Au début du mois, un article du « Figaro » (reproduit, d’ailleurs, dans ce blog) révélait que le gouvernement de Londres n’avait pas hésité à déchoir de leur nationalité britannique des « binationaux » pour cause de lien avéré avec une entreprise terroriste islamique : il est apparu à l’exécutif qu’un tel engagement renvoyait ipso facto, et du coup de jure, le « bi » à ses seules origines ethniques. D’ailleurs, certains de ces déchus ont par la suite été tués dans des opérations militaires anti-terroristes en Somalie ou ailleurs, justifiant ainsi la décision londonienne.
En France, le sujet est tabou. Arc-boutée sur son idéologie immigrationniste et sur sa prétention à transformer les gens d’un coup de baguette « républicaine », l’ensemble du pays légal élimine toute allusion au problème par l’ostracisme intellectuel ou le légalisme aveugle. Il n’est certes plus besoin de prouver que l’incorporation massive dans le corps national, par naturalisation ou droit du sol, de centaines de milliers d’étrangers, a pour conséquence collatérale de « franciser » un nombre considérable de voyous : les noms de la majorité des délinquants parlent d’eux-mêmes… Mais c’est bien la tolérance à l’égard de la « binationalité » qui pose problème. Outre que, le plus souvent, la double nationalité ne correspond à aucune réalité juridique, elle permet à trop de gens de profiter de leur nationalité française pour servir des intérêts étrangers, voire hostiles à notre pays.
On apprend ainsi que, si plusieurs Français ont été arrêtés à l’occasion des événements du Mali, tous, semble-t-il, sont des “franco-xxx” : « franco-congolais », « franco-malien », « franco-algérien », etc. M. Le Drian nous explique qu’il s’agit de « certains jeunes en quête d’un destin radical ». Nous savons lire : « jeunes » signifie dans la France d’aujourd’hui tout être humain de 15-35 ans ayant ce que certains appellent pudiquement « des origines ». Nous connaissons aussi le sens des mots : « radical » renvoie aux racines. Traduction de la phrase de M. Le Drian : « de prétendus Français engagés dans un combat identitaire islamiste ». Schizophrénie, dira-t-on. Peut-être, mais qui est schizophrène ? Sont-ce ces « jeunes » ? N’est-ce pas plutôt le ministre ?
Creusons un peu. M. Ibrahim Aziz Ouattara est né il a vingt-cinq ans de parents maliens (il est donc malien), à Aubervilliers (il est donc français). En 2010, il est poursuivi et incarcéré pour projet d’attentat contre la mosquée de Paris. Il sort (évidemment) en 2012, l’affaire n’ayant pas encore été jugée, et se soustrait au contrôle judiciaire. Elevé dans les écoles de la République, c’est-à-dire aux frais du Gaulois de base, monsieur désire mourir en martyr (encore un mot qu’il faut traduire : le martyr est désormais un être violent cherchant à tuer) dans les zones de combat au Mali… donc là où se battent les soldats français. Projet terroriste, projet d’attaquer éventuellement des soldats français en guerre : c’est plus qu’il n’en faut, la cause est entendue.
Ou devrait l’être. Or, évoquant M. Ouattara et les autres, M. Hollande parle de « concitoyens perdus ». Cherchez l’erreur.
Français, ce « djihadiste français » ? Ah, que non !….
Selon le Code civil
Article 25
L’individu qui a acquis la qualité de Français peut, par décret pris après avis conforme du Conseil d’Etat, être déchu de la nationalité française, sauf si la déchéance a pour résultat de le rendre apatride :
1° S’il est condamné pour un acte qualifié de crime ou délit constituant une atteinte aux intérêts fondamentaux de la Nation ou pour un crime ou un délit constituant un acte de terrorisme ;
2° S’il est condamné pour un acte qualifié de crime ou délit prévu et réprimé par le chapitre II du titre III du livre IV du code pénal ;
3° S’il est condamné pour s’être soustrait aux obligations résultant pour lui du code du service national ;
4° S’il s’est livré au profit d’un Etat étranger à des actes incompatibles avec la qualité de Français et préjudiciables aux intérêts de la France.
Article 25-1
La déchéance n’est encourue que si les faits reprochés à l’intéressé et visés à l’article 25 se sont produits antérieurement à l’acquisition de la nationalité française ou dans le délai de dix ans à compter de la date de cette acquisition.
Elle ne peut être prononcée que dans le délai de dix ans à compter de la perpétration desdits faits.
Si les faits reprochés à l’intéressé sont visés au 1° de l’article 25, les délais mentionnés aux deux alinéas précédents sont portés à quinze ans.
RIEN N’EMPECHE DONC UN BINATIONAL OU UN NATURALISE D’ETRE DECHU DE LA NATIONALITE FRANCAISE POUR FAITS GRAVES.
Toutefois, un Français d’origine étrangère, né sur notre territoire, sans autre patrie, doit conformément au droit du sol, relever des mêmes procédures judiciaires que tout autre Français, qui aurait commis des actes graves contre la France.
Il n’est pas cohérent de soutenir la France au Mali, au nom de la lutte contre le terrorisme islamiste, lorsqu’au même moment elle soutient en Syrie le renversement de Bachar al-Assad par des rebelles islamistes qui souhaitent imposer la charia, comme c’est déjà le cas en Tunisie ou en Libye. Il faut vraiment arrêter de prendre les gens pour des imbéciles.
En Libye, en Tunisie, en Egypte ou encore en Syrie, le but fut – et est encore actuellement – de renverser des pouvoirs modérés pour les remplacer par des pouvoirs islamistes, qui très rapidement deviendront gênants et que nous attaquerons sans vergogne sous prétexte de lutter – à ce moment-là encore – contre le terrorisme pour protéger encore et toujours Israël. Dans quelques mois, il est à parier que nos regards se tourneront vers l’Iran.
Faire la guerre pour libérer des peuples d’un agresseur extérieur, c’est noble. Mais faire la guerre pour défendre les intérêts des Etats-Unis ou d’Israël, ça n’a rien de noble et cela fait de nos pays des pays agresseurs et voyous.
Je méprise enfin au plus haut point ceux qui se prennent pour les rois du monde et qui nous dictent leur loi car, nous devons être du côté de la vérité, du côté de la justice, du côté de ces victimes innocentes du capitalisme apatride
Non, il n’y a pas incohérence de notre part à soutenir l’intervention française au Mali et à rejeter la politique gouvernementale dans l’affaire syrienne. C’est le gouvernement qui est incohérent de mener simultanément l’une et l’autre politiques. Elles sont en effet contradictoires. Nous n’y sommes pour rien. Gardons notre liberté de juger cas par cas. Et, en l’occurrence, de nous opposer à l’action stupide de la France dans cette question syrienne. Donc, tout à fait d’accord avec les notes de Louis-Joseph Delanglade sur ces deux sujets.