Saint-Louis
La série Ils ont fait l’Histoire se fend d’une biographie dessinée de Saint-Louis, notre grand monarque mort en 1270 à Tunis. C’est sous la tente où il va rendre son dernier soupir que débute l’histoire. Le roi se remémore le fil de sa vie, sa mère, Blanche de Castille, son sacre en la cathédrale de Reims à l’âge de 12 ans, son mariage avec Marguerite de Provence qui lui donnera une douzaine d’enfants, la guerre de Saintonge contre les seigneurs poitevins, la dysenterie qui a failli le faire passer de vie à trépas en 1244, etc.. Après avoir pacifié ses territoires, le saint homme s’en va guerroyer les infidèles lors de la septième croisade. Il conquiert Damiette en Basse-Egypte et rentre en France où sa mère vient de rendre son dernier soupir à Dieu…
Le scénario de Mathieu Mariolle et d’Alex Nikolavitch retrace à merveille la complexité de Saint-Louis, sa piété, ses colères, sa soif de justice, son intransigeance mais aussi sa dépendance vis-à-vis de sa mère, sa lutte contre le péché (argent, prostitution…), sa volonté de réformer la France. On sent derrière ce scénario bien ficelé, les conseils judicieux dispensés par Étienne Anheim, maître de conférences en histoire du Moyen Âge à l’université de Versailles/Saint-Quentin-en-Yvelines et de ceux de Valérie Theis exerçant la même profession à l’Université Paris-Est Marne-la-Vallée. A l’image des autres albums de la série et dans la lignée du remarquable « Philippe le Bel », ce Saint-Louis est un ouvrage à lire sans aucune modération.
Saint-Louis – Mathieu Mariolle, Alex Nikolavitch – Filippo Cenni – Etienne Anheim et Valérie Theis – Editions Glénat – 56 pages – 14,50 euros
Waterloo : Le chant du départ
Il y a 200 ans, avait lieu la bataille de Waterloo qui mettait un terme définitif aux 100 jours et amorçait le retour de Bourbons en France. Clap de fin pour l’Aigle que les Anglais vont exiler sur la lointaine île de Sainte-Hélène et Longwood.
Peu après cette légendaire bataille, un homme est conduit devant un peloton d’exécution. On devine aisément que c’est un Français que l’on va passer par les armes. Alors que les soldats de la Coalition fourbissent leurs armes et se rassemblent aux ordres de leur supérieur, le soldat voit sa dernière heure venue. Il ne doit son salut qu’à la fortuite intervention du Feld-Maréchal Blücher, commandant en chef des armées prussiennes, qui reconnaît en lui le Baron Dominique Larrey, chirurgien en chef de la Grande Armée. Comme il était alors d’usage à l’époque, quand le respect de l’adversaire avait encore un sens, le vainqueur offre au vaincu non seulement la vie sauve mais aussi les honneurs de son château et de sa table. Autour de quelques mets, les deux hommes se livrent à une reconstitution de la bataille, chacun selon son tempérament ses informations, son ressenti et bien sûr sa partialité. Blücher, blessé à la bataille de Ligny trois jours avant, rappelle qu’il a lutté pour empêcher Napoléon de régner sur l’Europe. Larrey n’a droit choix que de défendre son Empereur et ami, expliquant que les Bourbons lui avaient coupé le robinet financier à l’Ile d’Elbe, qu’il ne se sentait pas en sécurité sur ce bout de terre. Sans concession, l’échange est tout de même respectueux, diplomatique, et intéressant quant à son analyse historique.
Cet ouvrage est d’autant plus passionnant que les scènes de batailles bien reproduites sont épiques et s’inspirent des plus grands tableaux. Bien que le lecteur puisse parfois se perdre dans les noms des lieux et des personnages, cet album se révèle d’une très bonne facture. Le scénario et les dessins de Bruno Falba, Christophe Régnault et Maurizio Geminiani y sont pour beaucoup. L’imprimatur historique de Jean Tulard, le spécialiste français de Napoléon qui se fend d’une quinzaine de pages explicatives à la fin de cet opus contribue à donner toutes ses lettres de noblesse à cette superbe histoire.
Waterloo : Le Chant du départ – Bruno Falba, Christophe Régnault, Maurizio Geminiani Luca Blancone et Jen Tulard- Editions Glénat – 96 pages – 19,50 euros
CS – Politique magazine
Noël Stassinet sur On attend une vigoureuse réaction du…
“Alors les grands penseurs de la gôôôche on se réveille ? On a une panne de…”