Du prophète Ezéchiel au cardinal Ratzinger…: Patrice de Plunkett a publié cette fine et pertinente analyse dans son bloc-notes, toujours très intéressant (http://plunkett.hautetfort.com)
Quand Dieu promet la libération (par la voix d’Ezéchiel :5ème dimanche du Carême): « Vous saurez que je suis le Seigneur quand j’ouvrirai vos tombeaux et vous en ferai sortir, ô mon peuple ! Je mettrai en vous mon esprit, et vous vivrez. »(Ezéchiel 37, 13-14).
La prophétie prélude à la foi en la résurrection de la chair. Dans l’immédiat, elle se présente comme une promesse de libération du peuple, dont les « tombeaux » sont ouverts quand Dieu met « son esprit » dans chacun de ses membres.
Cette dimension sociale de la libération n’est pas abolie dans le christianisme. Au contraire : eschatologiquement, la promesse christique est étendue à l’ensemble de l’univers créé* – dont l’homme est comptable devant le Créateur. Dans l’immédiat, le Nouveau Testament crée le devoir de vêtir ceux qui sont nus et de nourrir ceux qui ont faim : devoir qui peut aller, dira le cardinal Ratzinger**, jusqu’à la lutte politique pour changer les structures d’injustice. Une authentique théologie de la libération naît de la foi, non d’emprunts à des théories séculières. Cette dimension est la clé aujourd’hui d’un retour du christianisme à l’avant-garde. S’enfermer dans une vision obsidionale serait une faute contre l’espérance.
(*) Ephésiens 1, 9-10 ; Colossiens 1, 15-20.
(**) Instruction sur la liberté chrétienne et la libération, 1986
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