Dans son Journal, à la date du 27 septembre, Renaud Camus a couché dans le style – le grand style – que nous lui connaissons, les réflexions concises qu’on va lire. Elles parlent de la lâcheté ambiante. Hier, JSF a publié le discours d’Harvard de Soljenitsyne sur le déclin du courage. Nous ne changeons pas de registre. Les lecteurs de JSF commenteront.
Plieux, lundi 27 septembre 2021, dix heures et demie du matin. Je fais bien quelques tentatives pour valoir à Zemmour deux ou trois signatures de maire parmi les cinq cents qui sont nécessaires et celles dont sans doute il dispose déjà (toujours sans être candidat…), mais sans grand succès, d’autant que mes relations dans ce milieu sont peu nombreuses.
Un maire me dit l’adorer, suivre toutes ses émissions, l’avoir encore vu récemment lors de son débat avec Mélenchon et se préparer à voter pour lui, certainement, enfin sans doute, s’il est candidat ; mais non, à ce stade, ne pouvoir ni vouloir lui donner sa signature. Si encore il avait été possible de le faire anonymement, comme jadis, là, peut-être, je ne dis pas… Mais depuis quelques années c’est interdit. Alors il y aurait trop de gens qui protesteraient, ce serait trop d’embêtements…
Il me semble, hélas, que toute la France du XXIe siècle est là, tout notre destin inscrit dans cet échange décourageant avec cet honnête homme. Qu’est-ce qui a cassé un peuple à ce point, qu’est-ce qui en a fait cette mélasse ? Il veut bien être délivré, il ne lui déplairait pas qu’un sursaut se produise, il suit Zemmour avec intérêt ou même il l’adore (sic), il ne rate pas une seule de ses prises de parole ; mais quant à lever le petit doigt pour l’aider ou le soutenir, non, ce ne serait pas raisonnable, tout le monde ne serait pas d’accord, vous ne pouvez pas me demander cela.
Il y a maintenant un large consensus sur le constat. Mais prendre parti pour une solution, ah, non, là, plus personne… Il ne s’agit même pas de peur — peur de quoi ? Que je sache on n’est pas arrêté, ni torturé, ni fusillé. Il s’agit d’un simple souci du quant-à-soi. Bien sûr, vous avez raison, Zemmour a raison, la France se noie, il faudrait faire quelque chose, j’espère que certains vont le faire ; mais moi, non, impossible, que diraient les gens ?
Le mot lâcheté a été prononcé (« Je suis lâche, je sais ») — pas par moi, il va sans dire. ■
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Eric Zemmour a déjà fait plus pour la France, qu’un bataillon d’élus de toutes sensibilités, pantouflant dans leurs sinécures de député, sénateurs, et autres présidents de la république, à la retraite ou en activité.
Il faut bien comprendre que le nombre hallucinant de professionnels de la politique, dans un pays où légalement ce statut n’existe pas, (et ne me dites surtout pas regardez à l’étranger, ce que je ne veux justement pas faire, je suis français de souche, et c’est toujours cet argument fallacieux que l’on cite pour excuser de mauvaises habitudes que l’on serait contraint de contracter puisque cela se passe ainsi en allemagne, au Mexique voire à Zanzibar), professionnels de la politique qui tirent le plus clair de leur subsistance , pour ne pas dire l’intégralité, des largesses de l’état. Qui a nourri la famille Giscard, Chirac, Hollande, Larcher, et consort ? Comment des gens qui ne savent trouver autrement à gagner leur vie, qu’en suçant la mamelle nourricière d’un pays auquel ils doivent tout, ne se sentent-ils concernés par les affaires de l’état que lorsqu’il s’agit de reconquérir leur siège, c’est à dire en période électorale ? Mélenchon lui même est incapable de gagner sa croute, autrement qu’en balayant le large spectre démocratique des activités électives, ou ministérielles, qui lui ont servi à gagner sa croute toute sa vie. Comment après cela parler de démocratie? Et Jean-Luc Mélenchon avait devant lui pour un débat sans concession, un homme qui n’a jamais fait appel à une charge officielle quelconque pour