Par Olivier Perceval.
Comme au temps des Canuts, « on entend déjà la révolte qui gronde ».
Après le double meurtre à Nice, l’assassinat de Samuel Paty à Conflans, l’augmentation de la violence dans les grandes cités, et maintenant dans les zones rurales, la montée du racisme indigéniste et décolonial dont le sectarisme gangrène les universités, il fallait agir et vite. Moralité : on dissout « Génération identitaire » !
Voilà une réponse appropriée à la situation du pays et aux enjeux de l’insécurité que 63% des Français jugent prioritaire. Il fallait faire un exemple et nul doute que les victimes de l’ensauvagement de notre société respireront enfin à l’annonce de la bonne nouvelle. « L’État s’occupe de nous ! » peuvent-ils enfin s’exclamer, finie la peur, finie la délinquance, finis les attentats au couteau, les agressions gratuites et les harcèlements à la sortie du collège ou du lycée.
Les commentaires sur les plateaux télé sont souvent déconcertants : on évoque l’antisémitisme de l’organisation, c’est faux ! Les consultants sont paresseux et ne font pas leur travail de vérification. Il suffit de regarder de plus près pour se rendre compte que non seulement cette association n’est nullement antisémite, mais elle semble plutôt avoir une position assez favorable au courant sioniste en Israël ce qui lui vaut quelques inimitiés à l’extrême-droite. Ses membres seraient racistes au prétexte qu’ils luttent contre l’immigration illégale, dans ce cas, la loi française est raciste puisqu’elle punit pénalement l’immigration illégale. En réalité, ce que réclame ce mouvement, comme lanceur d’alerte, est que la loi régissant l’immigration soit respectée par les autorités de ce pays, que les lieux de passage clandestins dûment identifiés soient surveillés et que les contrevenants soient reconduits à la frontière.
De jeunes Français patriotes se mobilisent, plutôt que de raser les murs comme font les petits blancs complexés et trouillards. Ils affichent leur amour de la Nation et refusent de se mettre à genoux devant les séparatistes décoloniaux qui manipulent idéologiquement ceux qui, comme utile « chair à canon », arrivent tout frais sur notre territoire.
On sait que la manœuvre du ministre Darmanin est purement politicienne et de ce fait totalement irresponsable : elle consiste à jeter de l’huile sur le feu au risque de provoquer une véritable explosion, pour tempérer une soi-disant fermeté à l’égard des fous d’Allah et de leurs complices islamo-gauchistes. Le résultat pourrait être de pousser les Français qui se savent abandonnés vers une exaspération plus vive encore, devant le déferlement de haine et de culpabilisation de leur culture, de leurs plaisirs simples, de leur mode de vie.
Laisser s’exprimer des jeunes courageux et fiers de leur appartenance permettait de lever de temps en temps la soupape de la colère et de maintenir un espoir certes ténu chez nos compatriotes totalement ignorés par nos élites et une grande partie des médias. Mais non, on préfère écraser une mouche avec un marteau pilon ! C’est malheureusement trop bruyant et c’est en outre un très mauvais calcul. Comme au temps des Canuts, « on entend déjà la révolte qui gronde ». ■
Pétition pour défendre « génération identitaire »?
Mmouais, si la révolte gronde comme avec les canuts, elle sera mêmement écrasée…
Toutes les jacqueries sont vouées à être écrasées. C’est Gramsci qui a raison…
Pierre Builly a – hélas ou non – raison. Il faut plutôt chercher du côté des régimes qui s’effondrent sur eux-mêmes ou sous la poussée de l’étranger. Il n’est même pas sûr qu’on puisse les y aider beaucoup. Seules les anciennes dynasties ont parfois duré de longs siècles cc qui leur a permis de façonner l’Europe. Et seule la Révolution a réussi à les abattre et avec elles tout l’édifice ancien. Ou presque. Son règne finira aussi. À cette aune, le mythe du « coup de force » est un enfantillage que des hurluberlus agitent pour exciter des jeunes-gens. Plutôt que de les inviter à réfléchir sérieusement. Comme l’a fait Maurras, notamment en écrivant L’Avenir de l’intelligence. Qui est avant tout un livre stratège. J’ai au moins appris de Buisson qu’il faut croire à l’épuisement des cycles longs et à leur succession. L’effondrement soviétique de 1990 annonce peut-être plus l’épuisement du cycle des révolutions que la fin de l’Histoire. Il ne s’en suit pas -au contraire – que nous devons nous contenter d’attendre et regarder que les choses s’accomplissent. Le cycle à venir ne naîtra pas de génération spontanée. Ou sans bases ni élites nouvelles. Disons : bonne chance ! aux générations futures.