L’un de ces articles vigoureux, spirituels, lucides, judicieux, justes, comme on peut en lire sur Causeur. Notamment ceux que signe Alain Neurohr. [25.10]. On n’est pas obligé d’être d’accord sur tout et l’on peut en débattre.
Par Alain Neurohr.
C’est plus fort que moi, cette propagande me hérisse le poil.
Pendant que la télévision et les publicitaires nous vantent le vivre-ensemble, des faits divers alarmants viennent régulièrement nous rappeler que quelque chose cloche en France.
À mon départ, une vieille dame de Kiev chez qui j’avais été hébergé pendant des cours d’été de langue russe m’offrit un joli livre d’images qui remontait à son enfance. Il s’appelait Une belle journée et montrait un père et sa fille se baladant dans une ville soviétique au printemps. Immeubles flambant neufs, voitures modernes sillonnant les rues et surtout des magasins d’alimentation débordant de fruits et légumes magnifiques. En réalité tout manquait, et les Soviétiques se sont longtemps promenés, qu’ils aillent à l’anniversaire d’un ami ou visiter un zoo, avec un filet à provisions nommé “avostik”. L’exclamation “avos” exprime un espoir peu fondé, quelque chose comme “si par miracle ceci ou cela se produit !” On voyait sur le trottoir une file d’attente, on s’y ajoutait sans même savoir ce qu’on allait trouver, et tant pis si on arrivait en retard à l’anniversaire. Avec un peu de chance, on arrivait au comptoir avant l’épuisement du stock et on emplissait son avostik avec un kilo d’oranges de Géorgie ou de patates d’un kholkoze moins inefficace que les autres.
Une habitude française malsaine
Les régimes totalitaires s’emploient toujours à fabriquer à coup de livres, d’affiches, et de films, une image fausse de la réalité. La France d’aujourd’hui n’est pas totalitaire, le gouvernement est même d’une faiblesse insigne dans beaucoup de domaines, mais à cause de notre ADN révolutionnaire et des longues années passées sous tutelle socialiste, le pouvoir a gardé l’habitude malsaine de vouloir nous rééduquer et tient absolument à nous apprendre à vivre selon ses principes. L’atroce manie des clips gouvernementaux avait pourtant connu son heure de stupidité maximale avec la vidéo sur le mariage forcé où la fille de la sublime star Julie Gayet épousait à l’église un vieillard libidineux. Des historiens firent remarquer que le dernier mariage forcé dans la catholicité française remontait aux Mérovingiens, il n’empêche, le pouvoir macronien a gardé cette sale habitude et continue à nous faire la morale, à la télévision ou au cinéma.
Quand, après une réclame pour un réparateur de pare-brise ou des chips à saveur framboise, je vois apparaître le logo de la République française en haut à droite de l’écran, mon poil se hérisse, je suis horripilé, c’est justement l’étymologie de ce mot. Qu’il s’agisse de n’importe quel conseil, se faire vacciner, épargner à ses enfants les images télévisuelles pornographiques (dont ils se gavent en secret sur leur portable), dépister le harcèlement scolaire, le vrai message n’est pas le message prétendu. Le vrai message porté par le physique des acteurs est toujours le même : la joie du vivre-ensemble, le bonheur de festoyer côte à côte entre caucasiens et extra-européens, l’immense satisfaction qu’il y a pour les premiers à être grand-remplacés par les seconds. Ah, le bonheur chez tous ces couples “dominos” comme on dit aux Antilles, la joie qu’éprouve cette grand-mère vaccinée à pouvoir serrer sur son cœur son petit-fils Sélim (nom de plusieurs sultans turcs sans pitié pour les chrétiens), et cette tarte à la crème des publicitaires sans imagination, la table bien garnie et fraternelle où Berrichons, Subsahariens, Coréens adoptés etc. festoient dans la même félicité pluriethnique et pluriculturelle !
