Par Camille Pascal
Le peuple américain pourrait-il, cet automne, se rappeler au bon souvenir de toutes les intelligentsias du monde, en élisant Donald Trump ? Telle est l’hypothèse que Camille Pascal ne fait qu’évoquer [Valeurs actuelle, 13.05] au fil de cette chronique rafraichissante et non-conformiste qui restaure quelque chose de notre liberté de pensée … LFAR
Les analystes de tout poil annonçaient sa défaite aux primaires. Et si l’Amérique profonde leur réservait une autre surprise à la présidentielle…
Hier encore, les dîners en ville l’affirmaient avec cet aplomb et cet art de se tromper obstinément qui fait tout leur charme : Donald Trump ne passerait pas la barre des primaires républicaines. Il était impensable que ce provocateur rubicond, ce milliardaire grossier, ce blond oxygéné, ce « fasciste » texan, ce dictateur en puissance puisse être sérieusement candidat à l’élection présidentielle de la démocratie la plus puissante du monde.
Quelques rares voix discordantes s’étonnaient pourtant que l’on puisse reprocher à Donald Trump les écarts de langage que ces mêmes esprits parisiens éclairés aimaient à encenser quelques années plus tôt chez Hugo Chávez. Paris et ses dîners en ville sont parfois pleins de mystérieuses contradictions. Chacun y allait donc de son analyse d’une société américaine, que tout le monde croit connaître à Paris pour aller passer de temps à autre, à New York ou à Los Angeles, un petit week-end culturel ou plus ou moins canaille, un roman de Truman Capote en poche.
Des éditorialistes puissants et inspirés par l’air de Saint-Germain-des-Prés expliquaient doctement à des gens très informés, toujours soulagés d’apprendre ce qu’ils doivent penser, que, malgré son avance, Donald Trump n’obtiendrait pas la majorité absolue à la convention d’investiture de Cleveland et qu’un complot déjà se préparait pour empêcher sa victoire et lui tordre le cou. Bien sûr, ils ne pouvaient pas en dire plus mais des informateurs de première main, le plus souvent rencontrés au hasard d’une bonne série américaine, le leur avaient laissé entendre.
Pourtant, depuis que les résultats de l’État d’Indiana sont tombés, la victoire de Donald Trump à la primaire républicaine paraît assurée. Ses concurrents ont été terrassés et ceux que l’on érigeait hier encore en sauveurs de la démocratie américaine et de l’ordre mondial n’ont pas résisté davantage, devant ce typhon politique, que Barras face à Bonaparte. Le « tout sauf Trump » s’est transformé en un sauve-qui-peut général.
Les analystes sont perdus. L’image de Trump est désastreuse chez les élites, les sondages lui restent défavorables, mais il gagne et il n’est plus tout à fait impossible qu’il devienne le futur président des États-Unis, même si ceux-là mêmes qui annonçaient sa défaite aux primaires prédisent désormais la victoire, par sursaut, d’Hillary Clinton. C’est en tout cas ce que vont seriner les milieux autorisés, en France, pendant de longs mois.
L’auteur de ces lignes ne prétend pas, comme d’autres, connaître les États- Unis, leur culture politique ni leur sociologie électorale, il est même probable qu’il lui serait difficile de situer correctement l’Indiana sur une carte. Pour autant, il est une réalité politique américaine connue de tous : le taux de participation aux élections présidentielles n’a jamais dépassé les 60 % depuis 1968. L’Amérique profonde, isolationniste et puritaine, murée dans sa défiance à l’égard des élites, ne vote pas. Si, demain, le personnage de Donald Trump répond à ses attentes, il se pourrait bien qu’elle aille voter et que le peuple américain se rappelle alors au bon souvenir de toutes les intelligentsias du monde. •
En prenant le contre-pied des gourous et ayatollahs germanopratins,, on ne se trompe jamais Ces penseurs à la noix de coco et ces scribouillards mercenaires ne comprennent rien à l’étranger. Ces gens-là partent dans le vaste monde pétris d’a-priori et de préjugés et rentrent au pays confortés par eux.On a beau leur dire qu’il faut se débarrasser de tout leur fatras idéologique et mental, ils restent aussi sourds et aveugles que ces figurines chinoises vendues dans les marchés d’Extrême-Orient.Comme le disait si bien Albert Einstein : » Peu de connaissances, beaucoup d’orgueil. Beaucoup de connaissances, beaucoup d’humilité ».
Tiens, cela me rappelle un souvenir. C’était en 76. Je suivais les cours du professeur Mathiot à la fac de Droit du panthéon. Ce grand spécialiste des Etats-Unis nous expliquait le système des primaires américaines. Sa théorie était que la sélection à la candidature par les partis ne laissait aucune chance aux « tocards ». pour illustrer son propos, il décrivait avec une grimace de mépris le candidat qui venait d’être évincé de la course: « un minable acteur de série B, qui aurait déshonoré la première puissance du monde. mais rassurez-bous, d’ici un an il sera jeté à la poubelle de l’histoire et du droit constitutionnel américain. » Il s’agissait de….Ronald Reagan.