Elu il y a deux ans, M. Hollande n’aurait, paraît-il, de chance d’être réélu en 2017 qu’à l’occasion d’un second tour contre Mme Le Pen. Si c’était vrai, il devrait se réjouir de l’état de déliquescence dans lequel se trouve l’U.M.P. – M. Estrosi va plus loin puisqu’il vient tout récemment de la déclarer morte. De fait, la succession des « affaires » qui éclaboussent plusieurs personnalités de ce parti, à commencer par la première d’entre elles, M. Sarkozy, donne le vertige et la nausée.
Gageons pourtant que l’U.M.P. renaîtra de ses cendres car l’espace qu’elle occupe reste alléchant et l’élection de 2017 approche. Sinon, comment expliquer cette foire d’empoigne qui donne le tournis, où tous les coups bas semblent permis entre prétendus « compagnons » de route. Ces derniers, ne se réclamant même plus des idéaux originels de leur propre mouvance, étalent sans vergogne leurs turpitudes, montrant ainsi ce qu’ils sont : un ramassis de politiciens plus ou moins corrompus, davantage intéressés par les avantages que leur procure leur appartenance partisane que par l’intérêt national.
Ce serait donc à une opposition parlementaire décréditée que l’actuel chef de l’Etat devrait sa réélection. On voit bien pourtant que son exercice du pouvoir exécutif est piteux, voire calamiteux. N’ayant jamais su se défaire de ses habits de cacique socialiste, il oscille presque toujours de l’indécision à la compromission, avec les piètres résultats que l’on sait – deux exemples récents : le très critiquable projet de réforme territoriale, aux tenants et aboutissants fumeux ; le vrai faux « dialogue social », symbole même du renoncement du politique à jouer son vrai rôle qui est de décider.
Bien sûr, pour l’épauler, il y a M. Valls, Premier ministre qui continue d’afficher une belle cote dans les sondages dits de « popularité » (autour de 50% d’opinions plutôt positives). On le pense compétent (l’est-il ? l’avenir le dira) et pragmatique (tranchant ainsi avec les lubies idéologiques de son propre parti). En privilégiant ces qualités d’ordre politique, les « sondés » font preuve d’un certain bon sens « populaire ». Là où les choses se compliquent pour M. Hollande, c’est qu’il se murmure que MM. Valls et Montebourg, que tout semble opposer, auraient passé une alliance tactique, de façon à pouvoir l’évincer le moment venu et mieux s’étriper entre eux à l’occasion d’une primaire.
Même panier de crabes, donc, à gauche et à droite. Comme nous sommes dans un système qui est devenu sa propre finalité, il est certain que, quel(le) que soit l’élu(e) de 2017, les grandes manœuvres politiciennes reprendront en vue de 2022. Jusqu’à quand la France pourra-t-elle le supporter ?
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