On fera la part – dans ce remarquable débat – entre ce qui relève de l’analyse réaliste et ce qui relève simplement de l’idéologie de la doxa dominante. La part réaliste est particulièrement intéressante et tout ce qui traite de la situation israélo-palestinienne fait largement écho à notre article précédent sous la signature de Louis-Joseph Delanglade.
Alors que la présidentielle de 2022 est dans moins d’un an, chaque parti politique commence à jouer ses cartes. D’un autre côté en Europe, on observe une conversion aux valeurs de droite dans la plupart des pays. Dans l’actualité internationale, retour sur l’embrasement israélo-palestinien.
Gérard Courtois reçoit ici [dimanche 16.05.2021] le diplomate Hubert Védrine, le politologue Dominique Reynié, le politiste Bertrand Badie et la philosophe Monique Canto-Sperber.
Au programme :
- L’embrasement israélo-palestinien
- Efficacité, sécurité, souveraineté : les enjeux de 2022
- La droite, vent en poupe en Europe
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Passsionant, ce débat ? Non, intéressant tout au plus.
Des quatre (ou cinq) participants, H. Védrine me semble avoir le plus de hauteur ; B. Badie et M. Canto-Sperber ont des propos raisonnablement pertinents ; avec D. Reynié, le plus roué, le plus engagé, on hume, malgré la distanciation hertzienne, l’haleine chargée des chevaux de reforme. Pour lui, comme le dit Jean Cau, cité par V. Trémolet de Villers dans l’éditorial du Figaro repris dans ce numéro de JSF, » la droite c’est le mal « . Quand le peuple incline vers certaines idées, ce n’est plus de la démocratie, ce n’est plus un fait, une opinion, une prise de conscience, c’est la menace de la » droitisation « . Il y a aussi ses euphémismes admirables: les » phénomènes migratoires » tels des accidents climatiques ! Et les omissions (partagées par les autres participants) : pas un mot sur l’UE , ni vraiment sur les Gilets Jaunes ; rien sur les élections législatives pourtant contemporaines de la présidentielle et le scandale de l’évincement systématique de l’expression populaire auquel elles donnent lieu . Il faut rappeler combien le quinquennat » Chirac » à accentué la présidentialisation, la personnalisation, la starisation médiatique, la préfabrication, la confiscation du pouvoir. Si on ajoute la curatelle bruxelloise, Macron et ses sbires tous les jours à la télé, la REM hors-sol, l’Assemblée en » absenciel « , la pandémie et l’élection en vue, chacun peut voir qu’on a changé de régime . Pour sourire, cette ineptie de D. Reynié : » la relance, ce n’est pas du Keynesianisme car nous ne sommes dans une crise sanitaire, pas une crise économique « .