Bainville, qui ne se départit vraiment ni de sa mesure ni de sa sagesse mais bien plus « radical » qu’on se plaît à le dire trop souvent. Pour le distinguer de Maurras ? Sans-doute. Cette réflexion est reprise de la dernière livraison de la Nouvelle Revue Universelle, revue dont il a été le fondateur. 
Il y a non seulement une défaillance des élites mais surtout une faillite. Il n’est qu’à considérer le ploutocrate Macron, celui qui dans un discours prononcé avant qu’il ne devienne président proposait comme ambition aux jeunes français » devenez milliardaires « , dans un éloge de la cupidité qui devait se faire retourner dans leur tombe les théologiens médiévaux, et qui définissait notre vielle nation pétrie d’histoire comme une start-up. Quelle façon indécente d’insulter la France ! Mais un pays, comme un poisson, ne pourrit-il que par la tête ? Peut-être faut-il méditer ces fortes paroles de Bernanos extraites de la France contre les robots.
» Alors que tous les intellectuels du monde célébraient le triomphe final, irréversible, de la Démocratie, le prestige de la liberté se dégradait lentement, à notre insu. L’idée de Démocratie se répandait de plus en plus dans le monde, au point de régner presque sans conteste sur les esprits. Mais l’idée de liberté est-elle nécessairement solidaire de celle de Démocratie ? La vérité, c’est que l’idée de Démocratie n’évoquait plus depuis longtemps qu’un idéal égalitaire de réformes sociales destinées à assurer le confort des masses, sous la tutelle croissante de l’État. L’égalité prolétarise les peuples, les peuples deviennent des masses, et les masses se donneront toujours des tyrans, car le tyran est précisément l’expression de la masse, sa sublimation. On ne fait pas une société avec des masses, et sans société véritable, pas de liberté organisée. Le monde réaliste moderne dans sa hideuse cupidité, dans son cruel orgueil, a non seulement corrompu les traditions, les institutions, les lois, mais il a aussi corrompu les hommes. Pour refaire une société digne de ce nom, il faut refaire des hommes. «
Les « Hauteur » se sont tellement fortifiées qu’on ne peut plus escalader les remparts !