Bien que, pour des raisons historiques assez évidentes, la Pologne soit toujours fondamentalement atlantiste et qu’elle ait bénéficié de fonds structurels européens déterminants pour son actuel développement, la Pologne profonde et la partie de ses élites qui l’incarnent, n’adhèrent pas du tout au projet postnational et multiculturaliste de l’Union Européenne. Bien que ce projet, d’ailleurs, soit d’inspiration et sous étroite domination étatsunienne Elle nourrit plus que de la méfiance – souvent une franche hostilité – envers ses grands voisins russe et germanique. On comprend aisément pourquoi. Et, de fait, elle n’a rien perdu de son patriotisme de toujours, un patriotisme en quelque sorte légendaire. Elle conserve aussi son attachement pour ce que la société polonaise a toujours eu de très traditionnel et, de fait, de très Mitteleuropa. Nous dirions : très vieille Europe. Et c’est pourquoi son euroscepticisme va grandissant au fur et à mesure que les problèmes et les sujets de désaccord s’accumulent au sein de l’Union. Sans-doute est-ce, en profondeur, ce qui explique l’absolue victoire du parti conservateur aux élections législatives de dimanche dernier : il n’y auras pas un seul député de gauche à la Diète qui vient de sortir des urnes. Nous l’avons déjà écrit et le maintenons : Il sera désormais bien difficile aux autorités de Bruxelles – ainsi qu’à la France et à l’Allemagne qui y prêtent malheureusement la main – d’imposer à tous les membres de l’U.E. l’accueil invasif et en nombre indéterminé des migrants; et il leur deviendra presque impossible de maintenir leur cohésion s’il s’agit de construire une Europe postnationale et multiculturaliste. Ainsi les réalités géographiques et historiques, les paramètres géopolitiques les plus constants, tiennent-ils heureusement tête aux idéologies et mettent en échec des politiques simplement irréalistes. Que d’énergies auront été dépensées depuis maintenant trois quarts de siècle au service d’une utopie. Et que d’occasions auront été manquées d’harmoniser, fortifier, rendre sa place à notre Vieux-Continent ! Il n’est pas interdit d’espérer que l’exemple polonais soit largement suivi ailleurs en Europe. Chez nous, par exemple … Lafautearousseau •
Le commentaire – intéressant – de Clément Perrouault, correspondant d’iTélé à Varsovie
L’analyse du Figaro par Maya Szymanowska
Le frère jumeau du président défunt, resté en retrait d’une campagne législative qui doit porter Beata Szydlo au poste de premier ministre, a ostensiblement repris les rênes sitôt la victoire des conservateurs acquise.
C’est lui qui est en une de la presse polonaise de ce début de semaine. Orné d’une couronne sur la couverture de l’hebdomadaire Newsweek, en première page du quotidien Gazeta Wyborcza près du nombre de fauteuils des députés du Droit et de la Justice (PiS) à l’Assemblée polonaise avec cette manchette – «PiS rafle tout».Jaroslaw Kaczynski, ancien premier ministre, frère jumeau de Lech, l’ex-président, mort dans un accident d’avion à Smolensk en 2010, est le véritable vainqueur de ces législatives à l’issue desquelles son parti pourra gouverner seul.
C’est pourtant Beata Szydlo qui a été le visage de la campagne des conservateurs pour attirer un électorat plus centriste qui aurait eu peur de Kaczynski, dont la réputation n’est pas celle d’un tendre.
Cependant, quand dimanche soir les résultats des sondages à la sortie des urnes sont tombés, indiquant une victoire écrasante du parti le Droit et la Justice, la foule des militants a scandé: «Ja-ro-slaw, Ja-ro-slaw». Beata Szydlo, qui doit pourtant devenir chef du gouvernement, a, comme par enchantement, disparu de l’espace publique. C’est Jaroslaw Kaczynski qui a pris le premier la parole au QG de son parti. Un drôle de discours de victoire qui au début ressemblait à un requiem à la mémoire de son ex-président de frère.
Les premiers mots de Jaroslaw pour le défunt Lech, «Kaczynski au rapport: je déclare la tâche exécutée», rappelaient les élections de 2005, quand les deux frères ont pris l’un la présidence, l’autre la tête du gouvernement. La larme à l’œil, Jaroslaw a continué à jouer sur les émotions de son assistance, en égrenant la litanie des noms des morts de ce terrible accident de 2010. «C’est une nouvelle ère qui s’ouvre devant nous, une ère de travail», a ensuite embrayé le leader des conservateurs, qui a appelé à la création à la Diète d’un vaste «camp blanc et rouge» aux couleurs du drapeau polonais. Une telle union des droites nationalistes serait possible avec le parti antisystème de l’ancien rockeur Pawel Kukiz, crédité de 8,7 % de voix et de 42 sièges, ou encore avec le parti paysan, le PSL (18 sièges).
Le plan de Jaroslaw Kaczynski est de réunir les deux tiers de la Diète polonaise nécessaires pour changer la Constitution. C’est ce que le frère jumeau encore vivant devra faire s’il veut réaliser ses promesses électorales, notamment l’abaissement de l’âge de la retraite ou l’augmentation des dépenses publiques. Pour l’instant, la Constitution interdit un endettement de l’État au-delà de 60 % du PIB, une inscription qui a été garante de la stabilité financière du pays durant ces dernières années. Les conservateurs ont en outre promis une augmentation notable des aides sociales, ce qui pourrait bousculer cet équilibre.
