Télescopage de l’actualité. Dans la même décade on a appris que l’une des principales responsables des FARC s’était rendue, appelant ses ex-compagnons d’armes à faire de même; puis on a arrêté en France le numéro un de l’ETA, avec trois de ses collaborateurs; enfin l’on a appris la mort du chef historique des FARC, Manuel Marulanda (mort pour de bon cette fois: on avait déjà annoncé sa mort à dix sept reprises !…..)
Imaginons un seul instant que les FARC ou l’ETA soient des mouvements d’inspiration de droite (pour faire court). Il est absolument certain que l’on aurait dans ce cas-là un déchaînement hystérique quotidien sur les ondes contre elles, et que des bandes manifesteraient très régulièrement dans les rues, en cassant les magasins un peu partout, en guise de protestation… Là, au contraire, très peu de gens -et chez les journalistes quasiment personne…- ne traite ces deux bandes terroristes comme elles doivent l’être: précisément en parlant d’elles comme des bandes terroristes. On entend couramment dire: « ….Le mouvement basque ETA….. », « La guérilla des FARC…. »
Or FARC et ETA n’ont aucun souci à se faire tant qu’on parle d’elles, et tant qu’on les considère, comme des mouvements normaux, juste un peu excessifs peut-être, mais bon…alors qu’il s’agit tout simplement de bêtes fauves et totalement déshumanisées, d’idéologies froides, monstrueuses et tueuses. Ce n’est que quand on les aura nommées comme elles doivent l’être qu’on pourra initier le mouvement qui en viendra à bout, mais tant que l’on fait de l’humanitarisme gnangnan et gesticulatif, elles savent pertinemment qu’elles n’ont rien à craindre…..Il faut d’abord les toucher au coeur politiquement, intellectuellement, philosophiquement, en commençant par les nommer pour ce qu’elles sont: des bandes terroristes, au service d’une idéologie monstrueuse parce qu’in-humaine…..
Avec ces gens là, le combat ne peut qu’être sans merci; mais il s’agit d’abord d’un combat d’ordre intellectuel et, plus encore, spirituel. Comme l’ont fait Jean-Paul II et Soljénytsine pour le marxisme, il faut d’abord nommer l’adversaire, le définir; accuser et attaquer la folie destructrice de révolutionnaires aveuglés par leur idéologie mortifère. Et là seulement, si l’on a commencé par cela, on pourra le faire s’écrouler, car il sera touché au coeur….
Ce n’est pas en leur faisant des risettes gentillettes, en s’adressant à leur intelligence (!) et à leur coeur (!!), dans des déclarations ou le larmoyant le dispute au gnangnan, qu’on poussera les FARC à libérer Ingrid Bétancourt; ou l’ETA a cesser d’assassiner. Nous souhaitons tous la libération d’Ingrid Bétancourt (1) Mais aujourd’hui on annonce qu’Alfonso Cano, le successeur de Marulanda, est l’idéologue dur du mouvement: ça promet !
Face à des gens pareils, ce n’est pas le discours humanitaire qu’il faut employer: c’est nommer l’adversaire pour ce qu’il est: un barbare révolutionnaire, un monstre froid, assassin par pure idéologie. Comme le dit Chateaubriand, « Le péril s’évanouit dès qu’on ose le regarder en face »…..
(1): mais pourquoi, à propos, s’intéresser toujours à elle seule: même si son sort est évidemment inacceptable, les autres prisonniers n’ont-ils pas droit aussi à la compassion universelle ?
Noël Stassinet sur On attend une vigoureuse réaction du…
“Alors les grands penseurs de la gôôôche on se réveille ? On a une panne de…”