Extraits de l’article lu dans Libération le 17 novembre, publié sous la signature d’Adrien Franque.
Le lecteur de JSF en appréciera le fond et tout autant le vocabulaire ad hoc puis il décidera si son auteur est ou n’est pas un journaliste pétri d’idéologie.
Institution quasi bicentenaire, le journal conservateur se retrouve contraint de traiter la campagne de son ancien polémiste. Si, au sein de la rédaction, les partisans de «l’union des droites» semblent encore minoritaires, certains s’inquiètent de l’ambiguïté de la direction et de la montée en puissance de jeunes journalistes pétris d’idéologie.
Pour décrire le Figaro, ses journalistes utilisent souvent la métaphore du paquebot. Facile, la figure de style a le mérite de bien retranscrire l’ampleur de cette altière institution, quotidien presque bicentenaire qui a traversé les pires tempêtes, maison de toutes les sensibilités politiques de droite, du centre droit à la droite la plus conservatrice. La métaphore exprime aussi l’ordre qui y règne, le silence des couloirs, la verticalité huilée de l’organisation : dans la rédaction du Figaro, on ne débat pas ouvertement du contenu du journal. Preuve s’il en faut de cette loi du silence, la quasi-totalité des salariés interrogés par Libération a requis l’anonymat, d’autres ont refusé de répondre à nos multiples demandes d’interview. La question de l’orientation idéologique du Figaro se pose pourtant, dans un contexte de droitisation galopante de l’espace médiatique. Et surtout depuis qu’un de ses rejetons, Eric Zemmour, est parti à l’abordage de l’élection présidentielle sur une ligne réactionnaire, populiste et xénophobe. Le paquebot Figaro serait-il tenté de le suivre ? «Pour engager de telles manœuvres, il faudrait s’y prendre bien longtemps à l’avance», se rassure un journaliste.
La semaine dernière, la publicité pleine page pour le livre de Zemmour au dos du Figaro, avec sa couverture ressemblant à une affiche de campagne trumpiste, a fait grincer des dents dans la rédaction.
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Retour au début des années 2010. Placardisé au Figaro Magazine par le patron d’alors, Etienne Mougeotte, Eric Zemmour a tout le temps d’écrire les essais qui feront son succès. Au même moment, c’est toute une droite radicale qui se met en branle. Cette droite «des valeurs» ne se retrouve ni chez Les Républicains ni chez Marine Le Pen. C’est la fameuse «droite hors les murs», chère à Patrick Buisson. Le bouillonnement catho tradi et identitaire de la Manif pour tous lui offre un renouvellement idéologique en 2013. Buisson pousse ses jeunes représentants à surinvestir les médias. Sur une idée de Brézet et Buisson, la plateforme de débats FigaroVox se lance, avec Vincent Trémolet de Villers à sa tête. S’y révéleront entre autres les signatures du souverainiste Alexandre Devecchio ou d’Eugénie Bastié, qui se revendique de l’écologie intégrale. Ailleurs, le vieillissant Valeurs actuelles est investi par une nouvelle génération, le Causeur d’Elisabeth Lévy est distribué en kiosques, le site Boulevard Voltaire se crée. Une myriade de publications réactionnaires s’agite pour faire vivre les idées de cette droite qui vient percuter frontalement le paysage médiatique.
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Au Figaro, cette droite-là est minoritaire en nombre. Mais pas en influence. Alexandre Devecchio, Eugénie Bastié, Judith Waintraub, Ivan Rioufol… Ses figures omniprésentes sur les plateaux télé ne sont pas représentatives d’une rédaction plus modérée et qui ne pense pas le journalisme comme une bataille idéologique. On retrouve surtout cette droite-là du côté de FigaroVox, tapageuse émanation en ligne des pages débats et opinions.
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«Les derniers recrutements m’y semblent assez droitiers, raconte un journaliste. On y retrouve des “redede” à particule ou des petits cathos bien comme il faut. Il n’y a pas une diversité folle.» LeFigaro.fr a en effet vu arriver récemment une dizaine de jeunes recrues, dans la foulée d’un plan de départs d’une soixantaine de journalistes au début de l’année. Le traitement de l’actualité s’en serait retrouvé «voxisé», selon plusieurs salariés. Jusqu’à constituer un facteur dans le départ récent de plusieurs journalistes. «Quand on a vu débarquer cette bande-là, on a tout de suite eu l’impression qu’ils étaient chez eux», dit un membre de la rédaction. «Ils sont en train d’appliquer au Figaro la théorie du grand remplacement», s’amuse un autre. «Des histoires de générations dans la presse, il y en a toujours eu, minore Alexis Brézet. De tout temps, les anciens ont reproché aux jeunes d’être trop ceci ou trop cela.»
