Par Gérard POL.
À la fin août de cette année, dans une de ces discussions sans fin sur les épiphénomènes sanitaires de la pandémie, j’avais jeté sur Facebook à titre tout à fait personnel quelques idées nécessairement simples et brèves sur ce réseau-là, et des idées en dissonance avec les propos habituels d’ordre médico-technique où nombreux sont ceux devenus soudainement experts en la matière. Des idées, disons, d’ordre politique où je crois que l’école maurrassienne dispose, pour le coup, d’une expertise plus assurée. L’apparition du nouveau variant Omicron du coronavirus relance l’inquiétude, les débats, les incertitudes, le questionnement sur le rôle des gouvernants, des techniciens et des citoyens que nous sommes peut-être encore un peu si tant est que demeurent des Cités, ce qui nous ramène au Politique, notre vrai domaine. Voici donc ce que j’avais écrit sur Facebook (!) plus quelques brèves notes explicatives ou des références. Le tout ne fait qu’ouvrir quelques pistes de réflexion sans, bien-sûr, aborder en détail aucun des grands sujets signalés. GP
Je crois à titre personnel qu’en emboîtant le pas aux querelles sanitaires et vaccinales rebattues1, nous avons raté la critique qu’il nous revenait de mener des causes profondes de la pandémie en cours – et sans-doute des suivantes2 – causes qui touchent aux paramètres constitutifs de la « modernité ».
Hubert Védrine, lui, les a ainsi recensées :
– le surpeuplement de la planète3,
– le brassage massif des populations,
– le libre-échangisme qui entraine une circulation effrénée des hommes et des marchandises4,
– les mouvements migratoires massifs,
– le tourisme de masse5,
– Le réchauffement du climat6.
Cette analyse relève au moins de notre domaine qui est politique et a le mérite d’être une critique du monde que nous combattons7.
Cela n’a pas ou peu été vu.
Sur chaque point nous avions notre mot à dire.
Raté8. ■
1. Je n’entends pas par-là que nous n’avons pas à nous y intéresser.
2. Si l’on est attentif aux causes profondes de la pandémie actuelle, l’on ne peut raisonnablement exclure qu’elle ne fait qu’initier un cycle long, lié dans sa durée à la persistance des dites causes.
3. Ce surpeuplement ne vise pas à ce jour l’Europe ou l’Occident en général. Mais essentiellement l’Afrique et l’Asie. Et, dans une certaine mesure, l’Amérique du Sud.
4. J’écris libre-échangisme comme dogme idéologique en tant que tel et non pas libre-échange qui est affaire de circonstance et d’appréciation. Même ainsi nommé, il doit toujours et en tout cas être ordonné au Bien-Commun de chaque peuple, nation ou Etat dont il n’est pas fondé à s’affranchir.
5. Dans le cas des flux migratoires, comme dans celui, d’ailleurs d’un certain tourisme destructeur, ce qui est en cause c’est leur caractère massif, en tant que tel.
6. J’ignore à quoi le réchauffement climatique est principalement dû. L’accroissement démesuré de la population du monde au XXe siècle (x5 environ) ne peut qu’être tenu pour un facteur déterminant touchant à de nombreux domaines dont le climat.
7. Faut-il le préciser ? Il s’agit du monde consumériste massifié, post national et mondialisé, largement soumis aux lois hors-sol du marché et d’un capitalisme devenu sans racines ni limites. Le monde dit des nowhere.
8. Pour l’instant, du moins.
Quelques références d’articles parus dan JSF…
Marin de Viry : Comment le tourisme de masse a tué le voyage
SOCIETE & TOURISME • L’oeil dans la main… Le point de vue de Camille Pascal
Pour une critique écologiste de l’immigration (Luc Compain)
Les droits du sol (Bérénice Levet)
Elisabeth Lévy : Qui peut parler sans rire de « puissance touristique ? »
Bérénice Levet : « Nous avons besoin de retrouvailles avec nous-mêmes »
Olivier Rey : Six milliards de touristes et moi et moi et moi
Etc.
Tous ces phénomènes cités influent certes, mais le premier c’est le changement brutal de virulence d’un organisme certes hostile mais qui se tenait coi jusque là. Même la grande peste, partie d’Asie centrale dans les années 1330, est liée à ce changement brutal intrinséque aux génes du microbe et indépendant de notre volonté. C’est un probléme similaire à l’éruption du krakatoa en 1883 qui modifia le climat mondial durant des mois, totalement imprévisble. Ajoutons la conjonction du SIDA qui prolifère en Arique du Sud et sert de terreau fertile par sa chute de l’immunité naturelle, véritable bouillon de culture naturel.
On a oublié le choléra mais la dernière pandémie la 7e (1961-1991) : due à la souche El Tor, , partie de l’Indonésie en 1961, a envahi l’Asie (1962), puis le Moyen-Orient et menacé l’Europe (1965), puis s’est étenduen 1970 au continent africain où elle attend son heure.
Ce COViD déjoue tous les pronostics et les gouvernements naviguent à vue. Bayrou vient de soulever un point préoccupant, à savoir qu’un variant nouveau et brutal peut s’en prendre gravement aux enfants et alors là, ce sera la panique totale. Mais le pire n’est pas inéluctable.
Cher Gérard, tu as parfaitement raison de pointer du doigt les raisons structurelles des catastrophes sanitaires, et de souligner qu’elles sont pour la plupart liées à la modernité. La grippe apportée par les Espagnols en Amérique du Sud causa la mort de 30% de sa population, au moins. Et le SIDA est également une conséquence du brassage, touristique cette fois. Tout cela il faut le dire. Cela dit, la constatation des méfaits de cette modernité ne saurait constituer une réponse suffisante au traitement de la grippe actuelle, qui bouleverse nos vies. En finir avec la modernité?….Vaste programme! En revanche, la façon dont les gouvernements de l’oligarchie ont manipulé et manipulent toujours l’angoisse des européens en dramatisant démesurément la situation et en imposant des mesures qui portent atteinte aux libertés essentielles, afin de juguler toute opposition et réprimer les récalcitrants, cela, c’est du concret, que l’observateur politique ne peut manquer d’observer. La presse, elle aussi mobilisée (« Nous sommes en guerre ») ne nous dit pas que tous les mouvements de Droite un peu radicale sont l’objet d’une répression invraisemblable (garde à vue, perquisitions, interrogatoires) sous prétexte de « complots » et de menaces d’attentats imaginaires, et ce, dans tout le pays. Il conviendrait, là aussi, de ne pas rater l’objectif.
Ce qu’écrit Antiquus est très juste et me semble gravissime .
Bien cordialement