Chaque Vendredi saint, le catenacciu (de « catena », chaîne, en latin) effectue un Chemin de croix en pente à travers la ville, symbolisant la montée du Christ au Calvaire.
Le pénitent est vêtu d’une aube écarlate et d’une cagoule rouge; seul le curé de la paroisse connaît son identité.
Il porte une croix de 37 kilos en chêne massif, des chaînes d’un poids de 17 kilos aux pieds, sur un parcours de 1,8 km et doit tomber trois fois sur son chemin, à l’image du Christ.
Cette procession du Catenacciu date de l’arrivée sur l’île des moines franciscains et des Aragonais, en 1419, qui ont introduit les Chemins de croix dans la culture insulaire : aux XIVe et XVe siècles, le pape avait « confié », en effet, la Corse (et la Sardaigne) aux Aragonais, dans la lutte pour la Reconquête des terres chrétiennes sur l’Islam (voir l’éphéméride du 15 mai sur l’origine du blason de la Corse).
La procession – conduite par la Confrérie de la Sainte-Croix – se déroulait jadis le 14 septembre, puis elle fut déplacée à la nuit du Vendredi saint, son caractère n’ayant pas été altéré et l’itinéraire à travers la ville étant demeuré le même.