On vient de voir que le régime chinois, encore officiellement marxiste léniniste à la sauce Grand Timmonier, n’a pas hésité à faire l’impasse absolue sur tout ce qui faisait les cinquante dernières années de l’histoire de la Chine, c’est-à-dire tout simplement la Révolution elle-même. Et à verser dans un Patriotisme et un Nationalisme dont certains, ici, n’auraient même pas l’idée. L’absorption du marxisme par la Chine éternelle est donc en bonne voie (à l’image du buvard qui boit l’encre….). La vague reflue donc là-bas, et ce serait un signe encourageant si cela était contagieux, si elle refluait aussi chez nous…..
En Russie, c’est fait, depuis de nombreuses années déjà. La page est tournée, et bien tournée : on a réhabilité la Famille Impériale, on l’a canonisée et on l’a enterrée en grande pompe et avec tous les honneurs. Voilà que la mairie de Moscou a décidé de rebaptiser la rue Bolchaïa kommunistitcheskaïa (Grande rue communiste,ndlr) du nom d’Alexandre Soljenitsyne, et d’y apposer une plaque commémorative. Le quotidien Vedomosti a relevé pour sa part, malicieux, que « le changement de nom souligne la victoire de l’auteur de L’archipel du Goulag et de Une journée d’Ivan Denissovitch sur l’idéologie contre laquelle il a lutté »….. Là, la vague a déjà reflué….
Reste ici, chez nous, d’où tout est parti… Là, il semble qu’il doive falloir encore attendre un peu de temps !… Ce qui est du reste logique, puisque lorsqu’une vague a tout submergé, et que la mer commence à se retirer, le mouvement de reflux libère d’abord les dernières terres submergées, avant que tout ne revienne à l’ordre et au calme initial….
Nous devrons donc attendre encore un peu, car nous n’en sommes à l’évidence pas encore, à Paris, au stade où « ils »en sont à Pékin, ni, a fortiori, à Moscou. Chez nous, à Paris, on peut encore lire des insanités ahurissantes (ou des inepties, ou des énormités : qu’on prenne le mot que l’on voudra, mais comment qualifier autrement de tels propos ?…..) comme celles que vient de proférer Jean-Clément Martin (1), professeur d’histoire de la Révolution française à l’université Paris I-Panthéon-Sorbonne et directeur de l’Institut d’histoire de la Révolution française (CNRS) :
« …..On ne peut pas parler d’un régime de Terreur sous la Révolution ….. Robespierre lui-même n’en voulait pas, ainsi que la quasi-totalité des conventionnels…. Ce n’est pas non plus parce que Lénine ou Trotski se seraient inspirés de la Révolution Française qu’on peut assimiler les deux régimes. …les textes de l’époque sont explicites : la Terreur est une arme employée par l’Ancien Régime…Des mesures répressives vont être employées, mais moindres par rapport aux pratiques précédentes dans la mesure où la justice monarchique, elle, utilisait la Terreur avec de nombreux supplices…… »
Certes, on peut toujours se dire qu’il vaut mieux entendre cela que d’être sourd. Il n’en demeure pas moins que l’on hésite, lorsqu’on lit « ça », entre franche hilarité, et non moins franche consternation…. N’est-ce pas, tout simplement, désolant ?
Conclusion : Il y a encore du travail à faire ! là est notre rôle, notre tâche ; elle ne s’arrêtera que lorsque la France et le coeur du désordre, Paris, aura été libéré à son tour….
(1) Dans l’entretien qu’il a accordé à Libérationle 16 mars 2008 (propos recueillis par Camille Stromboni). Un entretien sur lequel nous allons revenir très bientôt…
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