Un entretien non-conforme à la ligne idéologique de France Inter (28.05) et qui mérite une écoute attentive. [22′]
Le bref verbatim de France Inter.
Nathalie Heinich, sociologue au CNRS, spécialiste de la sociologie de l’art, de l’identité et des valeurs, autrice de « Ce que le militantisme fait à la recherche » (Tracts-Gallimard), est l’invitée du Grand entretien de France Inter.
Nathalie Heinich, sociologue au CNRS, estime qu’elle a écrit ce tract sous l’effet de la colère et l’inquiétude : « Ce qui m’a poussée à faire ça c’est la colère et l’inquiétude de voir le monde universitaire poussé vers une conception militante de la recherche, utilisant des causes légitimes sur le plan politique pour en faire des visées de la production et de la transmission du savoir c’est un dévoiement fondamental de ce pourquoi nous sommes payés ».
Elle considère qu’à l’université actuellement, « nous sommes en guerre pour l’autonomie de la science. C’est un peu comme l’affaire Dreyfus, on y perd des amis. On voit des gens très proches basculer d’un coté ou de l’autre. «
Nathalie Heinich, sociologue au CNRS dénonce « la confusion des arènes », des chercheurs qui « introduisent, dans le monde universitaire, des objectifs, un vocabulaire, qui sont légitimes dans le monde politique mais n’ont pas leur place dans le scientifique ».
Il y a hélas bien longtemps que c’est déjà le cas . L’université et les universitaires ont perdu l’éthos de la discussion scientifique sérieuse , rationnelle , et tolérante depuis au moins mai 1968 . Bine sûr il y a eu et il y a encore des noyaux de résistance et d’excellence , mais ils se font rares surtout dans les sciences humaines .
Il ne faut pas trop s’étonner du phénomène , tout en le combattant, car si tout est relatif alors il ne reste que la loi du plus fort . C’est ce qui tant à se passer ici comme en politique .