Aucune des royautés européennes n’est un modèle de ce que nous souhaitons pour la France. Tout simplement parce que, en France, tant qu’il y a eu des rois, ceux-ci ont régné et gouverné. Avec ou sans ministériat – pour reprendre l’expression de Louis XIV – et qu’ils aient délégué plus ou moins, tous ont exercé le pouvoir, à leur façon, mais d’une manière toujours effective.
Rien de cela ne se passe dans les monarchies nordiques, ou espagnole : le roi – ou la reine – n’y exerce aucun pouvoir d’administration directe des choses et des gens; même si leur influence sur la vie de leur pays dépasse souvent le strict rôle institutionnel qui leur est attribué par les textes constitutionnels. Aucune de ces royautés n’a voulu ou pu préserver vraiment leurs peuples de la décomposition qui frappe toutes les sociétés dites occidentales. Et pourtant, toutes ces royautés ont en commun quelque chose de bon : le poste suprême y est occupé (« séquestré »).
Les Français auraient raison d’y réfléchir, au moment où de nombreux observateurs politiques de tout bord, en viennent à penser que l’élection présidentielle est la plaie des Institutions françaises …
Pour ceux qui l’ignorent, le titre de Prince des Asturies est réservé, en Espagne, au fils du roi, désigné pour la succession. Equivalent au terme de Dauphin, en France, ou de prince de Galles, en Grande-Bretagne, ce titre vient de la nuit des temps : en 711, l’Espagne fut envahie par les Maures -et non par les Arabes… – et la monarchie wisigothique, qui avait remplacé l’Empire romain, s’écroula sous la poussée des tribus berbères. Les restes de l’armée wisigothique, vaincue, se réfugièrent dans les montagnes cantabriques difficilement accessibles du nord du pays, de la Galice et des Asturies (à l’Ouest) au Pays basque (à l’est); cette vaste zone constitua le « rincon sagrado » (le recoin sacré) inviolé par les envahisseurs mahométans, d’où fut immédiatement lancée la Reconquête (Reconquista), avec la victoire chrétienne symbolique de Covadonga, dès 718. Une reconquête qui devait malgré tout durer près de huit siècles, pour ne s’achever qu’en… 1492, avec la prise de Grenade par les Rois catholiques.
Cela serait déjà bien d’en arriver là,mieux en tous cas que ce que nous avons maNitenant chez nous !
Mais qui diable est visé par Patrick Haizet : un président qui ne démissionne pas … ou un chef de Maison … qui à la différence du Roi d’Espagne n’abdique pas ? ou les deux ?