Hier, à propos de l’affaire Arnault, nous avons critiqué « la ligne éditoriale racoleuse » de Libération et, aussi, la vulgarité de sa Une – qui ne faisait, d’ailleurs, que reprendre celle (la vulgarité, le mauvais langage) du précédent président de la République. Sur l’attitude des riches ou très riches qui choisissent une sorte d’émigration, nous nous réservions de dire notre point de vue dans une prochaine note.
Le voici, sur le fond de l’affaire Arnaud, sur le monde qu’il représente, fondamentalement – excellemment exprimé par Antiquus qui a dit tout l’essentiel, dans un commentaire posté hier.
Nous le reproduisons ci-après car il dit très exactement et très complètement la position du blog.
Bien sûr, la haine des riches parce qu’ils sont riches est une maladie de notre pays. Notre société, pourtant, fabrique de plus en plus de pauvres et de plus en plus de très riches. L’inégalité des revenus est aujourd’hui plus grande entre les plus pauvres et les plus riches qu’au XVIII° siècle, selon l’Institute for Economic Research. C’est là d’ailleurs une contradiction insoluble du capitalisme: affirmer l’égalité imprescriptible des hommes et créer chaque jour plus d’inégalité.
Cela dit les très riches de notre société ne me sont guère sympathiques: ils sont pour la plupart fanatiquement partisans de brader toute identité collective et toute tradition au profit d’un magma universel dans lequel ne surnage rien que le profit. Fouquier Tinville peut bien les mettre dans la charrette, je ne me lèverai pas pour les défendre.
En l’occurence, ce Bernard Arnaud représente tout ce que l’on peut détester: le factice, le cosmopolite, le faux semblant. Et qu’on ne me dise pas qu’il rapporte de l’argent à la France avec ses produits. Tout son art consiste à vendre au prix de la qualité ce qui n’a pas de qualité.
P.S. : On lira aussi avec intérêt la réaction de Jean-Philippe Chauvin : http://nouvelle-chouannerie.com/index.php?option=com_content&view=article&id=1040:lorsque-la-fortune-se-fait-vagabonde-et-indigne&catid=46:2012&Itemid=57#addcomments )
« Bien sûr, la haine des riches parce qu’ils sont riches est une maladie de notre pays. »
C’est le propre du socialisme d’asseoir sa politique non pas sur la réduction du nombre de pauvres, mais sur l’exécration de la classe riche, qui n’en demandera pas plus pour faire ses bagages. Je ne pense pas par contre que ce soit purement français…
Qu’y a-t-il de plus scandaleux : que M. Bernard Arnault réclame la nationalité belge afin de préparer l’ « optimisation fiscale » de sa fortune ou que l’on offre ces possibilités aux contribuables les plus opulents ?
On ne peut libérer le marché des capitaux, laisser proliférer les paradis fiscaux, y compris en Europe, et se plaindre ensuite que les individus pour qui de telles décisions sont prises choisissent d’en tirer le meilleur profit.