Décryptage.
Un communiqué de presse de l’Insee publié le 25 février entend alerter sur la baisse significative des naissances en France. Elle pourrait être due à l’épidémie de Covid-19. Neuf mois après le début du premier confinement le 17 mars 2020, il y a eu, en janvier 2021, 13 % de naissances en moins par rapport à janvier 2020. Selon le communiqué, « ce contexte de crise sanitaire et de forte incertitude a pu décourager les couples de procréer, les incitant à reporter de plusieurs mois leurs projets de parentalité ». Le peu d’informations, les rumeurs ou même l’apparition de variants ont également pu jouer, de même que « des considérations relatives à la transmission possible du virus de la mère au nouveau-né ».
En effet, dans un article du 6 juin 2020, le journal l’Obs observait déjà chez les jeunes mères une peur croissante concernant la Covid-19. L’une d’elles, nommée Apolline, y témoignait, confiant qu’elle avait peur que son enfant tombe malade : « Je travaille dans un centre médical et, tous les jours, j’angoisse de lui ramener une connerie. Je l’aime de tout mon cœur, mais je me dis que j’ai été égoïste de faire un enfant dans ce monde. »
Cette chute des naissances inquiète d’autant plus qu’elle s’inscrit dans un environnement où une certaine tendance écologique considère qu’il serait nécessaire de limiter la population afin de préserver la planète. Ce phénomène a donné lieu à plusieurs communautés, dont la plus populaire appelée GINK pour Green Inclination, No Kids prend de plus en plus d’ampleur en raison du dérèglement climatique. Une enquête participative d’Arte révélait ainsi en mai dernier que 70 % des femmes dans le monde, tous âges confondus, considéraient que procréer pose « un cas de conscience au XXIe siècle ».
En avril 2019, Emmanuel Macron se disait favorable à « la force d’une politique familiale » afin d’insuffler une « dynamique de natalité » en France. Alors que l’année 2021 débute par un enjeu démographique de taille, peut-être serait-il temps, en effet, de mener bataille ! ■