Nous avons republié, il y a un peu plus d’un an [25.02.2015], l’entretien de Jean Raspail avec Pierre Builly et François Davin paru dans Je Suis Français en février-mars 1978. Ce dialogue conservait toute son actualité. Bien plus : en quelque sorte, il la précédait.
Tiré du même fond d’archives de Je Suis Français grâce à Pierre Builly, nous avons choisi de reprendre ici aujourd’hui [note suivante] un long entretien des deux mêmes collaborateurs d’alors à Je Suis Français avec Pierre Boutang, peu de temps après que le Comte de Paris eut publié ses Mémoires d’exils et de combats. Pierre Boutang, sa pensée, sa vie, son œuvre, son engagement, sont très présents ces temps-ci dans de nombreux médias à la suite de l’ouvrage important que Stéphane Giocanti vient de lui consacrer. Nous versons ce dialogue aux débats … Je Suis Français a d’ailleurs réalisé entre 1977 et 1986 toute une série d’autres dialogues souvent fort brillants. Nous comptons bien reprendre dans Lafautearousseau une sélection des plus intéressants d’entre eux. Au fil des semaines et des mois qui viennent.
Enfin, nous ne pouvons pas manquer d’évoquer ce qu’a été ce mensuel. D’autant qu’entre l’équipe qui le réalisait, qui a organisé aussi pendant quelques 36 ans les rassemblements royalistes de Montmajour et des Baux de Provence et celle qui a aujourd’hui la responsabilité – et la charge ! – de Lafautearousseau, il y a pour partie continuité.
Il se trouve que le site Action Française Provence a mis en ligne le 16 janvier 2015 un historique bien conçu de ce que fut Je Suis Français. C’est cet historique, accompagné d’une évocation vidéo, que nous reprenons ici. LFAR
Certains militants d’Action Française se souviennent que ces trois mots « Je suis Français » ont servi de titre à un mensuel royaliste à l’époque de la présidence de Valéry Giscard d’Estaing et du premier mandat de François Mitterrand.
Alors que l’AF, à la suite de la scission de la NAF, était divisée, quatre unions royalistes du Sud de la France regroupèrent leurs publications (Action-Sud, Aspects du nationalisme, L’Ordre Provençal et L’Union Nationale du Midi) pour fonder un journal commun à vocation nationale appelé Je Suis Français.
Le numéro 0 parut en mai 1977. La présentation se modifia en mai 1979. (Photo).
La publication s’arrêta en mars 1986 avec le numéro 89.
L’Action Française s’était alors réunifiée et Aspects de la France (devenu ensuite Action Française 2000) était le journal autour duquel il fallait se rassembler.
La rédaction de JSF était située à Marseille, au siège de l’Union Royaliste Provençale. Ses rédacteurs en chef étaient Gérard POL et Jean-Louis HUEBER. Paul LEONETTI participait à la définition de la maquette.
L’éditorial du dernier numéro fit le bilan de l’entreprise :
« Nous pensons avoir accompli, pendant près de 10 ans, un travail utile et de qualité, reconnu de tous. La permanence de Je Suis Français a d’abord été possible grâce aux efforts constants d’un petit groupe de militants d’un remarquable dévouement à l’Action Française. Mais sa rectitude de pensée est provenue aussi d’une parfaite fidélité aux idées maurrassiennes hors desquelles aucune réflexion politique globale n’est menée en France par quiconque. Quant à la qualité parfois exceptionnelle de Je Suis Français, on la doit à quelques-uns de ses collaborateurs les plus réguliers et les plus fidèles :
– Christian PERROUX et Pierre DEBRAY tout d’abord, le premier nous ayant apporté, jusqu’à sa mort trop tôt survenue, le bénéfice de son immense culture et de son talent, le second n’ayant cessé, jusqu’à cet ultime numéro, de prolonger pour nous ses études et sa réflexion politique entamées il y a plus de trente ans dans Aspects de la France et dont tant d’entre-nous se sont nourris.
– Mais au-delà de ces deux collaborateurs exceptionnels, les éditoriaux de Jacques DAVIN, les réflexions de Jean-Charles MASSON, les critiques de livres de Pierre LAMBOT, les points de vues nationalistes de François DAVIN, les articles de politique religieuse de Yves CHIRON et François LEFRANC, les chroniques régionalistes de Dominique POGGIOLO ou de politique intérieure de Franck LESTEVEN composaient un ensemble dynamique et cohérent.
– S’y sont ajoutés longtemps, grâce à Pierre LAMBOT et François DAVIN, d’éblouissants « dialogues » avec une pléiade de personnalités romanciers, historiens, journalistes – dont les réflexions venaient enrichir les nôtres voire les contester permettant ainsi une discussion toujours digne d’intérêt : il faudra bien un jour en publier le recueil. »
On peut ajouter, en plus des rédacteurs cités, les contributions (plus ou moins fréquentes) de Pierre BECAT, Jacques DAUPHIN, Pierre de MEUSE, Louis-Joseph DELANGLADE, Daniel ESCLEINE, Daniel LAROUMAN, Philippe LE GRAND, Jean NAZEL, Robert OBERDORFF, Béatrice SABRAN, Philippe SCHNEIDER, François SCHWERER, Gustave THIBON, Gérard WETZEL, et d’autres encore.
Plusieurs sont décédés mais tous les autres, sous leur véritable identité ou sous pseudonyme, continuent à travailler pour la France et le Roi.
De plus, JSF publiait chaque été les textes des principaux discours prononcés lors des rassemblements royalistes des Baux de Provence.
Le diaporama ci-dessous présente une sélection de couvertures de Je Suis Français. On pourra remarquer que certaines sont toujours d’actualité.Et, ce qui est bien actuel, c’est que nous devons toujours dire et proclamer « JE SUIS FRANÇAIS ». ■
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