Un professeur, âgé de 38 ans, a été retrouvé pendu à son domicile, le vendredi 19 septembre. La veille, il avait été placé en garde à vue quelques heures à la gendarmerie à la suite d’une plainte déposée par un élève de 15 ans. Lequel l’accusait de lui avoir donné un coup de poing, le mardi précédent, dans une salle de classe, ce que l’enseignant niait.
Le syndicat Snes-FSU de l’Aisne a réagi après le suicide d’un enseignant :
« Une fois de plus, on peut s’interroger sur la disproportion des moyens policiers mis en oeuvre avec la nature des faits reprochés à ce professeur » d’un collège près d’Hirson (Aisne), s’interroge le syndicat enseignant dans un communiqué. Jusque là, on est d’accord. Mais le Snes voit dans ce drame « l’illustration de la dégradation de la situation de tous les enseignants, qui doivent faire face dans leur quotidien à des jeunes qui sont de moins en moins encadrés par des personnels qualifiés en nombre suffisants ».
C’est à pleurer ! Toujours cette unique rengaine – stupide au demeurant…- pour expliquer la situation : faute de moyens ! Mais ce n’est pas une question de moyens, c’est une question d’éducation des enfants, et d’orientation de ces mêmes enfants ! Comment le Snes, peuplé malgré tout de gens qui, même si nous ne partageons bien sûr pas leurs idées, ne sont quand même pas des gens privés de raison…, comment donc le Snes peut-il tenir des raisonnements (!) pareils ?
Comment ne voit-il pas que sa réaction est foireuse, et qu’elle ne tient pas ? Tous les enseignants sont en danger depuis que la politique folle du Ministère, voulue et imposée par le Snes lui-même, a rempli les collèges (et les lycées…) de dizaines de milliers d’enfants qui n’y ont pas leur place. Ces enfants qui s’ennuient et qui ne peuvent pas suivre, finissent par s’aigrir de ce qu’ils sentent confusément au fond d’eux-mêmes : je ne suis pas au niveau. Alors que ce n’est pas une question d’être au niveau, c’est une question d’être à sa place. Ces enfants ne sont pas stupides, ils ont tous leur richesse, leur qualité, leur valeur unique.
Tout simplement la démagogie du Ministère et de la gauche enseignante (c’est-à dire du Snes !) à prétendu les maintenir à l’école, dans des études théoriques, pendant de longues années, qui leur paraissent interminables, alors qu’ils ont le goût du concret, et qu’ils voudraient spontanément goûter vite à la vraie vie. D’où forcément des tensions qui ne peuvent qu’apparaitre à la longue entre des enseignants tenus de maintenir certaines exigences et des élèves incapables de satisfaire à ces exigences; à tout moment la situation peut dégénerer, les enfants ayant très bien compris le fonctionnement du système : il suffit à n’importe qui de dire « le prof est raciste » ou « le prof m’a tapé » pour être au moins écouté, compris, appuyé par tout un tas d’adultes : pourquoi les enfants se gêneraient-ils ?…
Certes, là comme ailleurs, il faut se garder de généraliser, et de simplifier à outrance la situation. Pourtant ce que nous venons de décrire rapidement est bien le quotidien de très nombreux enseignants.
Qoui qu’il en soit, dans le cas qui nous préoccupe ici, on ne saura jamais la vérité. Un homme est mort, pourtant. Et à la télévision, apparaissant très peu de temps après les faits, l’élève affirmant avoir reçu un coup de poing (et avoir eu une dent cassé…) a manifestement fait preuve d’une capacité de récupération physique extrêmement importante ! On se serait attendu à voir un visage au moins tuméfié, mais non ! Il a accusé son professeur, et la gendarmerie (moins prompte à sévir dans les banlieues semble-t-il…) a mis ce professeur en garde à vue, illico. Et maintenant il s’est pendu.
On ne joue pas impunément avec la vie, par idéologie; les idéologies, ça tue aussi : ça peut tuer les corps, aussi bien que les esprits et les âmes….. Il serait temps que le grand pourvoyeur d’idéologie pernicieuse qu’est le Snes s’en rende compte…..
votre observation est judicieuse: face à une situation déplorable, les organes de pouvoir ne peuvent que mettre en cause une « pénurie de moyens » et non une déficience structurelle car celle-ci mettrait en lumière l’échec de leur vision du monde. Car enfin c’est l’échec définitif de l' »éducation nationale » qui deviendrait patent. Disons-le carrément, c’est toute la conception républicaine de l’éducation qui est à mettre en accusation. L’idée du rôle libérateur de l’école, de la substitution aux schémas traditionnels des principes individualistes véhiculés par les hussards noirs a fait la preuve de sa nocivité. L’éducation nationale ne doit pas être réformée mais détruite.
D’accord mais c’est le système social-démocrate hérité de mai 68 qui a accentué le phénomène , en ne délivrant qu’un enseignement socialisant, qui véhicule depuis environ trente ans l’idée que la libre expression de soi est la base de la culture.
Bien sûr, 68 a pulvérisé en même temps que bien d’autres choses l' »esprit de vertu » qui était la base de l’attitude civique républicaine. Cependant il y a une filiation indiscutable entre le « soi-mêmisme » propagé par l’école d’aujourd’hui et la haine de la tradition que les instits fourraient dans le crâne des enfants au début du siècle dernier. Il faut bien haïr la république!