Peut-on sortir d’un jugement essentiellement épidermique et surtout chargé d’affect, sur Nicolas SARKOZY, au risque d’en oublier la responsabilité du Système lui-même, qui est pourtant la plus fondametale ? Peut-on, à son endroit, faire montre tout simplement d’objectivité, d’esprit politique ?
C’est, en tout cas, ce que Jean-Philippe CHAUVIN vient de faire dans son blog et nous trouvons sa réflexion assez pertinente pour la soumettre à nos lecteurs…..
La grande réunion sarkoziste de Villepinte a-t-elle relancé la campagne du président-candidat ? Les analystes ont besoin d’un peu de temps pour le dire mais est-ce, en fait, le plus important ? Dans ce combat des chefs qu’est une élection présidentielle au suffrage universel direct, ce qui m’intéresse, en définitive, ce sont les idées, les propositions, les projets et ce qu’ils peuvent entraîner, que cela soit en positif ou en négatif.
Ainsi, les propos de M. Sarkozy sur l’Europe et la gestion de l’immigration ont-ils retenu toute mon attention, et suscité mon scepticisme, et j’en reparlerai dans une prochaine note. Contrairement à ce que je pourrais être tenté de faire si j’étais moi-même candidat et adversaire du président sortant, je ne m’attarderai pas sur le fait, indéniable, que M. Sarkozy n’a pas, en cinq ans de présidence, tenu une grande part de ses promesses de 2007 ni sur celui qu’il propose aujourd’hui ce qu’il a eu cinq ans à l’Elysée pour faire et qu’il n’a pas fait. Simplement parce que je suis persuadé que le temps du quinquennat est beaucoup trop court pour engager des politiques à long terme, surtout si elles doivent être impopulaires dans le court terme des 5 ans de la présidence, quel qu’en soit le représentant du moment. D’autre part, l’on sait que les 100 premiers jours d’un nouveau président sont déterminants et il faut bien avouer que ces 100 premiers du Sarkozy 2007 ont été brouillés dès le départ par des erreurs, voire des fautes, symboliques, entre le Fouquet’s et le yacht Bolloré : plus rude ensuite fut le chemin d’un président qui passait pour le président des riches, et qui confondait « être populaire » et « être vulgaire », au risque de dégrader la figure présidentielle…
En 2007, M. Sarkozy rêvait d’être le « bras droit » du président des Etats-Unis…
En 2012, c’est avec Angela qu’il convole…
De plus, M. Sarkozy a eu à affronter une crise qui, en fait, couvait depuis longtemps et qui n’est que l’accélération de la « grande transition » entre pays de la Triade (et donc de la zone euro) et puissances émergentes (en fait, déjà émergées depuis quelques années), et globalisation de la domination des grandes féodalités financières mondiales au détriment des Etats politiques anciens.
Pas facile alors de mettre en place tout ce que l’on a annoncé ou promis, me semble-t-il, et ceux qui attaquent M. Sarkozy sur son seul bilan commettent une erreur dont ils pourraient avoir, eux aussi, à se repentir s’ils arrivent au pouvoir dans les mois prochains !
Je vous rassure, je ne suis pas devenu sarkoziste ! Mais je ne trouve pas heureux de faire de la démagogie, y compris contre l’actuel locataire en bail précaire de l’Elysée : ni heureux ni constructif ! De plus, faire porter à M. Sarkozy toutes les insuffisances, errements et malheurs de son propre quinquennat c’est laver la République de tout soupçon quand, justement, c’est son principe même d’un « temps politique raccourci » qui empêche toute politique du long terme pourtant nécessaire ! L’écueil sur lequel la présidence Sarkozy est en train de s’échouer est le même que celui qui risque, demain, de déchirer la coque d’une éventuelle (et déjà annoncée sans beaucoup de précautions) présidence Hollande…
Si l’on veut redonner sa juste place au temps dans la pratique politique de l’Etat, à l’inscription des politiques fondamentales dans la durée, encore faut-il penser à enraciner la magistrature suprême de l’Etat dans le long terme et dans la suite naturelle des générations… N’accusons pas M. Sarkozy de tous les maux : il en a sa part et elle est importante, bien sûr, mais la République quinquennale fait aussi son propre malheur et celui des Français. D’ailleurs, certains évoquent désormais de plus en plus ouvertement l’erreur qui fût faite de raccourcir le mandat présidentiel en 2000, erreur que les royalistes avaient signalée avec force arguments : ces derniers, dont j’étais et suis toujours, proposaient plutôt l’allongement du mandat du Chef de l’Etat, jusqu’à la « perpétuité » !
La question sociale et les banlieues : des dossiers qui souffrent de la discontinuité des politiques présidentielles… La monarchie pourrait bien être le meilleur moyen de résoudre cette difficulté institutionnelle !
S’il est des règnes qui ont duré moins de temps qu’un quinquennat, la continuité dynastique a cet immense mérite de ne pas remettre en cause à chaque changement de souverain les « grandes politiques engagées » ou, plus sûrement, la pérennité de l’Etat et de sa représentation, ce qui est déjà beaucoup et plus rassurant que ces « inachèvements » présidentiels dont la France n’a pas eu, dans l’histoire politique, à se réjouir…
(Lundi, 12 Mars 2012 22:01)
Je suis bien d’accord avec M.J.P.Chauvin pour dire avec lui que la république est le système politique le plus mauvais pour la France,et que le quinquennat a encore aggravé le système.Je suis d’ailleurs prêt à joindre mon témoignage au sien pour dénoncer tous les vices du régime républicain au moment le plus opportun. Mais la réponse à la question qui nous est posée aujourd’hui n’est pas là.
Nous avons à décider qui nous choisissons comme président de la république entre Sarkozy et Hollande,un point c’est tout.Il ne s’agit pas d’un référendum constitutionnel mais d’une élection capitale pour l’avenir de notre pays.Et en tant que citoyen français,nous devons voter,l’abstention ne servant à rien du tout, si ce n’est à signifier à nous-même un manque de courage politique.
C’est en ce sens que l’insinuation de M.Chauvin indiquant qu’ « il n’est pas devenu sarkozyste pour autant »,loin de me rassurer,comme il l’espère,m’inquiète beaucoup.Serait-il devenu « hollandais »par hasard ? Même si l’on veut être juste,en n’imputant pas à Sarkozy ce qui ne lui est pas imputable,comme la crise dont il s’est mieux tiré que d’autres ou le budget (à ce sujet, il faut consulter les chiffres de la Cour des Comptes, plutôt que ceux,faux,avancés par « Libération »).Est-il criminel,quand on est royaliste,d’annoncer que l’on va voter opportunément pour Sarkozy,simplement parce qu’on est aussi français ? Dire que voter l’un ou l’autre revient au même serait particulièrement sot, et prouverait que l’on a oublié la désastreuse et trop longue expérience Mitterrand et sa suite jospiniste avec le tandem DSK/Aubry des 35 heures démagogiques en particulier !
Merci, Monsieur Haizet, voici un témoignage courageux ; nous devons voter, et entre deux maux, il faut choisir le moindre !
Cher M.Plantevin,
je vous remercie à mon tour de votre aimable appréciation qui me prouve que nous sommes bien en phase.Dois-je vous avouer que mon raisonnement-simple et dépourvu d’emphase ou de quelconque ambition personnelle-m’est principalement inspiré par le souci de l’avenir de nos enfants et petits-enfants ? Bien à vous.PH.