Le 24 Janvier dernier, Eric Favereau à écrit l’article suivant dans Libération: « Un couple de précaires souhaite une fécondation assistée. Sans-papiers, HIV et cas de conscience. »
Les médecins se disent perplexes. Ils hésitent. Est-il «raisonnable» d’aider ce couple à avoir un enfant ? Leur histoire est, il est vrai, compliquée. Tous les deux sont d’origine camerounaise. L’homme a une petite cinquantaine. Séropositif, il a deux autres femmes, et sept enfants au Cameroun. Récemment, il s’est marié avec Leica, mais voilà, celle-ci n’arrive pas à être enceinte. Et peu à peu, elle découvre qu’elle a des soucis d’infertilité. Il y a quelques mois, ils se sont donc adressés à un service d’aide médicale à la procréation (AMP) à Paris.
Et ils ont raison. Car, d’un point de vue médical, tout est jouable : les difficultés de la femme sont minimes, et aujourd’hui les techniques de purification du sperme peuvent éviter tout risque de contamination. Reste que l’homme, pour les médecins, est compliqué à saisir : il voyage beaucoup, vit entre le Cameroun et la France. Il est suivi pour son sida en France et c’est à ce titre qu’il bénéficie d’une autorisation provisoire de séjour pour soins. La jeune femme, elle, s’est installée dans la banlieue parisienne depuis qu’elle a décidé de tenter une fécondation in vitro. Pour les médecins, il n’y a guère de doutes : elle veut un enfant, autrement on peut supposer qu’elle quittera son mari. Pour autant, sa vie n’est pas simple. Sans papiers, elle est en attente de l’Aide médicale d’Etat. Et le couple dort chez des amis, ou dans un foyer Sonacotra.
Dans ce contexte, que faire ? N’y a-t-il pas trop «d’éléments défavorables» ? La maladie du père, mais aussi sa polygamie ? Quel est l’avenir du couple? Et celui de leur enfant, entre une mère sans-papiers et un père séropositif ? Ne sont-ils pas, eux médecins, redevables des conditions de vie de l’enfant à venir ? Ou doivent-ils éviter ce genre d’interrogations ?
Finalement, l’équipe médicale saisit le Centre d’éthique clinique de l’hôpital Cochin (1). Avec cette question sous-jacente : faut-il toujours accéder à la demande d’un couple, sous prétexte que nul ne peut juger du bien-fondé de sa demande? Mais d’autres questions surgissent. L’Aide médicale d’Etat est faite pour financer des soins. L’AMP, est-ce toujours du soin? De plus, les centres d’AMP sont souvent débordés. Répondre à telle demande d’un couple n’est-ce pas le risque d’exclure telle autre ? Après de longues hésitations, le centre AMP accède à la demande. Et la femme est, aujourd’hui, enceinte.
(1) Lire l’ Éthique clinique à Cochin(éditions de l’AP-HP).
Notre commentaire sera court: sans-papier, donc hors la loi! Est-ce le but de nos impôts que « d’aider »ce malade du sida à avoir un huitième enfant? Est-ce d’ailleurs vraiment l’aider? Il collectionne les enfants? C’est un jeu pour lui? Et, justement, le petit être qu’on fera venir au monde dans des conditions -qu’on n’appellera pas « optimales »…- on y a pensé, à lui?
Les Français sont-ils au courant de ce genre de choses qui ne nous semble mériter qu’un seul qualificatif, celui de dérive (pour rester polis….)? sont-ils d’accord? A quand un référendum sur ce sujet?…..Et si l’on en profitait aussi pour supprimer l’AME? Nous payons de plus en plus, pour des soins de moins en moins remboursés: n’y a-t-il vraiment pas d’autres urgences plus …urgentes que de gaspiller ainsi un argent qui fait tant besoin et tant défaut ailleurs?…..
YANN CORFMAT sur Un espoir, le roi
“C’est ce que l’on appelle de nos voeux !”