Sur le plan économique, Kaczynski appelle à privilégier les entreprises nationales et critique une trop grande présence du capital étranger dans les grandes entreprises. Très lié à l’Église, s’appuyant sur son aile la plus radicale, via l’empire médiatique du père Rydzyk, Kaczynski est contre la fécondation in vitro, pour une restriction encore plus grande de l’accès à l’avortement et contre le mariage des homosexuels. Mais c’est surtout sur le plan de la politique internationale que l’arrivée des conservateurs peut faire des vagues.
«Nous avons Budapest à Varsovie», regrette le quotidien Gazeta Wyborcza. Jaroslaw Kaczynski a en effet plusieurs fois montré son soutien au dirigeant hongrois Viktor Orban. Les conservateurs polonais ne cachent pas leur opposition à l’accueil des réfugiés. Kaczynski est même allé jusqu’à brandir le spectre des maladies qu’ils pourraient apporter en Pologne dans leurs bagages, renouant ainsi avec des arguments utilisés dans des discours xénophobes antijuifs des années 1930.
Souverainiste, Jaroslaw est plus proche de la Slovaquie et de la Hongrie que de l’Allemagne ou de Bruxelles. Prônant une Europe des nations, il refuse une plus grande intégration européenne et s’oppose au passage de son pays à l’euro. Les relations entre Varsovie et Moscou ne risquent pas non plus de s’améliorer: le PiS considère que l’accident d’avion où Lech Kaczynski a trouvé la mort a été commandité par le Kremlin.
On se demande pourquoi la Pologne est atlantiste !
Les Américains ont-ils bougé quand elle a été envahie en 1939 ?
N’est-ce pas Roosevelt qui l’a « vendue » à la Russie dans le cadre du partage du monde opéré à Yalta ?
Les Américains ont-ils bougé en 1956 ?
Ont-ils bougé en 1981 ?
Bougeraiant-ils aujourd’hui s’il y avait un problème avec la Russie , ? Evidemment non, car ils ne sont pas prêts à faire courir un risque nucléaire à leur propre population.
On se demande pourquoi la Pologne est atlantiste !
Les Américains ont-ils bougé quand elle a été envahie en 1939 ?
N’est-ce pas Roosevelt qui l’a « vendue » à la Russie dans le cadre du partage du monde opéré à Yalta ?
Les Américains ont-ils bougé en 1956 ?
Ont-ils bougé en 1981 ?
Bougeraiant-ils aujourd’hui s’il y avait un problème avec la Russie , ? Evidemment non, car ils ne sont pas prêts à faire courir un risque nucléaire à leur propre population.
On se demande pourquoi la Pologne est atlantiste !
Les Américains ont-ils bougé quand elle a été envahie en 1939 ?
N’est-ce pas Roosevelt qui l’a « vendue » à la Russie dans le cadre du partage du monde opéré à Yalta ?
Les Américains ont-ils bougé en 1956 ?
Ont-ils bougé en 1981 ?
Bougeraiant-ils aujourd’hui s’il y avait un problème avec la Russie , ? Evidemment non, car ils ne sont pas prêts à faire courir un risque nucléaire à leur propre population.
On oublie souvent l’importance (et l’influence) de la diaspora polonaise aux Etats-Unis.
Pour ce qui concerne sa sécurité, Varsovie a dû faire le choix au moment de l’effondrement de l’URSS entre diverses solutions parmi lesquelles l’Alliance atlantique est apparue comme le moins mauvais recours. On ignore souvent chez nous que l’OTAN avait avant 1989 dans les pays de l’Est une réputation d’agresseur sans aveu, l’ogre américain. Cette capacité d’épouvante a séduit la Pologne qui ne se connaît qu’un ennemi, la Russie. A choisir un allié autant qu’il fasse peur !
On doit reconnaître aussi que le système de défense préconisé par la France seule en Europe occidentale n’a convaincu aucun des nouveaux arrivants… car le souvenir de Munich-1938 reste vivace.
Ouais, les souvenirs … Après Minich. Nous sommes partis en guerre poir Dantzig / Gdansk, Les Polonais ont la mémoire courte. Est-ce qu’ils se souvieent qu’en 1956 l’OTAN a laissé l’armée rouge écraser Budapest sans lever le petit doigt ?
Après Munich où nous avons abandonné aux Nazis notre « république-soeur », la Tchécoslovaquie, nous avons perdu la guerre Germano-polonaise, en restant l’arme au pied pendant qu’ils se faisaient écraser !!! Les Polonais ont justement de la mémoire et se méfie de la planche pourrie. Les Tchèques aussi d’ailleurs…
En 1956, après Yalta, l’OTAN qui était alors un dispositif uniquement défensif, n’avait aucun intérêt à contrer ouvertement une guerre entre l’URSS et une partie de son glacis occidental. Le commandement intégré de l’Alliance est une machine de guerre, pas une ONG humanitaire.
L’OTAN, ce sont les Etats-Unis d’Amérique. Et, en effet, en 1956, ce n’était pas leur intérêt de se mettre en guerre avec l’URSS. Ils ne l’ont pas fait. Les Hongrois pensaient qu’ils le feraient. Ils avaient tort. Pour les nations conscientes d’elles-mêmes, la politique étrangère, c’est du chacun pour soi. Ceux qui ne le comprennent pas se trompent. Et ils paient leur naïveté au prix fort.