Gilles Kepel est sociologue et spécialiste du monde arabe. Il a mené une enquête fouillée – avec l’Institut Montaigne – auprès des candidats aux élections issu de l’immigration, surtout à Marseille.
Et qu’en dit-il ? Avant de lire le court extrait suivant de son entretien avec le journaliste Laurent d’Ancona, juste une précision : Gilles Kepel n’écrit pas dans lafautearousseau !...
« …Le modèles des quartiers nord (de Marseille, ndlr) c’est au contraire l’expression de la déchéance de la République. Celle d’un Etat qui n’est pas capable de fournir des emplois à une population et la laisse s’enfoncer dans le trafic parce que cela assure, paradoxalement, une sorte de paix sociale. Au prix des 20 morts par règlement de compte qu’on a connu l’année dernière et de la putréfaction de la société… »
« Putréfaction de la société » : bigre ! Il n’y va pas de main morte, ce Kepel qui n’est certes pas un extrémiste !…
Mais, écrivons-nous autre chose, dans ces colonnes ? Pourquoi des naturalisations en hausse de 51% alors qu’on a 6 millions de chômeurs, 8 millions de pauvres, 3 millions et demi de mal logés, des Restaus du coeur qui ouvrent de plus en plus tôt, ferment de plus en plus tard, et pour un nombre toujours croissant de gens qui ont faim, etc… etc… etc… ?
« Putréfaction de la société » : il y va fort, Kepel ! Le drame est qu’il a raison, malheureusement. Et nous avec lui, et tous ceux qui disent la même chose, à quelque bord qu’ils appartiennent…
Marc Vergier sur Histoire ▬ Le 23 novembre 1944…
“Question : Est-ce lui que Charles de Gaulle, à qui il venait proposer sa collaboration, a…”