Patrimoine* La Remarquable restauration des décors de l’hôtel de la Chancellerie d’Orléans, à Paris

Il faut reconnaître à notre époque d’avoir entretenu et restauré les œuvres maîtresses de notre patrimoine historique comme jamais peut-être en aucun autre temps. Sans doute en raison de la conscience inavouée de n’avoir pas produit grand chose qui puisse leur être comparé et qui puisse susciter l’attachement, éveiller la sensibilité et l’affection des générations futures. Ni même de la présente génération. Ainsi Le Courrier royal a-t-il eu raison, selon nous, de diffuser l’une des nombreuses vidéos réalisées pour l’occasion par les médias écrits ou audiovisuels. Et les informations afférentes. Cette courte vidéo d’environ 2′ suffit à éveiller l’intérêt et l’admiration que l’on peut avoir pour les concepteurs et les remarquables artisans des divers métiers qui ont permis cette restauration en cours d’achèvement, bientôt ouverte au public. 

La renaissance d’un petit joyau du patrimoine.

Il s’agit de l’hôtel de la Chancellerie d’Orléans situé à Paris qui avait été construit au Palais-Royal au 18ème siècle avant d’être démoli. Heureusement, tout avait été conservé, le plafond, les décorations, les boiseries.

Dans les pièces des archives nationales, c’est tout un décor du 18e siècle qui reprend vie. “Il a fallu remonter ce plafond peint de 55 mètres carrés qui était resté en puzzle de dix pièces. Pour un puzzle, c’est dix pièces, mais pour un hôtel particulier, on parle plutôt de 10 000 pièces”, explique Emmanuel Pénicaut, conservateur du patrimoine et coordinateur du projet de reconstruction de la Chancellerie d’Orléans.

Une reconstruction 100 ans après les faits

En 1923, la Banque de France qui veut s’agrandir obtient la destruction de la Chancellerie d’Orléans. Devant le scandale, elle promet de démonter puis de remonter le décor. Les années passent et la promesse s’envole. Mais un passionné d’art parvient à obtenir l’autorisation pour rouvrir les caisses, 80 ans après. “Il y avait de la paille de l’époque, des journaux de 1923”, rapporte Bertrand du Vignaud, ancien président du Christie’s Monaco.