En 1975, lorsque Jacques Chirac a imposé le regroupement familial et a ouvert toutes grandes les vannes de l’immigration, deux logiques se sont rencontrées, toutes deux également mortifères pour la France. La première de ces logiques est purement marchande, bassement matérialiste, sordide pour tout dire: l’Etat républicain a accédé à la demande de certains patrons et de certains secteurs économiques, qui préféraient sous payer une main d’oeuvre bon marché plutôt que d’assainir notre économie; ce dont la France avait besoin en 1975 -et dont elle a encore plus besoin aujourd’hui- ce n’était certainement pas d’une immigration massive; c’était de moderniser l’appareil de production; c’était d’investir massivement dans la Recherche (pourvoyeuse d’emplois et vraiment créatrice de richesse); il fallait s’engager alors (la conjoncture étant encore favorable) dans une politique à long terme visant à mieux rémunérer le travail, qui ne paye pas assez en France (dans plusieurs domaines, nos voisins allemands ont des salaires supérieurs, le différentiel pouvant aller jusqu’à 30%!); il fallait aussi s’engager dans une autre politique ,à long terme également, de justice et d’efficacité en ce qui concerne le travail féminin: il est injuste, scandaleux et -de toutes façons- anti économique de laisser perdurer une telle inégalité de traitements entre les salaires des femmes et ceux des hommes: la différence peut atteindre là aussi les 30% (et aller jusqu’à 38% pour certaines retraites!).
Jacques Chirac en a décidé autrement: plutôt que de s’attaquer aux vrais problèmes de notre économie, il a fait entrer en France une masse d’immigrés qui a tiré la machine vers le bas, qui l’a sclérosé, découragé et empêché de se moderniser et de se préparer à la compétition qui nous déclasse inexorablement aujourd’hui…Mais les conséquences funestes de l’immigration de masse, décidée en 1975, ne sont pas seulement, et pas surtout, économiques; elles sont même beaucoup plus graves, voire mortelles, dans le domaine de l’identité nationale et de la Permanence de la Nation: et c’est là que cette première logique anti nationale rencontre et épouse une deuxième logique, qui l’a précédée, celle de la vision mondialiste et purement idéologique, purement abstraite héritée de la révolution française; une révolution qui s’est construite en rupture radicale et brutale avec notre Histoire, contre elle, contre notre Héritage et nos Traditions…Chacune de ces deux logiques, maintenant, s’additionnent et se renforcent l’une l’autre, combinant leurs effets négatifs et mortifères, concourant irrémédiablement à la perte de la France, si on les laisse aller -mécaniquement en quelque sorte- jusq’au bout de leurs postulats.
Que faire, donc? En qui et en quoi pouvons nous espérer? on voit bien que règne l’esprit de démission et de laisser faire dans une grande partie des élites; on voit bien que le découragement de l’opinion n’a d’égal que son sentiment d’impuissance, alimenté par l’absence totale de perspectives: n’y a -t-il pas près d’une trentaine d’années que Jacques Chaban Delmas parlait déjà d’une « Société bloquée »? On est bien loin de l’optimisme général, du bouillonnement intellectuel et de l’effervescence des esprits qui prévalaient sous Louis XV et Louis XVI, et qui témoignaient de la force de la France alors: elle ne doutait pas, elle n’avait pas peur de l’avenir; jusqu’où la funeste Révolution nous a-t-elle fait descendre! Et peut on imaginer un seul instant pouvoir attendre le salut du système actuel qui, précisément, produit et amplifie de jour en jour la crise générale que nous connaissons? A-t-on déjà vu une maladie être son propre remède? Le cancer ou le sida guérir, en tant que tels, du cancer ou du sida?
Le salut ne viendra pas non plus de la classe politique, même si ,à l’évidence, certains membres de cette classe politique sont animés de bonnes intentions: ce ne sont pas les hommes qui sont mauvais, c’est le système; il a toujours étouffé, et il continuera de le faire, tous ceux qui voudraient redresser la France. Il faut inlassablement remonter aux sources, expliquer à nos compatriotes l’origine de nos maux: cette rupture brutale avec notre Histoire et nos Traditions que fut la Révolution, qui n’a pu réussir qu’en employant la Terreur, mettant la violence au service de l’abstraction. Alors s’impose tout naturellement le constat selon lequel notre Royauté traditionnelle est, aujourd’hui comme hier, « l’exigence naturelle des réalités de ce temps » (pour reprendre l’expression du Comte de Paris); et nos concitoyens, qui ouvrent les yeux mais ne savent pas en qui ni en quoi espérer écouteront de plus en plus notre appel au Roi Libérateur….
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