Y-a-t-il trop de commémorations en France ? A l’occasion des cérémonies du 11 novembre, la question a été soulevée par la publication d’un rapport mené par l’historien André Kaspi pour le compte du secrétariat à la Défense et aux Anciens combattants.
Nous nous garderons bien d’entrer dans les détails pratiques d’une telle querelle, qui concerne après tout le Pays légal et les symboles qu’il s’est choisi…..
Par contre, nous nous permettrons de rappeler deux choses, qui semblent bien leur avoir échappées, à ceux qui sont prêts à s’étriper pour ou contre la diminution ou l’augmentation des journées du souvenir.
La première est une réflexion amusée (après tout, ne vaut-il pas mieux en rire, ou en sourire ?…) : n’est-il pas surprenant qu’une révolution, et la forme républicaine du gouvernement qui en a découlé, ait commencé en haine de notre passé; dans un désir féroce et violent de rupture avec lui; désir que ses descendants et successeurs formuleront en ces termes dans l’un de leurs chants « Du passé faisons table rase !… ». Pour finalement aboutir, aujourd’hui, à cet encombrement de commémorations que l’on dénonce un peu partout ?
Notons d’ailleurs, au passage, que cet empilement et cette inflation des commémorations, aujourd’hui, ne fait que s’ajouter à cette longue habitude d’empilement qui est une constante de la république depuis qu’elle existe : empilement et inflation des lois et des règlements; empilement et inflation des structures; empilement et inflation des fonctionnaires; l’empilement et l’inflation des commémorations ne devrait donc pas, après tout, trop étonner, mais bon…..
La deuxième chose sur laquelle nous nous arrêterons quelques instants est autrement plus grave. Elle touche au tragique. S’il y a en effet beaucoup (trop ?…) de commémorations aujourd’hui, force est de constater qu’il en manque malgré tout toujours une; et de taille; et essentielle. Il manque la commémoration du Génocide vendéen. Mais celle-là, il ne faut pas se leurrer, nous ne sommes pas prêts de l’avoir ! Et nous sommes même sûrs et certains de ne l’avoir jamais, du moins tant que la république durerra (1). Tout simplement parce que l’accepter signifierait, pour la république, nier sa légitimité. Il suffit, pour s’en convaincre, de revenir sur le procès de Louis XVI et sur cet extra-ordinaire discours de Robespierre : Il faut que Louis meure, car si Louis est innocent alors ceux qui ont fait la révolution sont coupables….. »
Argument imparable, qui sert évidemment aussi pour les Vendéens : reconnaitre leur extermination reviendrait à reconnaitre le totalitarisme révolutionnaire. Voilà pourquoi le « populicide » (terme forgé sous la révolution justement, par un Gracchus Babeuf écoeuré par ce qui se passait en Vendée) reste et restera nié; et devient ainsi, également, un « mémoricide », selon la juste formulation proposée de nos jours par Reynald Sécher. Un « mémoricide » qui n’est rien d’autre que du négationnisme (2)…..
Là, il y aurait matière à commémorer…..
(1) : Mais si la république s’y refuse, et s’y refusera toujours, Soljénitsyne, lui, l’a fait, et de quelle manière ! Il est venu en Vendée : on lira dans notre rubrique « Grands Textes » l’intégralité de son discours aux Lucs sur Boulogne (Grand texte I )…..
(2) : L’ampleur de toutes ces atrocités risquant de nuire à la république, il fallait faire disparaître les traces du crime, et c’est bien ce qu’ont tenté de faire les révolutionnaires après la chute de Robespierre, en procédant à la destruction systématique de tous les documents liés à ce crime contre l’humanité. Seulement, ils avaient oublié une chose : le contenu des ordres qu’ils avaient donné aux exécutants. Ils avaient exigé pour contrôler leurs opérations que, chaque jour, il soit rédigé par le général, un rapport en deux exemplaires, l’un destiné au pouvoir politique, l’autre au ministère de la guerre qui conserva ces rapports au fort de Vincennes où il sont toujours actuellement, les militaires n’ayant jamais reçu l’ordre de les détruire. Par conséquent, les preuves du génocide sont irréfutables…..
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“Alors les grands penseurs de la gôôôche on se réveille ? On a une panne de…”