Un quartier sensible de Strasbourg. Assis sur un muret devant un commissariat, trois jeunes hommes discutent. Un policier les interpelle leur faisant signe d’aller plus loin. Le ton monte. Une grosse cylindrée noire surgit du coin de la rue. Un homme en sort. Tous les quatre kidnappent le fonctionnaire. Il est balancé dans le coffre sans ménagement.
Silence, deux notes de musique, trois-quatre scratch. Et un grand gaillard à la casquette vissée sur le crâne se lance dans un rap aux paroles sans ménagement :
« Rien à foutre, impulsif j’ai de la haine.
De la haine sortie tout droit des HLM.
J’ai l’instinct criminel….
en cas d’embrouille, aucune trouille,
je saigne un flic, ça finira dans un cercueil… »
Ce clip signé d’un groupe strasbourgeois appelé DAR, pour « Dangereux armés redoutables », a été mis en ligne sur un site de partage de vidéos. Et ce clip ne plaît pas mais alors pas du tout aux policiers, pour le moins malmenés dans l’histoire.
Henri Martini, secrétaire général de l’Unsa-police(premier syndicat de gardiens de la paix) à écrit pour demander à la ministre de l’Intérieur Michèle Alliot-Marie que des « poursuites judiciaires soient engagées à l’encontre » des auteurs et que la vidéo, « outrageante à l’égard des policiers », soit retirée du site…. sur lequel elle se trouvait toujours une semaine après !…..
« Cette chanson (1) est totalement outrageante pour notre profession, s’insurge Henri Martini, et au-delà de ça, cette chanson n’est faite que d’injures et d’incitation à la haine et à la violence ». A plusieurs reprises, torse nu ou tee-shirt sur le dos, les figurants du clip exhibent leurs muscles, brandissent des armes du genre fusil à pompe quand ce n’est pas un majeur dressé bien haut…. Bravo pour la délicatesse, des pensées comme des gestes…..
Ils se déplacent sur des petites motos ou en gros véhicules allemands, et tiennent en laisse des rottweilers ou pitbull quand ce n’est pas… une fille (voir la première photo ci dessus). La jeune femme est plutôt docile, se déplaçant sagement à quatre pattes. On est renseigné sur la conception de la femme qu’ont des barbares pareils : on ne pouvait guère s’attendre à autre chose, mais tout de même !… Une brave fille à qui on donne une sucette à lécher. Pas rancunière, la donzelle se dandine ensuite avec ces messieurs qui martèlent le slogan de la chanson : « Dangereux, armés, redoutables, impulsifs, gros insociables, la justice nous a reconnus coupables. Libérés, on met nos couilles sur la table ».
Toutes les paroles sont du même acabit, neuf minutes durant……
Notre commentaire ? Il sera bref.
On dédiera d’abord, bien évidemment, tout ce qui précède à des gens comme Luc Besson qui ont tout de même osé déclarer que « les banlieues sont un trésor »( sic ! il faut le faire !… eh bien Luc Besson l’a fait !…..). Ou à Jacques Chirac, qui nous ont mis dans la panade jusqu’au cou en faisant venir des types pareils ici, et en nous expliquant que c’était une chance pour la France…..
Ensuite, et puisqu’on parle de France justement, et des français, quand les français en auront marre de toute cette racaille qui déshonore notre pays, et qu’ils auront vraiment envie de régler le problème (et non plus de le gérer…), il faudra bien qu’ils se tournent vers un recours. Ce recours qui se construit, qui se prépare, afin de pouvoir répondre Présent lorsque les français en auront besoin, et envie. Ce recours, c’est bien sûr, ce sera, le prince chrétien, le prince libérateur…..
(1) : si nous sommes, bien évidemment, du côté de la police dans cette affaire, on ne peut toutefois qu’être surpris de l’emploi du terme « chanson », par la-dite police, pour qualifier ce torrent d’inepties haineuses, vulgaire et au sens propre du terme, barbare…..
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