Le dernier n° de Royaliste (1032) publie une intéressante Tribune libre de Benoît Dollle (en substance, « …C’est non ! ») : ALSACE REFERENDUM.jpg
Effectivement, tout dépend du « pour « quoi » de la fusion des deux départements.
Si c’est avec les arrières-pensées que dénonce Benoît Dolle, alors, pour nous aussi, « c’est non »…
Mais, si c’est pour en finir avec ces gabégies et ces gaspillages insensés dûs à un découpage idéologique absurde, qui ruine la France depuis la Révolution, et que Louis XVIII a eu le grand tort de ne pas supprimer (comme le faisait remarquer fort pertinemment – Pierre de Meuse); si c’est pour en revenir (merci, la Révolution, pour ces deux siècles perdus !…) à une organisation des territoires français conforme aux réalités de la géographie, de l’histoire, de l’économie, des particularités induites par les diverses communautés… bref, en revenir à une France des terroirs, des « pays », des provinces, pour nous, c’est évidemment oui.
Il y a belle lurette que les royalistes demandent la suppression des Départements, donc des 101 Préfectures et des 243 Sous-Préfectures, archi-ruineuses.
Prônant le fédéralisme et luttant résolument contre le jacobinisme républicain, Amouretti écrit, près de 30 ans avant l’Idée de Décentralisation de Maurras :
« En adoptant le plan de Sieyès, et en découpant la France comme matière inerte en départements tracés arbitrairement sur la carte, la Convention a anéanti ces admirables cadres historiques où les hommes, unis par l’identité des souvenirs, de la langue, des mœurs, des intérêts pouvaient bien s’entendre pour s’occuper de tout ce qui les touchait de près… », là où il faut respecter la liberté des communes reliées entre elles selon « sis enclin istouri, ecounoumi, naturau… », ce qui passe par la suppression des départements au profit des anciennes provinces avec à leur tête « uno assemblado soubeirano, à Bourdèus, Toulouso, à Mount-Pelié, à Marsiho o à-z-Ais ». Ces assemblées devant jouir d’une autonomie complète en ce qui concerne l’administration, la justice, l’enseignement, les travaux publics…
L’engagement régionaliste d’Amouretti se concrétisa davantage avec la Déclaration des Félibres Fédéralistes du 22 février 1892, co-rédigée avec le jeune Charles Maurras, Amouretti pouvant être considéré, à bon droit, comme « lou paire e lou redatour de la declaracioun », les deux amis se lançant donc face à l’ennemi républicain et jacobin. Face aux multiples reproches de séparatisme ou d’anarchisme, Amouretti répondait :
« Quelle erreur ! C’est l’unitarisme au contraire qui mène la France au séparatisme. La fusion, c’est-à-dire l’anéantissement des nationalités particulières où vivent et se distinguent les citoyens en une nationalité abstraite que l’on ne respire ni ne connaît plus, voilà l’unité. Le fédéralisme au contraire, respectant les diversités ethniques et favorisant le libre développement de chaque région, est le plus grand ennemi du séparatisme en le rendant inutile ».
Amouretti avait compris que seule la voie monarchique et la présence d’un Roi au sommet de l’Etat pourrait permettre cette fédération : « Il faut rétablir les provinces, leur rendre la gestion des intérêts provinciaux, surtout en matière de travaux publics, et rétablir les assemblées provinciales avec une compétence assez étendue pour qu’elles aient des sessions fréquentes, longues, fécondes, de nature à attirer l’attention, le respect, la vue. »
Pour moi c’est oui ! Car il faut en finir avec l’absurde découpage de la France en départements (près de cent!). Nous avons besoin de quarante provinces qui retrouvent les limites de nos antiques provinces même si il faut envisager des fusions par exemple l’Aunis, la Saintonge et l’Angoumois qui correspondent aux deux départements charentais et faire une province des Charentes.
Et puis ressusciter le Conseil d’Alsace, quelle revanche!
Il est évident que ce mauvais coup de la constitution d’une prétendue « Alsace » est un premier pas vers la désarticulation de la France.
Il est évident qu’il faut supprimer les départements mais surtout en ne donnant pas à des régions ennemies de l’unité française le moindre pouvoir…
D’ici quelque temps, les Pyrénées orientales voudront s’allier avec la « Grande Catalogne » (!) ennemie de l’Espagne, la prétendue Bretagne se rêvera libre, les Savoies se retireront dans leur confort à la suisse…
Nous resteront l’Auvergne et le Limousin…