains et leurs alliés – ou leurs exécutants dont la France fait maintenant partie– ne s’embarrassent plus de précautions diplomatiques : ils aident ouvertement à renverser les pouvoirs qui leur déplaisent.
Pour Nicolas Sarkozy, qui essaie par tous les moyens de se refaire une santé électorale, la politique étrangère est un moyen de rebondir: il s’efforce de faire oublier la crise européenne en se déguisant en champion de la liberté dans le monde arabe.
Grisé par le succès du bombardement de la Libye et de l’assassinat de Kadhafi, dont il n’a peut-être pas encore mesuré toutes les conséquences, il veut aussi « libérer » le peuple syrien, un peu comme Bush a « libéré » le peuple irakien, ou Obama le peuple Afghan.
La Russie, la Chine refusant, toute intervention de l’OTAN, les américains et leurs alliés, dont la France, se rabattraient sur la formation des activistes armés. A l’heure où les tensions sont plus que jamais explosives non seulement dans le Proche-Orient mais dans tout le monde arabe, cette dernière initiative est dangereuse et nous éloigne encore, hélas, de ce qui fut longtemps la tradition diplomatique française à l’égard du monde arabe.