Insupportable loi d’une triste modernité, une information chasse l’autre. Les attentats se succèdent en Irak sans que le décompte des morts ne reçoive une considération au moins égale à la guerre civile en Syrie. Mystère de la diplomatie selon l’ONU …
Le 29 Octobre 2013 le Sénat américain écrivit une lettre ouverte très officielle et ferme de mise en garde au président Obama quelques jours avant la visite du patron de l’Irak, le chiite Nuri Kamal Al-Maliki (photo, ndlr), mis en place par les Américains comme premier ministre.
Le 1er Novembre Le Figaro titrait « En proie à la guerre civile, l’Irak se tourne vers l’Amérique ». Il s’avérait que la visite de Maliki visait surtout à acheter une liste de matériels militaires, terrestres et aériens, tout en gémissant sur la violence d’une situation qu’il ne contrôle pas.
Le chiffre exact des tués est imprécis mais une bonne approximation est de 5.600 morts depuis début Janvier de cette année (10 mois) (640 pour le seul mois d’Octobre). Dans des violences entre chiites et sunnites, les Kurdes n’apparaissant pas comme directement impliqués. Il n’est pas abusif de parler de guerre civile. Dix ans ont passé depuis l’invasion de l’Irak par les États-Unis, sans aucun mandat. Le moins que l’on puisse dire, c’est que les objectifs officiels de l’époque, à savoir la libération du peuple irakien de l’oppression de la dictature de Saddam Hussein pour en faire un pays moderne et démocratique, ont lamentablement échoué. Pis, c’est chaque jour un peu plus le chaos dans un pays en ruine. Les sunnites se sentent marginalisés par le gouvernement chiite. Mais Maliki cynique nous explique qu’il n’y a aucune opposition entre chiites et sunnites !
Nous ne tomberons pas dans la facilité journalistique d’incriminer Al Qaida, franchise de marque qui ne recouvre aucune hiérarchie ou organisation.
Ni les États-Unis, ni même les Nations-Unies n’ont porté un intérêt suffisant à l’actuel gouvernement irakien du premier ministre Nouri al-Maliki, rongé par la corruption, par la répression et par la longue série de violations des droits humains. Les forces de police, contrôlées par les ministères de l’Intérieur et de la Défense, sont intervenues massivement entre la fin 2011 et mars 2012 avant un sommet de la Ligue arabe à Bagdad, et ont arrêté des centaines de personnes manifestant contre le gouvernement comme une mesure pour prévenir d’éventuels attentats terroristes
Rien d’étonnant à ce que la peine capitale soit dans ce contexte un sujet brûlant. Au moins 125 personnes ont été exécutées depuis le début de l’année ; quarante-deux l’ont été la semaine où on a célébré la journée mondiale contre la peine de mort. Amnesty international fait notamment remarquer qu’en violation des normes internationales, la loi institue la peine de mort pour certaines infractions dont on ne peut considérer qu’elles entrent dans la catégorie des crimes les plus graves, notamment l’enlèvement n’entraînant pas la mort. La peine capitale est ainsi devenue pour le gouvernement un moyen d’asseoir sa mainmise sur le pays :
Ses amis américains font porter sur Maliki la totalité de l’échec et du drame qui se joue.
Peut on accepter qu’aucun bilan reconnu n’ait jamais été tenté pour donner le chiffre des tués ? Selon la date de départ du comptage, on parvient au million de morts, les soldats n’étant qu’un faible nombre.
Les chrétiens n’ont plus le choix depuis longtemps qu’entre la valise ou le cercueil, sachant qu’on évalue le nombre de personnes déplacées depuis 2003 à deux millions environ.
Et le New York Times d’écrire le 1er Novembre « Est-ce que l’Irak peut être sauvé ».
Une fois n’est pas coutume: nous pouvons être reconnaissant à Chirac et à Villepin d’avoir permis que la France n’est aucune part de responsabilité dans ce crime international;