(C’est avec plaisir que nous avons reçu, hier, la dernière livraison de Magistro, qui, « …après avoir été endommagé en 2013 revient cette semaine…. », nous est-il dit. Nous reprenons donc très volontiers la publication de cette « Dizaine », et de ses articles fort intéressants…)
Par-delà le discours dit de droite, dit de gauche ou d’ailleurs, l’essentiel touche aux fondamentaux… un choix de civilisation !
MAGISTRO, une tribune libre et indépendante d’information civique et politique, en ligne depuis 2008 : http://www.magistro.fr/
* Rémi BRAGUE : Digne et dépendant
* Ivan RIOUFOL : Pour tourner le dos au déclin français
* Basile de KOCH : La souche c’est louche
* Philippe BILGER : On a cassé sur Nantes
* Sophie de MENTHON : Confiance !
* Chantal DELSOL : Les parents sont-ils capables ?
* Charles GAVE : Avis de tempête
* Tancrède JOSSERAN : La révolution anatolienne
* Jean SALVAN : Centrafrique
* Christophe GEFFROY : Le danger des inégalités
Texte (intégral) du Basile de Koch, La souche, c’est louche :
Sur le moment, personne ne moufte : ni le ministre, qui répond le plus poliment du monde, ni l’animateur qui conclut : « Merci à vous deux pour la qualité de ce débat. » Le scandale n’éclate que vingt-quatre heures plus tard, quand deux membres du Conseil national du PS, Naïma Charaï et Mehdi Ouraoui, saisissent le CSA de cette formule « inacceptable et dangereuse (…) directement empruntée au vocabulaire de l’extrême droite ».
En fait l’expression a deux cents ans d’âge, mais elle ne fait controverse que depuis qu’elle a été reprise par le Front national. Ça tombe bien : c’est précisément là que veulent en venir nos deux plaignants ! À leurs yeux, en balançant une telle phrase, Finkielkraut concourt à la « lepénisation des esprits ». Et pourquoi pas l’inverse, pour changer ?
Reste un problème de vocabulaire. Sachant que tout le monde parle impunément de « Français issus de l’immigration », comment qualifier les autres sans choquer personne ? Wikipédia, l’encyclopédie du 3e millénaire, a sa suggestion : « personnes de nationalité française n’ayant pas d’ascendance étrangère immédiate et n’étant pas issues de l’immigration récente. » Une formulation correcte à tous égards, certes, mais un peu lourde à manier dans un débat télé.
De toute façon, aux yeux des deux conseillers PS, cette distinction même est discriminatoire. « Il n’y a pas d’un côté les Français de souche et de l’autre côté les autres ! » martèle Mme Charaï, juste avant de se contredire : ces « autres » ont beau ne pas exister, ils doivent quand même « épouser la culture française et les valeurs de la République » pour devenir français.
Le dernier rebondissement, on le doit Cécile Duflot, interviewée sur Mediapart par le rédac chef des Inrocks. En si bonne compagnie, la ministre écolo se lâche : elle condamne vertement des « propos d’une violence extrême » qui l’ont « révulsée », dit-elle.
« Je suis totalement abasourdi ! » s’indigne en réponse cet éternel jeune homme de Finkielkraut : « une partie de la gauche a perdu la raison et la mémoire. »
« Une partie » seulement ? « Perdu la raison », et depuis quand ? Sur le coup, je trouve Alain bien modéré. Mais à travers lui, c’est aussi son « complice » Manuel que vise la gauche morale. N’a-t-il pas laissé passer sans broncher cette saillie crypto-lepéniste ?!
Gauche contre gauche, PS contre PS, ministre contre ministre… Depuis De Gaulle au moins, ça s’appelle d’un joli nom : La discorde chez l’ennemi.
Pierre Builly sur Quand, il y a 155 ans,…
“J’ai lu quatre fois « L’Éducation sentimentale » sans jamais en retenir quoi que ce soit ; c’est…”