exister, Zemmour existe grâce à Zemmour, pas en faisant appel à la France. Et en cela déjà il inquiète les ploucs de la nouvelle « tweet-ctature », d’où sort donc celui qu’un vieux routier usagé de « télé-matin » avait le culot de surnommer » le perturbateur-endoctrinant » . Mais les qualités d’Eric Zemmour, ne sont pas d’ordre strictement politique, elles sont pour notre plus grand profit, socialement « influenceuses », Eric a flanqué un bon coup de pied dans ce microcosme que dénonçait Barre tout en en faisant lui même partie. Et tel qu’un démiurge au matin d’une nouvelle création, Zemmour cria :- » que la parole soit! » , et elle fut libérée. Ainsi je peux hurler et même aux belges qui envahissent mes Cévennes, « je suis français de souche, cévenol depuis la nuit des temps, et de Mende au mont Lozère en passant par Mialet, je suis ici chez moi, vous n’êtes que des migrants ». Oui, je me suis un peu laissé aller, bien sûr, mais lorsque vous décidez d’aller passer le jour de l’an dans une belle petite auberge du bord du Tarnon, « aux Vanels » , un peu avant Florac, pour ne pas citer le lieu, et que le patron vous rétorque, ha! non, ici l’on n’accepte que les belges, vous vous dites qu’un natif d’outre Quiévrain, vaut bien un musulman, après tout, en ce qui concerne les nuisances, même si être belge n’est pas une religion!
Il est un fait , non dit , mais le commentaire précédant y fait songer , qu’il doit bien y avoir un soucis matériel si E.Z venait à faire chuter LR en dessous de 10 pour cent : panique sur le financement de ce parti avec le financement public ; le souci étant moindre avec les notables de sensibilité LR ou centriste : les mandats locaux sont propices à l’incrustation pour des décennies ( sans limitation de durée au contraire de la présidence de la RF )
Je ne sais même pas s’il faut parler de lâcheté, je vois plutôt une torpeur un égocentrisme , une paresse , une peur de véritable changement ou d’un conflit. Tous ces gens agressifs et prompts à la bagarre sont la façade trompeuse d’un peuple de résignés grincheux qui comme Tartarin menace mais incapable de risquer ne va pas jusqu’au bout. C’est le règne de la peur le pas de vagues ni de risques et vive le conformisme ..tant qu’ils ne crèvent pas de faim et que la vie continue avec leurs petites ou grandes fortunes ils ne s’intéressent au monde que pour voyager en touriste ou planquer leurs économies mais tout en râlant ils s’abstiennent de voter.
On a tous des relations de ce type autour de nous.
La France a eu des ancêtres prestigieux avec un idéal une religion un roi, ce temps est fini nous sommes les enfants d’une époque sans boussole et nous gaspillons notre héritage.
Pauvre France !
Que Dieu nous protège 🙏
Longue vie au Prince, notre Roi.
Sursum corda !
erratum : si EZ vient à faire chuter ; et souci , sans s final .
Avec mes excuses .
Lacheté ? Possible mais aussi connaissance profonde, intime de notre Histoire ( et celle des autres aussi) , car en général, ceux qui déclenchent les révolutions sont les premiers à en pâtir. Et pas seulement notre grande révolution française ( Camille et Lucille Desmoulin, Mme Roland, Danton, Robespierre, Saint Just etc…) mais bien d’autres: Blanqui « l’enfermé », Flourens, Rossell, Marcelin Albert, Michel Rondet, sans parler des petits qui trinquent et sont déportés ( Communards, canuts, vignerons du sud ouest, révolte des mienurs réprimée par Clemenceau lui même). Et plus près de nous, les Français d’Algérie à qui on a fait payer cher « les tomates » de Guy Mollet ( fevrier 1956) et le 13 mai 1958. Le plus bel exemple, c’est la révolution Russe où les Juifs vont avoir une part non négligeable mais dont la figure de proue Trotsky se fera coiffer par une ancien séminariste georgien Staline !
En un mot, « laissez mesurer les autres » comme disait Marius à son fils et attendez en 2ème position de récolter les fruits du sacrifice des promoteurs ….
Je n’y vois qu’un manque de courage.