« Il y a une guerre mondiale contre le mariage et nous devons être attentifs à ne pas laisser ces idées entrer en nous. » Le Pape François aux journalistes, lors de son retour de Géorgie et d’Azerbaïdjan [02.10]
C’est l’une des scènes les plus drôles de la série des Don Camillo : à un moment, un sous-fifre de la bande à Peppone vient voir le curé, de la part du maire, pour lui enjoindre de participer à la cérémonie de caractère social et patriotique que sera le bénédiction de la Maison du Peuple : « Il faut venir en uniforme et avec vos outils »…
En uniforme et avec ses outils, François l’est souvent ; et il faut reconnaître que, là – nous l’avons d’ailleurs soutenu – il plaît assez :
– hier, quand – à l’occasion de l’ « affaire Charlie Hebdo » – il expliquait que la liberté d’expression avait ses limites, qu’on ne devait pas tourner en dérision ce qui était sacré pour tel ou tel, et qu’il mimait le geste de donner un coup de poing à qui se moquerait de sa mère…
– aujourd’hui, quand il affronte avec panache la théorie du genre, et s’en prend, sur ce sujet, aux manuels scolaires français, racontant sa conversation avec un père de famille effondré parce que son fils, un petit garçon de dix ans, venait de lui dire qu’il voudrait, plus tard, devenir une fille. Le Pape a carrément accusé – dimanche – les manuels scolaires français de propager un « sournois endoctrinement de la théorie du genre… alors que c’est contre les choses naturelles ».
« Avoir des tendances homosexuelles ou changer de sexe est une chose », mais « faire un enseignement dans les écoles sur cette ligne » en est une autre. Il s’agit là d’une volonté de « changer les mentalités », d’une « colonisation idéologique », a estimé le pape, qui avait dénoncé samedi à Tbilissi la « théorie du genre » comme l’un des aspects d’une « guerre mondiale pour détruire le mariage ».
Voilà donc que François surprend tout le monde, et ouvre inopinément un nouveau front, déclarant une guerre ouverte au parti dominant du politiquement correct, auquel il s’en prend frontalement. D’un point de vue médiatique, de l’image qui va être donnée de lui par les journaleux bobos, il risque gros, lui qui était l’idole de ce parti pour son action en faveur des migrants, où, il faut bien le dire, nous le jugeons « lourd », très « lourd ». Et, même : un adversaire.
Car cette « colonisation idéologique » à laquelle il s’en prend ainsi avec raison, n’en est-il pas victime lui-même – et nous avec – sur ce sujet des « migrants » : là, on a bien un sujet-phare, s’il en est, de la « colonisation idéologique », du matraquage médiatique et du bourrage de crânes; or les propos de François, sur le sujet, vont à l’encontre de ceux de son prédécesseur Jean-Paul II qui évoquait, lui, « le droit des Nations » ! Jean-Paul II était, lui aussi, Pape, et de la même Eglise catholique, donc de la même doctrine.
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