Valls donne beaucoup de coups de menton ces jours-ci; il adopte volontiers l’air du « dur », du « méchant » qui va « casser la baraque ». C’est fou comme, dans ces moments-là, il ressemble à Mussolini : peut-être un vieux tic congénital des Partis socialistes européens ?…
Mais peut-il vraiment se permettre de jouer les durs, Manuel Valls ? Et le Gouvernement avec lui ?
Nous renverrons le lecteur à notre note du 21 novembre dernier : Révélation sensationnnelle du CRAN ; François Hollande est un président « ethnique »… !
Là est exposé cruement le dilemme fondamental auquel se trouve confronté le PS depuis qu’il a cru malin, voire même finaud, de suivre la « stratégie » (!) de son Think Tank, Terra Nova : à savoir, remplacer feu la classe ouvrière – qui, de toutes façons, est majoritairement partie, avec armes et bagages, au Front National… – par de nouveaux arrivants, les immigrés.
Oui, mais voilà : ce beau calcul, machiavélique et florentin, c’était « avant ». Avant que, consterné, le PS ne découvre, mais trop tard, que les dits nouveaux arrivants, venus à 80 voire 90% d’Afrique du Nord et sub-saharienne venaient peut-être le ventre vide, mais certainement pas la tête vide. Concrètement, si entre 80 et 93% des Banlieues et Cités ont voté Royal en 20007 et Hollande en 2012, ces Banlieues et Cités, dans des proportions en gros comparables, adhèrent volens nolens, même si c’est parfois par simple suivisme, à un antisémitisme hérité de leur sympathie naturelle – pourrait-on dire – pour la cause palestinienne. Les travailleurs du fondamentalisme musulman trouvent dans ces masses un terreau idéal, une sorte de « classe » pré-préparée à entendre leur message et, surtout chez les plus jeunes, les tout jeunes, à le suivre.
Et, cette chose toute simple, toute bête, manifestement, les brillants esprits de Terra Nova n’y avaient pas pensé…
Se faire élire par « les Noirs et les Arabes » (c’est Louis-Georges Tin, président du CRAN qui le dit, comme on le voit dans la note ci-dessus) c’était peut-être rusé à très court terme, lorsqu’on ne voit pas plus loin que le bout de son nez. Mais c’était surtout s’enfermer dans une nouvelle clientèle, et se livrer à elle pieds et poings liés, puisqu’on lui devrait son élection, donc le pouvoir : comment ont-ils pu ne pas y penser, les brillants esprits de Terra Nova ?
Peinte à « la bombe », l’inscription « MORT AUX JUIFS » salit de nombreux murs de nombreuses cités; et il n’est pas rare qu’on l’entende, même, criée en plein jour lorsqu’on est tenu, pour telle ou telle raison, de traverser l’une de ces cités.
Ainsi donc, dans leur soi-disant lutte contre Dieudonné et l’antisémitisme, et malgré leur grosse voix, leurs rodomontades et les mines sévères qu’ils affichent, Manuel Valls, le PS et le Gouvernement sont-ils, pire qu’en porte-à-faux, désarmés : le roi est nu ! Il ne reste donc, pour tenter de masquer cette réalité effroyable pour eux, qu’à brasser du vent, gesticuler, occuper les plateaux radio/télés, faire un maximum de bruit et d’enfumage pour distraire le public de la vérité…
Mais c’est dérisoire : ils ont semé le vent, que croient-ils qu’ils vont récolter ?…
Enfin, pour élargir le débat au moment de conclure – provisoirement… – ces quelques réflexions, redisons ce qui a été dit cent fois ici même – et qui le sera encore beaucoup plus : l’hypocrisie de ce Système est à son comble, alors qu’il prétend lutter contre l’antisémitisme. Ne laisse-t-il pas Napoléon aux Invalides, dans un splendide monument d’orgueil – indécent pour quelqu’un qui a fait tant de mal à la France – et qui disait, parlant des Juifs « Ce sont des sauterelles et des chenilles qui ravagent la France » ? Et ne laisse-t-il pas Voltaire au Panthéon, lui qui écrivait : « C’est à regret que je parle des Juifs : cette nation est, à bien des égards, la plus détestable qui ait jamais souillé la terre ». (Article « Tolérance » du Dictionnaire philosophique). Il appelle ailleurs les juifs « …ces ennemis du genre humain… », un « peuple barbare, superstitieux, ignorant, absurde », et un « peuple ignorant et barbare, qui joint depuis longtemps la plus sordide avarice à la plus détestable superstition et à la plus invincible haine pour tous les peuples qui les tolèrent et qui les enrichissent… »
Fermez le ban ! Comme disait Bainville, il n’y a plus qu’à tirer l’échelle !…
Un petit Dictateur …
Voltaire mangeai-t-il des quenelles ?
Poser la question, n’est ce pas y répondre?
L’expérience de terrain corrobore en grande partie cette analyse. Effectivement le « camp du progrès » se trouve piégé par un préjugé idéologique dirimant qui peut se résumer ainsi « l’immigré est par nature dans le camp du progrès donc de la république laïque ». Mais patatras ! ca ne fonctionne pas et il leur manque d’avoir lu Michel Michel (sociologue de l’université de Grenoble) ou JP Gourevitch ou encore Camel Bechikh ou encore Souleiman Hatondji et quelques autres. La machine à intégrer est en panne à commencer par l’école et même l’Armée s’y casse les dents et pire casse ceux qui réussisse comme Nourredine Abdoulhoussen.
Voilà donc « le camp du progrès » divisé contre lui-même. D’un côté les jacobino-läïcards, Peillon en tête; de l’autre les libéraux/libertaires/pseudo-communautaristes, Terra Nova aux manivelles.
Questions simples sachant que toute stratégie requiert un système d’alliance et de choix dans la hiérarchie qu’il convient d’établir entre les différents adversaires
1- quel adversaire prioritaire désigner et partant quel allié choisir ?
2 – quels interlocuteurs choisir et valoriser parmi ces « alliés » ?
3 – y a-t-il un potentiel d’encadrement pour conduire cette stratégie d’alliance ?
Seul point de désaccord avec l’auteur lorsqu’il écrit « il n’y a plus qu’à tirer l’échelle !… »
C’est au contraire le moment de tirer le tapis.
MC