Sous-titré: « Comment la société française exploite sa jeunesse », par Grégoire Tirot (1)…..
Autrefois il y avait l’Action Française, qui proposait quotidiennement une critique politique de la république et proposait l’alternative Royale. Depuis 1945, et l’éviction de fait des médias de notre courant de pensée, il manque cet organe de presse quotidien qui répondrait à toutes celles et à tous ceux qui – comme le fait aujourd’hui Grégoire Tirot – pointent un problème, dressent un constat, mais réagissent tels la mouche dans le bocal, ou derrière une vitre, et qui ne trouve pas sa sortie…. Ils voient juste, mais sans jamais oser, ou pouvoir, ou savoir remonter à la cause; et « remettre en cause » dans le but de « remettre en ordre« …..
Comment expliquer que la France soit aujourd’hui le pays développé dont la jeunesse est la plus pessimiste au monde ? Un jeune fonctionnaire du ministère des Finances, lassé de constater partout la précarité des » vingtenaires « a voulu comprendre à quel point notre système économique défavorisait la jeunesse. « Ce livre est le fruit d’une colère »déclare Grégoire Tirot, citant Jacques Chirac, en exergue de son avant-propos intitulé « Petit guide pédagogique à l’attention de ceux qui ne comprennent pas les jeunes ».
On se souvient que Jacques Chirac, lors d’un débat télévisé avait dialogué avec des jeunes en avril 2005 : on était en pleine campagne pour le référendum « européen », on sentait bien monter l’exaspération du public et le « vote Non », et Chirac tenta, mais en vain, d’inverser la tendance et de retourner l’opinion. Entre autres, au moyen de ce débat avec des jeunes. Mais rien ne marcha comme il l’avait escompté, et ce fut même le contraire de ce qu’il souhaitait qui se produisit. Tout au long d’un échange parfois ennuyeux, parfois tendu, l’incompréhension entre le Président et son auditoire ne fit que croître : il devint à un moment tellement lourd, tellement palpable que Chirac, découragé, lança d’une façon presque poignante :« Votre pessimisme, je ne le comprends pas. Ca me fait de la peine »…..
Le constat de Grégoire Tirot est accablant : en neuf chapitres, il brosse le portrait d’une France anti-jeunes « avec des aînés dont l’irresponsabilité peut se résumer à cet état d’esprit : après moi le déluge! ». Il étrille les soixante-huitards et n’épargne pas les générations qui les suivent. Pour lui, tout ce beau monde a décidé de survivre en « se payant sur la bête », c’est à dire sur les jeunes : retraites par répartition, ancienneté au détriment du mérite…, les « vieux » ne veulent pas lâcher la place ! Et ils ont institutionnalisé un modèle économique : le CDD contre le CDI. « Certains ont des emplois surprotégés et tous les jeunes, de Bac + 8 à Bac -3, ont connu des périodes d’instabilité »….. On notera juste que Grégoire Tirot n’est pas le seul à dresser ce type de constat : d’autres déjà ont employé l’expression « nos enfants nous haïront… »
Chiffres et exemples à l’appui, Grégoire Tirot démontre qu’en France toutes les conditions sont réunies pour qu’éclate une guerre des générations qui ne dit pas encore son nom. Les privilèges des papy-boomers, la banalisation du chômage chez les moins de 30 ans, l’état de servitude que subissent trop souvent les stagiaires, les clichés sur la » bof génération » ou encore les monopoles de la » génération 68 « … L’auteur examine à la loupe des questions qui attestent que la France est en train de revenir à un régime archaïque dans lequel la naissance et le milieu l’emportent sur le mérite ou l’envie de réussir.
Mais des mesures sont possibles, urgentes, et ce livre trace les grandes lignes de ce qui pourrait devenir un contrat social équitable entre les générations, pourvu que les politiques aient le courage de s’attaquer aux privilèges de la vraie classe dominante : les plus de 50 ans et les retraités.
(1):« France anti jeune » sous-titré « Comment la société française exploite sa jeunesse ». Éditeur: Max MILO, prix 17,10 euros. Marié et père de deux enfants, Grégoire Tirot est né en 1977 à Nantes. Diplômé de l’Institut d’études politiques de Paris et titulaire d’un mastère en histoire, il travaille au ministère des Finances, après avoir été pendant deux ans attaché parlementaire à l’Assemblée Nationale auprès d’un ancien ministre.
Je croyais que ce blog avait un rapport avec la revue La Faute à Rousseau. Mais quand j’ai lu cet article sur ce livre je me suis dit que cette revue avait vraiment changé.
D’accord,avec cette analyse,c’est le règne de l’égoisme de cette classe de vieux jeunes ,trés privilégiés;l’église conciliaire avec mai 1968 N4Y EST PAS POUR RIEN et je suis convaincu,que nous n’avons pas touché le fond.Il faut effectivement souhaiter Bon Courage à nos héritiers et agir ,mais comment ,lorsque ce système du mensonge universel tient tous les leviers????
Restons optimiste, rien n’est perdu: http://www.lesjeunesnesontpascons.com