Guillaume Perrault évoque dans Le Figaro de ce matin un épisode qui fut au début du règne de Louis XVI une affaire d’Etat et nous ramène de manière singulièrement actuelle aux circonstances que nous traversons. Pour qui croit à la radicale nouveauté des temps actuels et ne croit pas au renouvellement des situations, fût-ce sous des formes évidemment différentes, ce récit apporte d’utiles nuances. Il nous apprend que, depuis des décennies, l’efficacité de l’inoculation suscitait alors des débats passionnés dans toute l’Europe. Le roi indiqua par l’exemple, coupant court aux atermoiements et aux bavardages, ce qu’il convenait de faire. En sa personne résidait l’Etat, la Souveraineté, le principe royal, qu’il était de son devoir de préserver. Devoir qu’il remplit dans une époque qui n’était pas plus obscurantiste que la nôtre, ni, à bien des égards, aussi différente qu’on se l’imagine. Ni moins scientifique. Ni moins débatteuse. Il faut méditer en Histoire sur le renouvellement des situations. Non pas à l’identique mais selon des ressorts profonds en définitive assez voisins.
À peine Louis XV mort, Voltaire écrit un éloge du souverain défunt qui s’achève ainsi : « Que l’inoculation nous assure la conservation de notre nouveau roi, de nos princes et de nos princesses ! »
Guillaume Perrault
La pratique de l’inoculation, vieille comme le monde, regardée par idéologie comme une innovation, pouvait provoquer parfois des retours épidémiques. 8Louis XVI reflétait les illusions de sa génération. L’injection de la picote ou variole des vaches reconnue empiriquement par Jenner en 1798 , appelée peu après « vaccin », était effectivement protectrice, sans qu’on comprenne le processus. Elle fut diffusée en Europe très vite, car la mortalité variolique enfantine – en dépit ou à cause de l’inoculation- était en cette décennie particulièrement effrayante. Là encore, les familles souveraines y eurent recours aussitôt et prirent soin de solenniser ces opérations. Ce fut d’abord le cas des Bourbons de Naples, alors réfugiés à Palerme dès 1801 et, plus tard, du roi de Rome. Voir les livres de Pierre Darmon, et aussi mon étude, Naissance du vaccin, réimprimée en poche en février 2020 au Cerf, avec une postface qui reste valable après la contagion actuelle, que je n’avais, bien sûr, pas prévue.
Yves-Marie Bercé.
Nous ne voulons pas manquer de vous remercier de vos précisions autorisées dont nous ferons notre profit. expertes
Louis xvi et ses deux frères se firent inoculer et pourtant Louis xvi n’avait pas encore d’enfants d’où la stupeur des courtisans. Mais son grand père était contre l’inoculation, comme le reste de la société. C’est Louis Philippe Joseph alias Philippe egalite qui avec sa famille se firent inoculer tout comme ses cousins royaux
Et le roi montra l’exemple car c’était un chef d’état et cela lui reussi