Le MuCEM, vue de nuit
Le Musée des Civilisations de l’Europe et de la Méditerranée à Marseille, avec un titre aussi prometteur, me fascinait depuis longtemps, et je m’étais promis de « monter à la capitale régionale » pour m’enrichir de tous les chefs d’œuvre des différentes cultures méditerranéennes qu’il devait présenter. Diantre, le premier musée national installé hors de Paris, à Marseille, avec de tels moyens financiers, ce ne pouvait être que fascinant. De surcroît son architecture très originale due à Rudy Ricciotti, architecte de talent, pied noir d’Algérie installé à Bandol, vaut en elle-même la visite.
Chariot processionnaire sicilien
De fait on peut très bien rester à l’extérieur, tellement le musée en lui-même est pauvre. C’est plus grave encore que cela, ce n’est pas un musée où l’on vient découvrir ou admirer des chefs d’œuvres rares, c’est plutôt une exposition de bric et de broc. À part quelques pièces originales (un chariot processionnaire sicilien ou de magnifiques astrolabes — voir nos deux illustrations), le fonds du musée est misérable, d’autant qu’il s’agit d’un musée national. Très vite le visiteur comprend que ce lieu n’a pas grand chose à voir avec les civilisations méditerranéennes. Si les pièces méditerranéennes sont rares, on trouve pêle-mêle une guillotine, un fragment du Mur de Berlin ou plusieurs œuvres d’art contemporain, très conceptuelles, des interviews de femmes méditerranéennes en vidéo sur grand écran. Mais qu’est-ce que cela peut bien faire dans un musée ?
C’est qu’il ne s’agit pas d’un musée, il s’agit d’un outil de propagande droit-de-l’hommiste ! Tous les canons de la Pensée Unique sont déclinés au mépris du nom du lieu : citoyenneté, œcuménisme des trois religions du Livre (on en oublie le polythéisme antique ou l’Égypte), droit de la femme, progrès, immigration-bonheur, abrogation de la peine de mort, droit des homosexuels.
Astrolabes
Le message est asséné par le guide bobo qui récite sa leçon. « N’hésitez pas à intervenir », nous avait-il prévenus. Lorsque je lui dis que je ne partageais pas son analyse sur la situation en Syrie, présentée dans la grande salle de la citoyenneté, comme une révolte populaire spontanée contre le tyran Bachar Al Assad, il me répondit que je n’étais « pas obligé de rester si je ne partageais pas son point de vue » [sic]. Bel exemple de tolérance. En outre j’avais payé pour la visite guidée, je voulais donc boire ma coupe jusqu’à la lie.
Cette ambiance bobo est présente partout dans le bâtiment, avec ses innombrables bureaux, et ses affichettes omniprésentes « Je suis Charlie ». C’est sûr, si on n’est pas Charlie, on n’a pas de boulot au MuCEM !
Ma visite à Marseille s’est déroulée la veille du second tour des élections départementales qui ont anéanti la gauche, et fait basculer à droite le département des Bouches du Rhône. En écoutant notre guide, je présageais bien que tout cela sentait la fin de règne. Les pouvoirs en place ont tellement peur de perdre le contrôle des esprits qu’ils transforment des musées en centre de propagande. Si le MuCEM n’est pas — comme il s’en targue — le Musée des Civilisations de l’Europe et de la Méditerranée, il est bien le musée d’une pensée qui est en perte de vitesse partout, d’une pensée archaïque, et qui ne vit plus que dans des musées. Il convient de le renommer : Musée de la Bien Pensance. •
NICE PROVENCE Info – Georges Gourdin
quelle plaie cette pensée unique qui est la perpétuellement pour vous donner mauvaise conscience !!!-on ne peut ouvrir un journal ou voir une expo sans nous dire la »richesse » d’une immigration (sans nous dire en quoi consiste cette richesse) je n’arrive toujours pas à saisir le but de cette propagande car enfin 2 guerres ont données des millions de morts pour sauvegarder la france de l’invasion et en l’espace de 35ans on est envahit sans qu’aucun gouvernement ne s’y oppose et on sait comment peut finir l’histoire de la france– pouquoi ? et pourquoi l’Eglise ne proteste elle pas?et ne donne pas de la voix?
Il parait que dans ce musée que je n’ai pas encore vu (en général, je ne me précipite pas pour suivre les foules et aller voir ce que tous les médias disent qu’il faut avoir vu), il n’y a pratiquement rien sur la civilisation marseillaise et provençale, pourtant l’une des civilisations de la Méditerranée et hôte de ce musée sur son territoire. Est-ce vrai ? Si tel et le cas, ce musée ne vaut la visite que pour son architecture.
Tout à fait d’accord avec le point de vue publié sur Nice Provence Info.
J’ai visité il y a à peu prés un an le MUCEM lors de l’exposition Bleu et Noir en plein dans l’année européenne de la culture; Je faisais parie d’un groupe d’amis et nous avions une guide qui nous récitait son commentaire d’une platitude et d’une fausseté historique totale; nous nous sommes élevés deux autres amis et moi-même contre ce discours, la guide nous a alors avoué que c’était exactement ce qu’on leur disait de dire; je pense malheureusement que la « droite » au pouvoir maintenant au département comme à la Mairie, ne fera rien pour changer de tels discours car elle est contaminée complètement et si elle n’adhère, laisse faire et dire !
Le scandale est que c’est nous qui finançons tous les jours ce musée et son voisin la villa Méditerranée qui est du même acabit.. Il faut donc le dire et le faire savoir !
Eh bien, moi non plus, je n’aime pas me précipiter pour voir « ce qui doit être vu » ! je comprends maintenant la raison de ma réticence à aller voir le Mucem et la Villa Méditerranée….. Je sentais que quelque chose clochait… j’ai encore moins envie d’y aller, merci aux témoignages ci-dessus. Mais quel dommage, quel gâchis !