Pour Je Suis Français, Marc VERGIER, dont on a lu, ici, différents écrits, a pris l’initiative de traduire ce court papier diffusé par le magazine américain (de tendance plus ou moins centriste) The Week. (Avant-première, une sorte de revue de presse datée du 16 janvier 2020, sans nom d’auteur).
Court, bien tourné et bien envoyé, ce papier illustre le ressort moral et patriotique existant encore aux U.S.A. Lucidité, mea culpa et examen de conscience. Qui aime bien châtie bien !
On aimerait aussi , chez nous, dans les sphères supérieures, autre chose que ces mensonges à répétition et ces promotions-sanctions dont on nous assomme.
Comment les Américains se voient-ils ? Comment ils se soucient de savoir comment le monde les voit ? C’est le sujet ! Excellent prélude à la soirée Biden qui se prépare dans la plus intense exaltation médiatique. Et c’est un regard américain qui mérite attention.
Comment ils nous voient: une émeute qui révéla l’hypocrisie U.S.
La « Ville sur la montagne » (Mathieu 5-14) a perdu son éclat écrivit Konstantin Kosachev dans la Rossiyskaya Gazeta (Russie).
Le système politique supposé envié par le monde a, la semaine passée, perdu son caractère sacré quand une meute de partisans de Trump assaillit le Capitole, tuant un policier et menaçant les parlementaires au moment où ils actaient la victoire électorale de Joe Biden.
Le personnel politique et les maîtres à penser dénoncèrent l’horreur de cette violence, quand bien même ils louent les démonstrations comparables dans les autres pays, les présentant comme des expressions valides de colère contre des régimes non démocratiques.
A leur tour, les électeurs U.S. protestent contre la fraude et l’injustice et assiègent les bâtiments officiels. Les américains ont « goûté les fruits de l’arbre de la connaissance du bien et du mal et leur virginité est impossible à reconstruire ». Yevgeny Shestakov, dans la même Gazeta ajoutait : la démocratie U.S. est tachée pour toujours. L’élection de novembre qui pencha ostensiblement pour Biden fut « opaque » du fait que de nombreux Etats changèrent les procédures de vote arbitrairement. Il n’est pas étonnant que les partisans du Président Donald Trump s’estiment floués. Dorénavant tout parti vaincu dans une élection pourra avec quelque raison invoquer les « fraudes ».
Ai Jun du Global Times (Chine) écrivit : Les U.S.A. ont perdu leur droit à critiquer les autres pays qui répriment des émeutes. Vous souvenez-vous des manifestants de Hong Kong qui envahirent le siège du parlement de la ville en 2019 ? A l’époque, la présidente de la chambre U.S., Nancy Pelosi, qualifia le spectacle de « magnifique » tandis que le Secrétaire d’Etat, Mike Pompeo, déclarait le soutien U.S. pour les activistes et leur « liberté d’expression ». Pourtant, les mêmes mouvements sont, chez eux, « définis comme illégitimes et inacceptables ». La Chine a aussi été diffamée et critiquée pour l’arrestation d’émeutiers alors que, contrairement à leurs homologues Américains, les policiers de Hong Kong n’ont tué personne. Jafar Blori de Kayhan (Iran) ajouta : particulièrement choquant est le fait, pour les U.S.A. de bâillonner à la fois les opposants et le Président. Facebook et Twitter, sous la pression du Congrès, supprimèrent Trump de leurs sites ainsi que beaucoup de ses suiveurs. « Oui ! vous avez bien entendu, le soi-disant plus puissant phare de la démocratie et de la liberté d’expression dans le monde », qui sanctionne les autres pour de supposées attaques contre la liberté de la presse, « devient, du jour au lendemain, le plus grand censeur du monde ! »
La démocratie est, selon Oray Egin du Haberturk (Turkey), « la plus grande marque de l’Amérique » et Trump l’a abîmée, peut-être à jamais. Le diplomate libanais Mohamad Safa « tweeta » que les évènement du 6 janvier auraient, dans tout autre pays, suscité son invasion par les U.S.A. que, selon des persifleurs, le coup d’Etat avait peut-être échoué parce qu’il n’y avait pas à Washington d’Ambassade U.S. pour le soutenir. Il ajouta : l’Amérique est devenue objet de pitié et de dédain et personne ne s’en réjouit plus que Wladimir Putin qui a longtemps clamé que le système politique U.S était tout autant biaisé et corrompu que celui de la Russie. Je ne crois pas aux complots mais, maintenant, je me demande : « Trump pourrait-il vraiment être agent de la Russie ? » En mutilant la démocratie américaine, Trump a comblé Putin. ■
© Traduction de Marc VERGIER avec remerciements.