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Son camarade Louis Lecomte est, lui, ancien rédacteur en chef adjoint au magazine l’Incorrect, dirigé par des proches de Marion Maréchal. Au média en ligne Fild l’an dernier, ce dernier récitait un catéchisme de gramsciste de droite : «L’union des droites nous paraît une évidence, pour une raison très simple, c’est que malgré des différences minimes entre ses différents courants, ces chapelles de droite sont en fait d’accord sur le fond.» Les productions de cette petite bande provoquent des frictions au sein du Figaro : « Ils écrivent la sentence avant les faits, dit un collègue excédé. On récupère des copies indigentes d’un point de vue journalistique. Autour d’un simple fait divers récupéré dans la presse régionale, ils nous font des tribunes Vox de 12 000 signes sur les politiques d’immigration en France.»
Etc. ■
Si seulement leur «inquiétude» n’était pas seulement une manœuvre !!!
La manœuvre consiste à mettre en place une espèce de «réseau sanitaire», au prétexte de cette «droitisation» épouvantaillesque à gauchos masqués «de hargnosité vague, comme les floraisons lépreuses des vieux murs» (A. Rimbaud). Il me semble voir pointer le nez de deux ou trois «combinazione» capables de mettre en place des mesures efficaces : fermeture des portes, techniques d’«empêchement» d’expression publique, quelques procédures médiatisées contre d’infortunés droitistes définis «terroristes» en puissance, etc. Or, avec les méthodes de conditionnement expérimentés comme efficaces ces derniers temps, je crains que cela fonctionne et qu’une vaccination obligatoire contre le risque d’une épidémie extrème-droitiste oriente des veaux devenus dans l’isoloir des abattoirs.
Mon inquiétude à cet égard tient, par exemple à la godille, quelquefois dégueulasse, d’un mèqueton comme Pascal Praud, dont la «liberté de ton» me paraît de plus en plus factice – d’ailleurs, les amateurs sérieux de fôte-balleux comme lui m’ont toujours un oeu repoussé… La piqure de rappel de front républicain n’est pas si loin de l’injection. Assurément, je me porterai comme un veau dans l’isoloir, avec mon petit bulletin crétin furieusement pas content, mais combien modestes ne serons-nous pas de ce genre de veaux-là à divaguer de la sorte à vau-l’eau ?!
Un bon coup de grisou dans les galeries du faubourg Saint-Honoré, et que cela souffle fort ! Avec une réplique tsunamique à la chambre des putés lâchés par leur Maqueron carboné. Voilà tout l’espoir restant.
Vive les Chouans, les Chouans, les Chouans ! Vive les Chouans du Morbihan !
Effectivement, j’ai apprécié le fond et tout autant que le vocabulaire de cet article digne de ce que j’appelle du journalisme fils de pute. (Excusez l’expression)
Il m’est revenu aussi quelques citations, affirmations et articles lus par ailleurs.
L’hypocrisie est un hommage que le vice rend à la vertu. (François de la Rochefoucauld).
Libération = Je Suis Partout 3.0
La crise sanitaire a révélé l’inquiétant déclin du journalisme (Blog de Laurent Mucchielli)
l’article de « LIBE » du groupe DRAHI : SFR, BFM, RMC serait-il l’hommage du vice à la vertu?????
La gauche caviar disposerait-elle du dogme de l’infaillibilité????
– L’article de « Libération » est tendancieux , dés la légende de la photo .
– Concernant Cniouz , Le « gommeux » Pascal Praud ne s’arrange pas avec le temps : le soir , surtout , l’on ne sait pourquoi , il marmonne dans sa barbe , au point qu’il faut augmenter le son pour comprendre ce qu’il dit . Et c’est « de la bouillie pour les chats » !
Heureusement , l’émission de Christine Kelly , qui précède , reste une bouffée d’air pur .
Tout n’est qu’apparence et cinema. La droite s’agite pour faire partie du prochain gouvernement Macron et le grand gagnant sera l’abstention. Le scenario n’est pas nouveau et le « remake» n’apportera rien de plus.