Le 16 mars dernier, nous avons présenté le livre d’Yves Loisel, Michel Mohrt, portrait, dans notre note « Vient de paraître : Michel Mohrt – Portrait, par Yves Loisel »
Editions Coop Breizh, 160 pages, 15 euros
La Nouvelle Revue universelle lui avait déjà rendu hommage : son directeur, Hilaire de Crémiers, vient de nous faire parvenir, sur cet ouvrage, le billet suivant :
Il faut remercier Yves Loisel de nous restituer à travers sa vie et son œuvre le portrait du grand, du charmant écrivain de langue française et de sang breton que fut Michel Mohrt. Ce portrait est en forme d’hommage et bien mérité. Car si Michel Mohrt fut un auteur connu et estimé d’une France qui avait encore du goût, de la classe et, pour tout dire d’un mot, du jugement, l’écrivain avait un tel dédain – amplement justifié – pour ce qui se flatte d’être l’idéologie de la modernité, qu’il a rejoint cette longue liste de notre beau monde littéraire français – l’un des plus beaux qui soient – aujourd’hui méconnue, mal aimée, voire rejetée pour crime de liberté d’esprit, de hauteur de vue, de style.
Il n’avait pas cédé, lui non plus, à l’air du temps et aux règles du conformisme niais qui prévaut dans trop de salles de rédaction et dans trop de jurys littéraires. Pourtant il était édité chez Gallimard. Mais Gallimard a toujours aimé le talent. Et Michel Mohrt, sous une allure de dandy pudique et réservé so british, avait du talent à revendre et souvent inexploité.
Il avait l’âme bretonne et française de vieille souche, aux arcanes mystérieusement poétiques. Le Goffic et Maurras, tout à la fois, avec du Renan, celui de La Réforme intellectuelle et morale. Personne ne déclamait les poèmes aussi bien que lui. Qui l’a entendu réciter du Maurras, s’en souviendra toujours.
C’était d’abord un artiste. Artiste de la plume et même du pinceau, il façonnait un monde imaginaire et fantaisiste qui lui convenait, à partir des terribles et mornes réalités d’un monde qu’il jugeait décadent. Ce spécialiste du roman anglo-saxon, a bâti, lui aussi, une œuvre bien française où il exprime sur plus de cinquante ans ses goûts et ses dégoûts. Ses dégoûts étaient profonds, ses goûts exquis. L’Académie française l’avait reconnu comme l’un des siens.
Yves Loisel le restitue aujourd’hui dans son univers avec cette sympathie que Michel Mohrt exigeait pour bien comprendre un auteur.
j’ai très bien connu Michel Mohrt. Homme de grande droiture, il fut toujours un français parfait et un très grand écrivain. Son immense expérience internationale l’avait amené à juger les hommes en fonction de leurs valeurs profondes et à aimer une France non encore pervertie par les idéologies dégradantes d’aujourd’hui