Par Rémi Hugues.
Article à suivre demain mardi et dont on peut débattre.
La photo d’Élisabeth Guigou voilée battant campagne dans une mosquée de Pantin a fait le tour du web avant le 1er tour des élections législatives de 2017.
Cela représente-t-il un coup de canif porté à la laïcité ? Ou est-ce l’illustration emblématique de ce qu’il est convenu d’appeler chez les néoconservateurs l’islamo-gauchisme ? Il est de coutume de dire quʼen Seine-Saint-Denis une islamophilie affichée est la condition sine qua non pour sʼassurer la victoire électorale. Pour beaucoup dʼobservateurs, cette photo est emblématique de ce phénomène appelé « islamo-gauchisme ». Cette expression est devenue l’arme sémantique de prédilection pour tout néconservateur qui se respecte, quʼil soit de gauche ou de droite. Or cet anathème nʼest que pur oxymore. La gauche, cʼest lʼantitradition, la Révolution érigée en mythe, le régicide du 21 janvier 1793, la rébellion contre Dieu menée par lʼathée qui entend ne devoir obéir à aucun maître. Lʼislam, cʼest la soumission à Allah, au Dieu-Un, le Dieu DʼAbraham, dʼIsaac et de Jacob, le Dieu de Moïse, le Dieu dʼIssa, révélé en dernière instance par un prophète arabe du nom de Muhammad.
Lors de la primaire de la « Belle alliance populaire », cʼest-à-dire triplement mensongère, Benoît Hamon fut soupçonné dʼen être. Lʼon suggéra quʼil incarnait cette gauche dupée et infiltrée par ces ardents contempteurs des droits de lʼhomme, de la République et de lʼOccident que sont les islamistes. Manuel Valls, inconditionnel partisan dʼIsraël assumé, adopta la stratégie du laïcisme intégral, qui ne saurait se coucher face à lʼoffensive djihadiste. Son rival nʼétait à ses yeux quʼun idiot utile des islamistes de lʼUnion des Organisations Islamiques de France (U.O.I.F). Eh oui, « Bilal » avait comme acolyte Alexis Bachelay, qui dʼaprès les dires de lʼex-Premier ministre participa à une réunion avec le Collectif Contre lʼIslamophobie en France (C.C.I.F). U.O.I.F, C.C.I.F, ces structures financées par les Britanniques et le milliardaire George Soros notamment ; sortes dʼépouvantails agités ensuite devant des Européens sécularisés afin que dans leur esprit toute religiosité ne devienne plus quʼune extériorité menaçante et ainsi réussir à les couper définitivement de leurs racines chrétiennes.
Dans la sphère publique aujourdʼhui Gilles-William Goldanel et Élisabeth Badinter font partie de ceux qui accréditent la thèse dʼune collusion entre la gauche et les islamistes. Ils ont lʼhabitude de lancer des appels à la vigilance sur le sujet. Pour eux les gauchistes ont une tendance « crasse » à suivre aveuglément ces Français musulmans de banlieue, issus de lʼimmigration et « palestinophiles », au nom de lʼantiracisme hérité des années 1980.
Les gauchistes se fourvoieraient dans cette ligne politique car la complaisance avec les « immigrés » les obligerait à se soumettre à des accommodements raisonnables, notamment à devoir mettre sous le boisseau lʼinestimable apport consenti à lʼhumanité par les Voltaire, Diderot, Mandeville, Fontenelle et consorts. « Éteindre les Lumières » au nom des droits de lʼhomme et de la lutte contre le fascisme, ça jamais ! Sʼil y a incohérence entre ce que représente la gauche dʼune part et ce que constitue lʼislam dʼautre part, il est en revanche tout à fait possible de relever des éléments de compatibilité, pour ne pas dire dʼidentité, entre lʼislam et la droite, comprise dans son acception la plus simple, à savoir lʼattachement au passé, à la Tradition. [À suivre demain mardi) ■
À lire de Rémi Hugues Mai 68 contre lui-même (Cliquer sur l’image)
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