Pendant qu’on nous vante le “vivre-ensemble”
La réalité est bien sûr plus cruelle. Le Figaro de vendredi 17 septembre rapporte dans un article détaillé les incidents survenus à Val-de-Reuil, une ville nouvelle de Normandie où un brave maire socialiste gère 70 nationalités différentes. À la suite d’un incident de bac à sable entre deux gamins, des Kurdes et des Africains se sont violemment affrontés, et un commando de la LDNA (Ligue de Défense Noire Africaine) a le lendemain fait irruption dans la mairie où il a molesté la secrétaire et saccagé des bureaux pendant un mariage. Voilà ce que c’est de faire fi des recommandations gouvernementales ! Kurdes et Africains auraient dû se réconcilier autour d’un gueuleton à la française avec apéro, choucroute, et “Ah le petit vin blanc qu’on boit sous les tonnelles” chanté à la fin. Enfin, dans la mesure où la religion des uns et des autres autorise ces plaisirs…
Plusieurs remarques pour terminer. Ces clips sont fabriqués par les mêmes agences que les pubs commerciales. Ils obéissent donc à la même esthétique, utilisent les mêmes acteurs et poussent la défrancisation jusqu’à bannir complètement les musiques et chanson françaises. Volkswagen va très loin dans la mondialisation heureuse : acteurs extra-européens, musique et décors américains, et la phrase finale qui célèbre la marque, en allemand.
Petite sociologie des pubards parisiens
Il va de soi que les publicitaires partagent les mêmes valeurs que notre actuel gouvernement. Bel exemple de la sécession des élites. Les uns et les autres ne pratiquent guère la diversité qu’ils célèbrent, il y a aussi peu de Subsahariens parmi les créatifs de la publicité que de Juifs en équipe nationale de football. Sur le site de publicitaires Hellofdp, un certain Romain se plaint en ces termes : “Au cas où vous vous en doutiez (sic), nos agences sont encore peuplées de blancs parisiens. Ou pire : de blancs provinciaux néo-parisiens”. Tiens, création de sous-catégories dans le racisme antiblanc : les blancs parisiens et les blancs provinciaux ! De qui se débarrasse-t-on en premier ?
On peut ajouter que “le monde est une branloire pérenne” comme dit joliment Montaigne, c’est-à-dire qu’il change sans arrêt. Le grand remplacement progresse, les bébés blancs sont en passe de devenir minoritaires, comme sur la couverture de septembre de Causeur. J’ai cru remarquer qu’il y avait une évolution dans la proportion de “racisés” dans les publicités commerciales et l’on voit parfois des couples purement subsahariens vanter du café ou des biscottes dans un appartement où les autochtones ont enfin disparu. Ah, ils nous le font savourer, notre grand remplacement ! Ils nous distillent l’angoisse avec lenteur, d’abord je te fiche un extra-européen, et puis je t’en colle deux ou trois, et puis la majorité, et enfin fini les leucodermes, tout va mieux dans le monde.
Contreproductif pour moi
Le pouvoir macronien et les agences de publicité se doutent-elles que ces clips sont absolument contreproductifs et donnent une furieuse envie de faire le contraire de ce qu’ils prescrivent ? Le génialissime Un homme sérieux des frères Coen montre une séquence glaçante et hilarante à la fois : le héros s’entend sermonner par sa femme en passe de divorcer et le nouvel homme de celle-ci : “Allons, tu es un adulte, tu dois prendre ce divorce de façon positive, sourire à toutes les possibilités qui s’offrent maintenant à toi. De la bonne humeur que diable !” Larry Gopnik est grand-remplacé par sa femme et il se voit conseiller de prendre ça avec fair-play, sans drame.
Degré zéro de la lucidité ! Voilà que les premiers craquements de l’avalanche Z se font entendre… Les élites politico-médiatiques s’inquiètent, mais elles ne savent pas encore que des tonnes de neige vont s’abattre sur elles. Et si aucun saint-bernard ni aucun laser ne parvenait à les retrouver ? ■
Prix 12,98 €
Très bien vu ; « Y a quicon qué truco », effectivement ; mais de plus en plus s’en aperçoivent .
Entièrement d’accord avec cette analyse qui a pour vocation première un lavage de cerveau du plus grand nombre et une acceptation sans douleur et même consentie du changement de société. Un oubli : le visage rayonnant de ces couples de filles ou de garçons qui nagent dans le bonheur avec les meubles « machin » etc…
La pub, cela fait quand même un certain temps qu’elle n’est souvent prostitution de l’âme sur papier glacé donc qu’elle crée ce climat dépressif. Rien d’étonnant qu’elle ait vampirisé la politique .la véritable écologie humaine serait de nous en débarrasser ainsi que de toute propagande; Plus nous reculons, moins nous sommes libres.